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Be good

Contre le coronavirus, tout contenu positif est bon à prendre, qu'il soit relié ou non à la pandémie. Selon un article publié le 14 avril dans le New York Times , les internautes n'ont jamais été aussi friands d'articles légers et distrayants. Les recherches sur Google pour les « bonnes nouvelles » ont atteint un pic il y a un mois et continuent d'augmenter. Les comptes Instagram dédiés aux « bonnes nouvelles » tels que @TanksGoodNews et @GoodNews_Movement voient leur nombre de followers monter en flèche ces dernières semaines. Fin mars, l'acteur John Krasinski a lancé un journal uniquement composé de bonnes nouvelles intitulé Some Good News (évoqué dans une de nos récentes newsletters). Aujourd'hui, sur YouTube, le compte a dépassé 1,5 million d'abonnés et 25 millions de vues.

Faire une pause

Même constat du côté des médias. Selon David Beard, éditeur exécutif des newsletters au National Geographic, l'engouement pour les nouvelles plus légères n'a jamais été aussi fort. Pour y répondre, le magazine a créé un bulletin d'information sans coronavirus intitulé Your Weekly Escape. « Je pense que c'est comme une application de méditation, mais c'est du journalisme », confie David Beard. En France, Le Monde récapitule dans un article les bonnes nouvelles de la semaine, tandis que des médias plus confidentiels comme StreetPress multiplient les papiers aux angles décalés : « Des candidats de téléréalité donnent leurs conseils confinement. Secret Story, ça a été comme une école du confinement. » 

Pour les marques, situation identique. « Il faut répondre à l'anxiété des consommateurs par des messages positifs », conseille Publicis Groupe India dans son dernier rapport, Reboot To A New Normal. Surtout que le contexte s'y prête : « Pour les annonceurs, c'est le moment de créer du contenu et de marquer les esprits », rapporte à Stratégies Christine Rémoville, l'ancienne directrice de Carat International et cofondatrice d'Accenture Interactive. Ainsi, on pense au chocolatier Russell Stover, marque du groupe Lindt & Sprüngli, qui a organisé le 6 avril une chasse aux lapins virtuelle (« The Great Bunny Hunt ») sur Instagram, sollicitant ses abonnés pour trouver les animaux en chocolat cachés dans les photos publiées sur son compte. La marque a également collaboré avec GIF Giphy afin que les utilisateurs puissent s'adonner à des « câlins virtuels », à travers le hashtag #MakeHappy. De son côté, Ikea Israël a transformé son catalogue pour en faire un livre de jeux pour enfants, avec coloriage et mots croisés à la clé...
illustration de fougéres
UN PAVÉ DANS LA JUNGLE
Qu'ont en commun la chanteuse Mia et l'acteur de True Detective, Woody Harrelson ? Une communauté énorme sur les réseaux sociaux... et des allégations infondées sur le lien supposé entre la 5G et la pandémie. Selon une étude menée par l'Oxford's Reuters Institute for the Study of Journalism et relayée par The Guardian, 20 % des fake news liées au coronavirus seraient relayées par des politiciens, célébrités et autres influenceurs. Ce qui représente 69 % de l'engagement total dans les médias sociaux. 

Pourquoi c'est un pavé ? Les influenceurs – politiciens, célébrités et autres figures de la Toile – seraient les vecteurs clés de la désinformation sur le coronavirus. Une conclusion qui souligne à quel point les grands médias doivent lutter pour rivaliser avec l'audience et la portée énormes qu'ont les célébrités et les figures politiques – pas toujours bien avisées, donc. 
UN FORMAT À LA LOUPE
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BBC World Service innove. La chaîne anglophone a publié son premier documentaire Instagram : une nouvelle façon de s'engager auprès d'un public sur la plateforme et d'attirer une audience plus jeune. The Instagram witches of Brooklyn s'étend sur dix minutes, en format vertical, et nous fait découvrir le mouvement spirituel de la « brujeria » (sorcellerie) qui a gagné en popularité grâce à Instagram. Le documentaire, tourné avant la mise en place des restrictions sanitaires, a été filmé horizontalement puis redimensionné et recadré pour Instagram, avec ajout de cadres colorés et face cam pour certains témoignages de « sorcières » de la communauté afro-latine. Depuis sa mise en ligne le 1er avril, il a déjà été visionné plus de 9 000 fois. Un format IGTV qui pourrait inspirer autant les marques que les médias.
LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE
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Selon une étude de chercheurs de l'université d'Harvard, publiée dans la revue Science , plusieurs périodes de distanciation sociale seront sans doute nécessaires jusqu'en 2022 pour prévenir des vagues de malades trop importantes dans les hôpitaux aux États-Unis. C'est dans ce contexte que le New York Times publie un article interactif pour illustrer ce principe de « distanciation sociale », « meilleur outil dont nous disposons pour ralentir l'épidémie de coronavirus ».  À quelle distance se propagent les postillons lors d'un éternuement ou d'une toux ? La simulation visuelle d'une toux montre qu'elle peut se propager plus loin que vous ne le pensez. Et que le port du masque est indispensable ! L'article propose également une visualisation en réalité augmentée de la distance à respecter avec nos autres congénères dans le « vrai monde ». Gardez vos distances ! 
UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE
Ennuyeuses, les institutions européennes ? Pas si sûr... Avec Parlement, la nouvelle série de France.tv, le réalisateur Noé Debré s'amuse avec brio des codes complexes du Parlement européen, à travers le parcours de Samy (Xavier Lacaille, formidable ingénu), jeune et candide assistant parlementaire fraîchement débarqué à Bruxelles. Il y seconde le député Michel Specklin (interprété par Philippe Duquesne), procrastinateur invétéré et totalement imperméable à la politique européenne : « Ça fait trois ans que je suis ici. Ce n'est pas maintenant que je vais demander comment ça marche... », lui lâche-t-il. À côté de cet élu dilettante, Samy doit composer avec des lobbyistes charmeurs, des processus de loi kafkaïens et des « amis » assistants parlementaires qui changent de couverture politique comme de chemise. « La comédie, la satire, n'est pas un moyen de se moquer ou de dénoncer mais bien de donner un visage à l'Europe, à ce Parlement tant critiqué mais dont les peuples, pour la plupart, ignorent tout. Nous voulons donc avec cette série "donner à voir", prêter à rire et créer de l'identification et de l'empathie avec les gens qui font l'Europe. Ce n'est pas une série à message, c'est un grand cri d'amour au projet européen », résume Noé Debré. Pari réussi avec cette série pétillante aussi drôle qu'instructive, où l'on rit franchement. 


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