LA LÉGENDE Encore tenace, bien que démentie depuis longtemps, cette légende attribue à Antonello de Messine la paternité de l’usage de la peinture à l’huile en Italie. Cette légende trouve sa source au XVIe siècle dans Le Vite de Giorgio Vasari: le biographe raconte qu’Antonello serait un jour tombé en extase devant un tableau de Jan van Eyck de la collection du roi Alphonse à Naples. Toutes affaires cessantes, il serait parti pour Bruges rencontrer le maître, duquel il aurait obtenu, en gagnant son amitié et sa confiance, le secret de la peinture à l’huile. Il ne serait retourné à Messine, puis à Venise, qu’après la mort de de van Eyck, « pour doter l’Italie de son précieux secret », qu’il aurait alors transmis à Maestro Domenico. Se non è vero è ben’ trovato Le caractère purement romanesque de cette anecdote ne fait aujourd’hui aucun doute, mais, de même que la légende de l’invention de la peinture à l’huile par Jan van Eyck, racontée par Vasari dans cette même « Vie d’Antonello de Messine », n’en a pas moins été largement relayée au fil des siècles. UN LONG VOYAGE De cette légende, il est venu à l’esprit de deux musiciens valaisans, l’accordéoniste orserain Yves Moulin et le pianiste-claviériste octodurien Olivier Magarotto, de vouloir donner corps à ce périple imaginaire d’Antonello de Messine entre Naples et Bruges, notamment son étape la plus périlleuse, la traversée des Alpes par le col du Simplon, porte d’entrée du Valais du XVIe siècle. En collaboration avec le vidéaste vétrozain Mathias Papilloud, ils entendent réaliser un spectacle sous forme de performance musicale intégrant la sonorité des mots du poète sédunois Pierre- André Milhit. La mise en espace sera assurée par le scribe radionaute illustré genevois dit « L’Erreur-de-casting », Pascal Bernheim, dans les volumes de lumière de David Falco. |