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Ceux qui rient, ceux qui pleurent 

Tout le monde n'est pas logé à la même enseigne. Alors que certains secteurs souffrent, d'autres tirent leur épingle du jeu. Story Jungle dresse un check-up de l'économie des réseaux sociaux et des médias.

TikTok explose

Ça fait bim, bam, BOUM. 65 millions de téléchargements dans le monde pour le seul mois de mars, selon le site spécialisé SensorTower. Face à un tel engouement, le fondateur de la start-up chinoise Zhang Yiming a annoncé que l'entreprise recruterait 10 000 personnes d'ici à la fin de l'année. « Pour ByteDance, ce volume d'embauche représenterait près de 17 % de ses effectifs actuels, à 60 000 personnes », note Les Echos. Certaines entreprises ne connaissent pas la crise...

Snapchat, en bonne santé (pour l'instant) 

11 millions. C'est le nombre d'utilisateurs gagnés par Snapchat entre janvier et mars 2020. Le réseau social a publié, mardi 21 avril, les résultats financiers de son premier trimestre au prime abord florissants : son chiffre d'affaires bondit à 462 millions de dollars, soit une croissance de 44% par rapport à l'année précédente. Des chiffres à relativiser, si l'on en croit l'étude du cabinet eMarketer, qui ajoute que : « Pour autant, ses perspectives économiques sont inquiétantes, le marché publicitaire étant appelé à souffrir. Snapchat éprouve déjà les effets de ce ralentissement brutal. Au cours de la semaine du 13 au 19 avril, la croissance des revenus est tombée à seulement 11 %. »

Facebook chancelant

« Dans de nombreux pays fortement affectés par le virus, le volume de messages échangés a plus que doublé en un mois », ont indiqué dans un communiqué Alex Schultz et Jay Parikh, deux vice-présidents du groupe. Les appels vocaux, sur WhatsApp et Messenger, auraient eux aussi doublé. Si le réseau connaît une augmentation de son trafic, les revenus publicitaires ne suivent pas forcément – étant donné que les services de messagerie du réseau social ne sont pas monétisés. « Nous ne générons pas de profit des services dont les utilisateurs se servent plus que d'ordinaire, et nous voyons notre activité publicitaire s'affaiblir dans les pays qui prennent des mesures draconiennes pour diminuer la propagation du Covid-19. » 

Les médias dans un état critique

En France, la direction du Monde estime à plusieurs dizaines de millions d'euros le coût, pour le groupe de presse, de la crise sanitaire cumulée au dépôt de bilan de Presstalis. Par ailleurs, les médias britanniques sont en proie à une crise inédite et appellent à une nouvelle taxation sur les géants du numérique. 

illustration de fougéres
UN PAVÉ DANS LA JUNGLE
Dans une enquête menée par la société de marketing Influence Central auprès de 389 influenceurs et relayée par Business Insider, les créateurs ont déclaré avoir constaté une augmentation de l'engagement de leurs audiences sur les plateformes de médias sociaux Instagram, TikTok, Facebook, Pinterest et leurs blogs personnels, pour la période allant de la mi-février à la mi-mars. Même son de cloche pour Ruben Cohen, cofondateur de l'agence Foll-ow en charge de 23 influenceurs très suivis (300 000 à 1,5 million de fidèles chacun) : « Les vues de nos clients ont explosé, par trois ou par quatre pour certains », durant la période de confinement. 

Pourquoi c'est un pavé ? Les médias ne sont pas les seuls à affronter ce paradoxe. Si la période de confinement profite à l'audience des influenceurs sur les réseaux sociaux, le chiffre d'affaires n'est pas au rendez-vous, rapporte Les Echos. Selon une étude de marché du cabinet eMarketer, un tiers des influenceurs ont signé moins de collaborations au mois de mars. Par ailleurs, une chute des coûts des posts sponsorisés est à prévoir, selon les données d'Izea, une plateforme américaine mettant en lien influenceurs et annonceurs. Il s'agit désormais de rebondir, sans sortir de chez soi : « Devoir inventer des contenus sans sortir est ce qui pouvait nous arriver de mieux : cela ne peut que stimuler la créativité », analyse Fanny Flory (@fannyb), une influenceuse aux 66 000 abonnés.Tant que cela ne stimule pas l'envie de relayer des fake news... 


UN FORMAT À LA LOUPE
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Le gaming explose durant le confinement et les marques suivent la tendance. Dernièrement, c'est le jeu Animal Crossing qui a sollicité l'intérêt de Skoda. Le constructeur automobile s'est associé au Youtubeur et streamer Laink pour qu'il porte un bob Skoda sur son avatar/personnage. L'attrait pour cette plateforme très sollicitée en période de confinement n'est pas passé inaperçu non plus pour Gemo. La marque a mis à disposition sa nouvelle collection de vêtements en pixels pour que les joueurs puissent en vêtir leurs avatars. Quand il est impossible d'investir le réel, il faut pénétrer l'imaginaire. 

LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE
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« T'as voulu voir Macron et on a vu Macron, Maintenant tout est plus clair, on sait ce qu'il faut faire. Pour pas s'contaminer, il faut se confiner, Mais pour s'déconfiner, faut être immunisé, Pour être immunisé, faut s'faire contaminer, Pour s'faire contaminer, il faut s''déconfiner... CQFD ! » Sur une version revisitée de Vesoul, de Jacques Brel, le groupe Les Goguettes a mis en musique les joies et les galères du confinement. Cette parodie, intitulée T'as voulu voir le salon, tournée avec « les moyens du bord », fait mouche grâce à un ton aussi drôle que naturel. Le clip, publié le 21 avril, a fait le buzz sur les réseaux sociaux avec déjà plus de deux millions de vues sur YouTube. 

UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE
Big Brother is watching you : « 500 millions de caméras dans le monde prétendent détecter nos émotions, repérer les comportements suspects et même prédire les crimes avant qu'ils ne produisent. » C'est sur ce constat glaçant que s'ouvre ce documentaire fouillé, intitulé  Tous surveillés : 7 milliards de suspects, diffusé sur Arte. Le réalisateur Sylvain Louvet alerte sur les dangers de la course aux technologies de surveillance, lancée à vive allure sous prétexte de contrer le terrorisme et la criminalité. À Nice, Christian Estrosi expérimente la reconnaissance faciale sur voie publique, après le souvenir douloureux de l'attentat du 14 juillet 2016. « La guerre du XXIe siècle se mène avec les armes du XXIe siècle », affirme le maire de la ville. En Chine, on découvre les mécanismes effrayants du « crédit social » : chaque citoyen se voit attribuer une note, fondée sur un système de données exploitées par le gouvernement sur son statut économique et social. Gare à celui qui dévierait du droit chemin. Il serait alors mis au ban de la société et placé sur une liste noire. « Vous n'auriez jamais eu les Gilets jaunes avec le crédit social », défend Lin Junyue, théoricien de ce système terrifiant à la Black Mirror. « La révolution numérique va-t-elle transformer notre monde en une planète habitée par 7 milliards de suspects ? », s'interroge ce documentaire percutant. 

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