En ce temps-là, des pharisiens s’approchèrent de Jésus pour le mettre à l’épreuve ; ils lui demandèrent : « Est-il permis à un homme de renvoyer sa femme pour n’importe quel motif ? » |
Il répondit : « N’avez-vous pas lu ceci ? Dès le commencement, le Créateur les fit homme et femme, |
et dit : ‘À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair.’ |
Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » |
Les pharisiens lui répliquent : « Pourquoi donc Moïse a-t-il prescrit la remise d’un acte de divorce avant la répudiation ? » |
Jésus leur répond : « C’est en raison de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes. Mais au commencement, il n’en était pas ainsi. |
Or je vous le dis : si quelqu’un renvoie sa femme – sauf en cas d’union illégitime – et qu’il en épouse une autre, il est adultère. » |
Ses disciples lui disent : « Si telle est la situation de l’homme par rapport à sa femme, mieux vaut ne pas se marier. » |
Il leur répondit : « Tous ne comprennent pas cette parole, mais seulement ceux à qui cela est donné. |
Il y a des gens qui ne se marient pas car, de naissance, ils en sont incapables ; il y en a qui ne peuvent pas se marier car ils ont été mutilés par les hommes ; il y en a qui ont choisi de ne pas se marier à cause du royaume des Cieux. Celui qui peut comprendre, qu’il comprenne ! » |
« Dans le Seigneur, la femme ne va pas sans l'homme, ni l'homme sans la femme », dit l'apôtre Paul (1Co 11,11). (...) L'homme et la femme s'acheminent ensemble vers le Royaume. Sans les séparer, le Christ appelle en même temps l'homme et la femme, que Dieu unit et que la nature lie ensemble, en leur donnant de partager les mêmes gestes et les mêmes tâches dans un accord admirable. Par le lien du mariage, Dieu fait que deux êtres n'en soient qu'un et qu'un seul être soit deux, en sorte que l'on y découvre un autre soi-même, sans perdre sa singularité ou se confondre dans le couple. |
Mais pourquoi, dans les images qu'il nous donne de son Royaume, Dieu fait-il intervenir ainsi l'homme et la femme ? (cf Lc 13,18-21) Pourquoi suggère-t-il tant de grandeur à l'aide d'exemples qui peuvent paraître faibles et disproportionnés ? Frères, un mystère précieux se cache sous cette pauvreté. Selon le mot de l'apôtre Paul : « Ce mystère est grand : (...) il s'applique au Christ et à son Église » (Ep 5,32). |
Ces paraboles évoquent le plus grand projet de l'humanité : l'homme et la femme ont mis fin au procès du monde, un procès qui traînait depuis des siècles. Adam, le premier homme, et Ève, la première femme, sont conduits de l'arbre de la connaissance du bien et du mal au feu (...) de l'Évangile. (...) Ces bouches rendues malades par le fruit de l'arbre empoisonné seront guéries par la saveur chaleureuse de l'arbre du salut, de cet arbre au goût de feu qui embrase la conscience que l'autre arbre avait glacée. La nudité n'a plus d'effet ici, elle n'inspire plus de honte : l'homme et la femme sont habillés entièrement de pardon. |