En ce temps-là, parmi les disciples, le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre. |
Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. |
Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. |
Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. |
Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : ‘Paix à cette maison.’ |
S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous. |
Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ; car l’ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. |
Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté. |
Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : “Le règne de Dieu s’est approché de vous.” » |
Mais dans toute ville où vous entrerez et où vous ne serez pas accueillis, allez sur les places et dites : |
“Même la poussière de votre ville, collée à nos pieds, nous l’enlevons pour vous la laisser. Toutefois, sachez-le : le règne de Dieu s’est approché.” |
Je vous le déclare : au dernier jour, Sodome sera mieux traitée que cette ville. » |
En envoyant des disciples à sa moisson, qui avait bien été semée par le Verbe du Père, mais qui demandait à être travaillée, cultivée, soignée avec sollicitude pour que les oiseaux ne pillent pas la semence, Jésus leur déclare : « Voici que je vous envoie comme des agneaux parmi les loups » (...) Le Bon Pasteur ne saurait redouter les loups pour son troupeau ; ces disciples sont envoyés non pour être une proie, mais pour répandre la grâce. La sollicitude du Bon Pasteur fait que les loups ne peuvent rien entreprendre contre ces agneaux qu'il envoie. Il les envoie pour que se réalise la prophétie d'Isaïe : « Alors loups et agneaux iront paître ensemble » (Is 65,25). (...) D'ailleurs, les disciples envoyés n'ont-ils pas ordre de n'avoir même pas un bâton à la main ? (...) |
Ce que le Seigneur humble a prescrit, ses disciples l'accomplissent donc aussi par la pratique de l'humilité. Car il les envoie semer la foi non par la contrainte, mais par l'enseignement ; non pas en déployant la force de leur pouvoir, mais en exaltant la doctrine de l'humilité. Et il a jugé bon de joindre la patience à l'humilité, car au témoignage de Pierre : « Quand on lui parlait mal, le Christ n'a pas répondu en mal ; quand on le frappait, il n'a pas rendu les coups » (1P 2,23). |
Cela revient à dire : « Soyez mes imitateurs : laissez tomber le goût de la vengeance, répondez aux coups de l'arrogance non pas en rendant le mal mais par une patience qui pardonne. Personne ne doit imiter pour son compte ce qu'il reprend chez autrui ; la douceur répond de façon plus forte encore aux insolents ». |