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Clap de fin pour TikTok aux USA ? Pas si simple…

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En votant une loi visant à bannir TikTok si l'application reste sous pavillon chinois, le gouvernement américain a mis ses menaces à exécution. Peut-il aller au bout et faire tomber le couperet ? Plusieurs scénarios se dessinent...

Sale semaine pour TikTok ! Alors que l'UE vient de contraindre l'application à modifier TikTok Lite – sa version tant décriée que nous vous présentions mi-avril –, mardi dernier, le Congrès américain a voté le texte visant à interdire le réseau social sur son sol. Promulgué dès le lendemain matin par le président Biden, il donne 270 jours (neuf mois, donc) à ByteDance pour vendre son application phare à un repreneur qui n'est pas lié à « un pays adversaire ». Comprendre : qui n'est pas chinois et possède, de préférence, un passeport américain. Au-delà de ce délai, l'application sera bannie du territoire américain, manu militari.
 
« Un joyeux bazar ! »
 
« Nous sommes unis dans l'inquiétude concernant la menace pour la sécurité nationale que représente TikTok – une plateforme avec un immense pouvoir pour influencer et diviser les Américains, dont la maison mère ByteDance reste tenue légalement d'exécuter les ordres du Parti communiste chinois », peut-on lire dans le communiqué commun publié par les partis démocrate et républicain qui, une fois n'est pas coutume, sont parvenus à se mettre d'accord sur quelque chose... « Ça va être un joyeux bazar ! », prévient Anupam Chandler, juriste spécialisé dans la régulation des nouvelles technologies cité dans cet article du New York Times, qui rappelle que la bataille va désormais se jouer dans les tribunaux. Avec plusieurs issues envisageables. La plus probable serait que ByteDance obtienne l'abrogation de la loi, en ce qu'elle viole le premier amendement de la Constitution américaine protégeant la liberté d'expression. Ce fut déjà le cas en 2020 lorsque l'administration Trump avait entamé une procédure similaire et, plus récemment, quand un juge fédéral avait annulé une loi promulguée en novembre dernier par l'État du Montana pour bannir TikTok du Wi-Fi local. « Nous allons continuer de nous battre, prévenait Michael Beckerman, directeur des politiques publiques de TikTok aux USA, dans un mémo interne dévoilé par Bloomberg le 22 avril. Nous allons épuiser tous les recours possibles en justice. C'est le début d'un long processus, ce n'est pas la fin. » En attendant, Meta se frotte les mains.
 
Pour une poignée de dollars...
 
Pour de nombreux experts, vendre TikTok, dont le Wall Street Journal estime la valeur à plus de 100 milliards de dollars, n'est pas une mince affaire. D'autant que le prix peut sensiblement baisser si le gouvernement chinois, qui encadre rigoureusement les exportations de technologie, décide de ne pas inclure dans la transaction le précieux algorithme de recommandation sans lesquel TikTok ne serait pas vraiment TikTok... Toujours selon le Wall Street Journal, Steven Mnuchin, l'ex-secrétaire au Trésor de Donald Trump, et Bobby Kotick, l'ancien boss d'Activision Blizzard, se sont portés candidats au rachat « en l'état » de la plateforme, mais sans avoir formulé la moindre offre concrète pour l'instant.
La dernière hypothèse, hautement improbable, serait que ByteDance perde son bras de fer judiciaire et renonce à ses 170 millions d'utilisateurs américains, de très loin son plus gros marché. Des utilisateurs qui se font entendre de plus en plus fort, sur les réseaux comme devant le Congrès où des centaines d'entre eux se sont rassemblés pour protester le mois dernier. Surtout que, comme le rappelle le média TechCrunch, même Joe Biden fait campagne sur TikTok...
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illustration de fougéres
UN PAVÉ DANS LA JUNGLE
Selon les données du comparateur d'applications Apptopia, relayées par Business Insider, depuis décembre dernier, Threads compte maintenant plus d'utilisateurs quotidiens aux USA que X : 28 millions pour l'app de Meta, contre 22 pour sa grande rivale dont elle a siphonné le concept.
 
Pourquoi c'est un pavé ? Outre confirmer le déclin de X depuis son rachat par Elon Musk en 2022, l'info témoigne aussi du regain d'intérêt pour Threads : après un départ en trombe avec plus de 100 millions de téléchargements quelques jours seulement après son lancement en juillet dernier, l'application en avait perdu presque la moitié de ses utilisateurs un mois plus tard. À en croire Mark Zuckerberg lors de la présentation des résultats financiers du groupe pour le Q1 2024 cette semaine, Threads compterait 150 millions d'utilisateurs mensuels dans le monde. Un total largement boosté par l'arrivée du réseau social sur le marché européen en décembre dernier. En France, il figure même en tête de la catégorie sur l'App Store d'Apple. Et à l'échelon mondial, Threads squatte désormais la troisième marche du podium des applications les plus téléchargées, quand X n'apparaît qu'au 41ème rang... Aïe, ça pique.
UN FORMAT À LA LOUPE
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Joe La Pompe, c'est le cauchemar des créatifs en mal d'inspiration. Un type avec une cagoule qui épingle les plagiats publicitaires sur son blog et ses réseaux sociaux, façon CopyComic avec les humoristes. Et parce qu'il vaut mieux prévenir que pourrir, ce justicier de la campagne publicitaire vient de lancer sa plateforme de recherche d'antériorité de concepts ou de visuels publicitaires où, moyennant finance, on peut vérifier si son idée est vraiment originale... et ainsi éviter les procès. Pour ce faire, Joe La Pompe s'est allié à Anterity (ex-Sous Le Logo), qui dispose de la base de données du groupe Nielsen. Soit plus de 17 millions de campagnes répertoriées en 25 ans de veille publicitaire !
LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE
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La principale qualité d'un client comme AT&T, c'est son budget XXL qui permet de réaliser à peu près toutes les folies... Comme réunir le casting de la version américaine de The Office dans Sleep with Rain, une pub de six minutes qui reprend tous les codes de cette sitcom mythique. Le pitch ? Rainn Wilson – Dwight Schrute dans la série – monte une équipe de choc pour lancer un business d'oreillers avec enceintes intégrées pour diffuser sa voix suave et aider l'humanité à s'endormir... Un concept à la hauteur de cette bande d'acteurs dont le génie comique manque terriblement à tous les nostalgiques de Dunder Mifflin, Scranton, Pennsylvanie.
UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE
TikTok et le business des passeurs de migrants, c'est un mini docu de quinze minutes dispo sur arte.tv, dans lequel les équipes de Sources, le magazine d'investigation numérique d'Arte, se penchent sur les vidéos postées par des réseaux de passeurs pour attirer les candidats à la traversée. Et donc sur le trou dans la raquette de la modération concernant ces contenus qui, à raison d'une cinquantaine de personnes par bateau à 2 000 euros le ticket moyen, rapportent au moins 100 000 euros par départ aux trafiquants. Une enquête édifiante sur un trafic de grande ampleur dont la mécanique « au vu et au su de tous sur les réseaux sociaux et notamment sur TikTok, interroge sur la responsabilité des plateformes ».

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