A la recherche de l'événement virtuel

A la recherche de l'événement virtuel

Faute de grives, on mange des merles. En ces temps de déconfinement progressif, les événements prennent vie sous forme virtuelle. À défaut de prendre place dans le monde réel. Marques, médias, institutions, plateformes : tout le monde s'aligne pour réinventer le modèle et rendre l'expérience la plus interactive possible. Tour d'horizon des initiatives.

LinkedIn dégaine son nouvel outil « LinkedIn Virtual Events »

Fusion de deux services – LinkedIn Live, lancé l'année dernière et LinkedIn Events – LinkedIn Virtual Events propose aux utilisateurs de créer et de diffuser des événements vidéo en live, via sa plateforme. Un service qui s'appuie, non pas sur Teams ou Skype (propriétés de Microsoft comme LinkedIn) mais sur Restream, Wirecast, Streamyard et Sociallive « pour optimiser la qualité de production, ce qui sera essentiel surtout si vous demandez aux gens de payer pour les événements », note le site Techcrunch. Directement depuis le réseau social, il est possible d'organiser des événements et de les diffuser sur la plateforme.

Pour l'entreprise, il s'agit d'inciter les gens à s'engager davantage sur LinkedIn. Le Live ayant déjà fait ses preuves. Selon la société, un Live a 23 fois plus de commentaires par post et 6 fois plus de réactions par post que la simple vidéo native. Pour en savoir plus, inscrivez-vous à l'événement virtuel organisé par LinkedIn le 20 mai (aie, c'est à 19h, heure française)

L'appli Houseparty organise un festival en ligne

Faites la fête ce week-end avec « In the House », un festival déployé sur 3 jours sur Houseparty. L'application de visioconférence a ainsi invité une quarantaine de célébrités à s'exprimer, à partir de vendredi. Katy Perry, Snoop Dogg, Dua Lipa donneront de la voix tandis qu'Alicia Keys vous fera faire une séance d'abdos. L'application a été téléchargée 50 millions de fois entre mars et avril 2020, d'après Bloomberg. Pour information, l'inscription peut se faire jusqu'à 30 minutes avant la diffusion. Il sera possible de le « co-watcher », c'est-à-dire de le regarder à plusieurs en même temps. Un format qui prend de plus en plus ses marques, notamment chez Netflix, qui vient de lancer l'application Netflix party.

Adidas lance la Uncancelled Cup

La marque de vêtements sportifs réalise un championnat virtuel sur FIFA20, où footballeurs professionnels et célébrités s'échangent la balle. 51 matchs seront ainsi diffusés sur Facebook Live, IGTV et YouTube Live en Turquie. « Le marketing sportif est d'une importance capitale pour notre marque. Sans le sport en direct, nous étions démunis au début du confinement avant de trouver cette idée. L'esport est devenu notre nouveau média », raconte Handem Celenkler, directrice marketing d'Adidas en Turquie. Les jeux vidéo deviennent un véritable territoire pour les marques. Story Jungle aura l'occasion de vous en reparler très prochainement.

JUNGLE STORIES

"Il ne faut pas avoir de certitudes dans le digital"

Depuis 2017, Marie-Alix Roussotte est la directrice de la communication et du digital chez Algeco, leader de la construction modulaire. Sa spécialité ? Générer des leads qualifiés grâce à une très fine analyse des datas. En juin 2019, elle a ainsi remporté le Prix du meilleur dispositif de qualification de leads Algeco/Awe Grand Prix du Marketing B2B. Cette professionnelle de la communication partage avec nous son regard sur l'impact de la crise et le rôle des marques, en cette sortie de confinement.

UN PAVÉ DANS LA JUNGLE

Libération quitte le giron d'Altice France. Dans un mail interne, le groupe de l'homme d'affaires Patrick Drahi a annoncé que le journal va être transféré dans une société à but non lucratif. « Cette nouvelle structure garantit à 'Libération' sa totale indépendance éditoriale, économique et financière" », a annoncé le groupe dans un texte envoyé par Arthur Dreyfuss, directeur général d'Altice Média France. Le groupe de Patrick Drahi s'engage par ailleurs à éponger les dettes de Libération.

Pourquoi c'est un pavé ? Ce dispositif est une espèce rare dans le secteur de la presse. Il s'inspire du modèle adopté par Mediapart en 2019 et du « Scott Trust », qui garantit l'indépendance du Guardian depuis les années 1930. Pour l'économiste Julia Cagé, ce fonds de dotation est une « excellente chose pour l'indépendance du journal, à condition que'il soit doté et permette de préserver les effectifs et que la gouvernance de ce fonds soit démocratique ». Affaire à suivre donc...

UN FORMAT À LA LOUPE

Les initiatives audio se multiplient. Au royaume de la Silicon Valley, c'est l'application de l'entrepreneur Paul Davison, Clubhouse, qui attire les regards. La plateforme, seulement accessible par invitation, permet à ses utilisateurs d'échanger à l'oral, sans vidéo – et de sauter de conversation en conversation, en choisissant le poste d'observateur ou de participant. Décrite comme un « entre-deux entre un podcast et une fête », elle permet de réaliser « des émissions radio improvisées », où les intervenants peuvent networker à distance. Selon le site Techcrunch, les retours enthousiastes des utilisateurs traduisent le « désir d'une approche plus immédiate et multimédia de la discussion », à l'image de ce que « Twitter réalise avec le texte ». Le confinement a révélé l'importance d'une spontanéité perdue au milieu des « appels programmés de Zoom, des fils de discussion et des chaînes d'emails sans fin ». Ces échanges « ne capturent pas l'excitation, la surprise ou la joie de la conversation qui s'intensifie lorsque les gens s'échangent en live des idées ».

LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE

Cet étranger qui me ressemble... Le New-York Times, comme à son habitude, a publié un éblouissante galerie de portraits des habitants d'un immeuble new-yorkais, en confinement. Le photographe Justin von Oldershausen est allé à la rencontre de ses voisins pour sonder leurs ressentis sur la quarantaine et leur vision sur le monde d'après. En groupes ou seuls, masqués ou non, les voisins aux profils très hétéroclites (femme de ménage, professeur, « cosplay enthusiast », étudiants) se sont prêtés à l'exercice. « J'ai appris que la chauve-souris était horrible », témoigne une petite fille. Le reportage très graphique – alliant calligraphie travaillée, photos symétriques et courts témoignages – est un plaisir à parcourir.

UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE

Bertrand est au fond du gouffre. Après une énième dispute avec sa petite amie Magalie, le jeune homme est prié de débarrasser le plancher. Sans discuter. L'amoureux éconduit trouve alors refuge chez son voisin Gus, un ancien militaire qui a hacké toutes les caméras de l'immeuble. C'est dans ce bunker de célibataire endurci que se fomente la reconquête amoureuse. Une stratégie fondée sur une surveillance accrue de la belle dans son appartement, de mensonges sur les réseaux sociaux et de conseils plus ou moins avisés de Gus inspirés de la philosophie conquérante de Sun Tzu (au fait, avez-vous vu notre premier épisode de l'Art de la Guerre du Content Marketing). Grâce à des dialogues percutants et des acteurs convaincants (Bertrand Usclat, Louise Coldefy, Vincent Debost), la web-série Il revient quand Bertrand ? diffusée sur Arte en dix épisodes, fait mouche. Et raconte avec humour la difficulté de rompre le cordon à l'ère des réseaux sociaux.


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