Fidèles,
Débarqués,
L’avantage de sortir un gros scoop qui buzze, outre d’embêter la République avec quelques vérités désagréables, c’est que soudain affluent des centaines de milliers d’oreilles fraîches. Après avoir rougi d’écouter des fascistes armés, quelques-unes s’attardent pour découvrir un podcast, une série ou un documentaire. On n’a pas l’algorithme qui te fait passer de « Gardiens de la paix » aux « Chemins de désir » mais ça fonctionne, on reçoit des mots émus et mouvants. « Ah bon, ARTE a une radio, mais depuis quand ? » est une phrase dont on ne se lasse pas après dix-huit ans. Pour les médias néo-libéraux, on voit à peu près pourquoi ils nous ignorent : qu'une révolution de la distribution des contenus soit née dans le service public leur est insupportable, mieux vaut tartiner sur les succès de Majelan (rires). Mais pour le grand public, c’est forcément de votre faute. Vous n’avez pas assez embêté vos amis depuis tout ce temps. Vous n’avez pas pendu le DJ, ni piraté la sono du camping. Vous n’avez pas partagé, liké, relayé, buzzé comme autant d’abeilles immunes aux pesticides. C’est bien. Ca suffit comme ça. Restons entre nous. Dans la bulle de bonheur d’une écoute intime, dans un entre-soi politique confortable, dans le repli heureux d’une élite satisfaite qui ne demande jamais
C’EST SUR QUELLE FRÉQUENCE ? (ARTE Radio depuis le 12 juin)