Ça commence bien !
On croyait 2020 hors norme, on n'avait pas encore rencontré 2021...
Pendant quatre ans, Donald Trump a inondé les réseaux sociaux et les médias d'affirmations définitives, de fake news et autres déclarations fantaisistes, dans un refus obstiné de se confronter à la réalité. Un refus qui a trouvé son point d'orgue ce mercredi 6 janvier,
lorsque le président américain a appelé son électorat chauffé à blanc à se diriger vers le Congrès, qui devait valider les résultats du scrutin. Le chaos qui s'est produit après l'envahissement du bâtiment a sifflé la fin de la partie !
Un coup de com réussi ? Pour cet attelage hétéroclite que constituent les soutiens de Trump, irait-on jusqu'à parler d'un coup de com réussi ? Les images de ses leaders exaltés ont fait le tour du monde, notamment celle de Jake Angeli, figure du mouvement conspirationniste QAnon connue sous le pseudonyme de Yellowstone Wolf,
qui arborait une tenue de Viking avec toque en fourrure et cornes sur la tête. Jay Kay, chanteur du groupe anglais Jamiroquai, que certains pensaient avoir reconnu,
a dû démentir sa participation à la manifestation pro-Trump... Le recul des forces de l'ordre, l'exfiltration des parlementaires et la mise à sac des bureaux de l'establishment américain ont complété le tableau.
Selon des données compilées jeudi 7 janvier par Visibrain, l'événement a produit 2,5 fois plus de tweets que lors des dernières 24 heures de l'élection présidentielle américaine : pas moins de 23,46 millions de tweets, soit en moyenne 430 tweets par seconde. Même les humoristes des late-show n'ont pas trouvé matière à en rire !
« Aujourd'hui, ce n'était pas du patriotisme, mais du terrorisme », a affirmé Jimmy Fallon sur NBC.
Résultat ? Si 62 % des personnes
interrogées par YouGov mercredi 6 janvier, ont vu dans ces événements une attaque contre la démocratie, les électeurs du parti républicains sont plus que jamais divisés : 45 % approuvent l'assaut du Capitole, 30 % estiment que les manifestants sont des « patriotes » et 52 % que Biden en est au moins pour partie responsable... Pas mal pour ceux que l'on présentait mercredi comme le dernier carré des jusqu'au-boutistes.
Financer la désinformation Dans une tribune publiée dans The Drum, Jake Dubbins, DG de Media Bounty et coprésident du Conscious Ad Network (CAN), interroge les publicitaires : ont-ils contribué à financer la désinformation qui a abouti aux émeutes à Washington, un événement qu'il qualifie même de « hautement prévisible » ? Il rappelle que les mensonges relayés par les algorithmes ont plongé une partie de la population dans un monde parallèle. Et se demande s'il n'est pas désormais temps pour les marques de ne plus se contenter de rechercher une « brand safety » mais de s'engager réellement dans une (longue) bataille contre la prolifération des fake news.
Ce qu'elles ont déjà commencé à faire (voir notre pavé dans la jungle).
En attendant, dans notre dernière newsletter de décembre, nous soulignions l'importance pour les marques de trouver leurs « true believers ». Nous citions
Rishad Patel, cofondateur de Splice : « Votre travail doit être dicté par la façon dont vous servez vos 100 plus fidèles. Vos true believers sont vos meilleurs défenseurs. »
Trump lirait-il Story Jungle ?