Certains l'aiment longMalmenée par les réseaux sociaux ? Fatiguée par des sollicitations incessantes ? L'audience serait-elle exsangue? Pour reprendre la main et regagner l'intérêt des lecteurs distraits, les professionnels des médias prônent - entre autres - le retour du long format.
C'était tout l'objet de la 11e édition de la conférence des Nouvelles pratiques du journalisme à l'École de journalisme de Sciences Po Paris, organisée le 9 décembre. Revue des interventions les plus marquantes.
La réponse à une lassitude grandissante«
Aujourd'hui, aux États-Unis, on reçoit sur son smartphone 46 notifications par jour. » Fort de ce constat, Bruno Patino, directeur éditorial d'Arte et de l'École de journalisme de Science Po Paris pointe la compétition qui fait rage entre toutes les plateformes pour capter à tout prix l'attention de l'utilisateur. Une bataille incessante qui fatigue – à raison – les utilisateurs : «
Le nombre trop élevé d'alertes nous conduit par exemple à désactiver les notifications. » Matraqué par des contenus courts et des notifications permanentes, l'utilisateur est à bout. «
Le retour du long format est une réponse à cette fatigue », analyse Bruno Patino.
Des formats complémentaires Pour Serge Michel, directeur éditorial de Heidi News, un média dédié au journalisme constructif, la clé pour toucher les gens dans la vie quotidienne réside dans la capacité à savoir manier différentes temporalités complémentaires, en plus d'une qualité narrative indispensable. Ainsi, leur newsletter renvoie systématiquement à des papiers longs : «
La newsletter à 6 heures du matin, c'est ça qui fait lire des papiers de 10 000 à 20 000 signes. »
N'hésitez pas à lire notre compte-rendu sur la journée des Nouvelles pratiques du journalisme.