La cours du bitcoin s’est heurté au plafond des 30.000 dollars, ce lundi, et se maintient depuis en-dessous. Il a connu le jour-même une chute de près de 1.000 dollars. La plus célèbre des cryptomonnaies semble, comme le reste du marché, se préparer pour partir en vacances durant le mois d’août.
Tandis que le monde s’apprête à connaître de nouveaux records de température, ce n’est pas forcément le moment pour le bitcoin de trop se mettre en avant. Son coût énergétique reste élevé quoi que l’on en dise et même si certains le présentent comme la monnaie-sobriété en raison de son émission limitée à 21 millions de jetons, donc théoriquement sans inflation ni injonction à la croissance économique.
Ce discours s’entend. Seulement, le minage de bitcoins nécessite 136 térawattheures par an, selon l’université de Cambridge, plus que le minage de l’or physique (131 TWh/an). Une majorité de la production électrique serait issues d’énergies fossiles (62%) et cela représenterait l’équivalent de 69 mégatonnes de CO2 chaque année. C’est moins, cette fois que le minage de l’or (100 MtCO2e/an), mais plus que les émissions d’un pays comme l’Autriche.
Les comparaisons ne changent rien au problème
Quelle que soit la comparaison, elle ne change rien au fait qu’il faut réduire d’urgence la consommation d’énergie pour le bien de l’humanité, mais aussi pour rendre le bitcoin plus acceptable. Car il représente une solution à de nombreux problèmes : il diminue considérablement le coût des transferts internationaux, offre une alternative dans les pays à forte inflation, permet aux réfugiés de transporter de l’argent sans liasses de billets, empêche la saisie par l’Etat des actifs d’opposants politiques et viabilise leur financement.
Le bitcoin est aussi un outil qui peut être utilisé à mauvais escient, toutefois moins que les billets verts, car il est traçable et que les Etats ont posé certaines limites. Certes, elles peuvent toujours être contournées pourvu qu’un autre pays veuille bien des jetons. C’est un risque avec lequel il faut peut-être accepter de vivre dans un monde où la surveillance numérique se répand dangereusement. Le risque environnemental est en revanche, lui, invivable. C’est également une menace pour la pérennité de la plus célèbre des cryptomonnaies. Si le protocole n’évolue pas ou que les mineurs ne deviennent pas rapidement plus verts, la blockchain pourrait subir un désamour face à d’autres, comme Ethereum, dont les besoins énergétiques sont négligeables par rapport à ceux de Bitcoin.
Et le meilleur allié dans son verdissement est peut-être l’Etat, mais c’est une autre histoire, que nous développerons peut-être après les vacances, car La Semaine Crypto s’arrête pendant trois semaines et reviendra le 23 août, juste à temps pour Surfin’ Bitcoin et en direct de Biarritz.
Rémy Demichelis