Facebook, Twitter et Google bientôt responsables des contenus publiés sur leurs plateformes ? A l'heure où les
fake news pullulent sur des réseaux sociaux, le Committee on Standards in Public Life recommande au Royaume-Uni, dans son rapport de décembre, de
leur donner le statut d'éditeur classique ; les firmes ne pourraient ainsi plus fuir leurs responsabilités et se cacher derrière leur simple statut de plateforme. Selon le comité, ce changement
permettrait "d'assurer [...] une démocratie solide".
L'information, rapportée par The Guardian, a particulièrement résonné avec les mots d'un ex-vice-président en charge de la croissance de l'audience de Facebook, rapportés deux jours plus tôt : "
Je pense que nous avons créé des outils qui déchirent le tissu social. [...] Et ce n'est pas un problème américain - il ne s'agit pas de publicités russes. C'est un problème global." Pour Chamath Palihapitiya, les réseaux sociaux "
érodent les fondements du comportement des gens".
Si la question de la responsabilisation des plateformes est un enjeu de société, elle est aussi
un enjeu majeur en termes de brand safety : alors que
les scandales se succèdent, comment les marques peuvent-elles s'assurer que leurs contenus soient diffusés dans un environnement de qualité ?
Conscients du problème, Facebook et Google ont un temps collé des rustines (modifications d'algorithmes, vérification des infos, fermeture de pages) ; à présent, ils semblent décidés à agir concrètement. Et ils n'ont plus le choix.
Récemment YouTube a été la cible de nombreuses critiques de la part des internautes et des annonceurs qui fustigeaient les algorithmes du portail qui laisseraient passer des contenus offensants, notamment sur les chaînes destinées aux enfants, comme YouTube Kids. Youtube qui se fixe pour 2018 l'objectif d'avoir affecté
10 000 personnes à la modération de ses contenus.
De son côté, Facebook a indiqué vouloir doubler ses effectifs dédiés et lance
Messenger for Kids, une application de messagerie avec contrôle parental intégré. Une initiative fort à propos, puisque, selon le dernier rapport de l'UNICEF,
un internaute sur trois a moins de 18 ans. Mais qui ne rassure pas tout le monde : le ministre britannique de la Santé
Jeremy Hunt, lui-même, accuse le réseau social de vouloir ainsi "
cibler les jeunes enfants" pour en faire des utilisateurs.