Comment Meta veut digitaliser la Coupe du monde de rugby | | J-7 avant le lancement de la Coupe du monde de rugby en France ! Parmi toutes les opérations de communication qui fleurissent un partout autour de l'évènement, celle orchestrée par Meta mardi dernier intrigue un peu plus que les autres. Et pour cause, elle marque un essai ambitieux que le mastodonte californien doit maintenant transformer...
« Le sport a le pouvoir unique d'unir les individus et de transcender les barrières, en générant un sentiment d'appartenance collective. » Non, cette porte ouverte n'a pas été enfoncée une énième fois par un Tony Estanguet en campagne pour promouvoir les JO de Paris. Aussi étrange que cela puisse paraître, ces mots ont été prononcés par Laurent Solly, vice-président pour l'Europe du Sud chez Meta, mardi matin dans les locaux parisiens d'un acteur qui, jusqu'ici, ne s'était pas franchement illustré par son implication dans le domaine sportif. La firme dévoilait le dispositif prévu autour de la Coupe du monde de rugby 2023 dans le cadre de son partenariat qui la positionne comme fournisseur officiel des réseaux sociaux et des technologies immersives de la compétition. « Un terrain de jeu unique » À l'instar de TikTok avec le Tournoi des six nations ou, plus récemment, avec la Coupe du monde féminine de foot, Meta va donc avoir la lourde charge d'assurer la couverture digitale de cet évènement majeur pour le sport français – qui fait aussi office de répétition générale avant les JO 2024 – sur les réseaux sociaux. « C'est la première fois que nous sommes partenaires d'un évènement sportif de cette ampleur », rappelle Laurent Solly. Et les équipes de Mark Zuckerberg ont mis les petits plats dans les grands : 30 « influenceurs-ambassadeurs » ont été recrutés pour promouvoir le tournoi. Des noms ronflants d'Instagram, issus d'univers différents, comme Mr. boris becker (2,6 millions de followers sur Insta), Valouzz (1,7 million), Fatou Guinea Kaba (875k), DobbyElfe (788k), Elise (716k) ou Adher (515k), qui devront proposer des contenus photo et vidéo tout au long d'une compétition que 48% des Français (80% chez les 15-24 ans) prévoient de suivre en utilisant les réseaux sociaux pour partager et échanger autour de l'évènement, selon cette étude réalisée par Odoxa. Les Avengers de l'ovalie De vrais influenceurs, en chair et en os, qui devront aussi composer avec d'autres ambassadeurs 100% virtuels : les Superfans. Une team de vingt mascottes version Avengers de l'ovalie où, comme le souligne Meta dans un blogpost, « chaque personnage a été conçu avec des caractéristiques inspirées des symboles nationaux de son pays et a pour mission de fédérer les fans en amplifiant les marques de soutien et en transformant l'enthousiasme individuel en émulation collective ». De belles promesses, que le géant américain compte honorer à coups de filtres en réalité augmentée (près de 60% des Français suivant la Coupe du monde se disent enthousiastes à l'idée d'assister virtuellement aux matchs, avec 73% ouverts à l'intégration de la réalité virtuelle dans leur expérience) et de surprésence dans les fan zones ou tous autres endroits stratégiques pour capter les flux de supporters, comme les gares et les aéroports. « Notre engagement ne se limite pas à fournir une technologie, complète Laurent Solly. Notre objectif est de permettre aux fans du monde entier de se connecter, d'échanger et de partager leur passion pour le rugby d'une manière nouvelle et innovante sur nos applications. » Ainsi que sur les plateaux de télévision... L'Équipe et TF1 dans la mêlée Car c'est sans doute là que repose la partie la plus ambitieuse du dispositif présenté par Meta. Pour assurer toujours plus de contenus sur ses plateformes, la marque a également noué des partenariats avec TF1 et L'Équipe, qui déboucheront sur deux émissions diffusées exclusivement sur Facebook et Instagram : Fan Zone avec TF1 – pour faire vivre l'avant-match de chaque rencontre en direct depuis l'espace Meta du Village Rugby parisien –, et Tous en mêlée, talk-show bihebdomadaire de 30 minutes où les journalistes du quotidien sportif viendront refaire les matchs. Avec L'action du jour, TF1 va aussi publier les plus belles actions en Reels, ainsi que toutes les autres actualités du tournoi grâce à la nouvelle fonctionnalité Instagram Broadcast Channel, lancée en France spécialement pour l'occasion. Sans compter les spots publicitaires de 30 secondes à la gloire de l'entreprise qui seront diffusés pendant les coupures pub à rallonges situées avant, pendant et après les matchs sur TF1, France 2 et M6... Des coupures où ce spot choc de Greenpeace, qui dénonce la présence de TotalÉnergies comme sponsor du Mondial, devrait être nettement moins visible que celui de Volvic, dans lequel Antoine Dupont reprend le cultissime « D'abord la jambe gauche, toujours. Chaussette, chaussure... », susurré par Zinédine Zidane juste avant l'Euro 2000. Espérons que le XV de France connaisse le même succès que les Bleus à l'époque... | | | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | Après un petit coup de mou, qu'on se le dise : le podcast n'est pas mort ! Selon un article du média Digiday, plusieurs études publiées ces dernières semaines suggèrent que le marché connaît un regain de popularité, tant par le volume global d'auditeurs que par les budgets alloués par les publicitaires. Ainsi, selon celle menée par Cumulus Media, Advertiser Perceptions et le groupe Westwood One Audio Active, 58% des agences et des annonceurs incluent actuellement le format dans leur stratégie de communication (contre 61% en 2022 et 45% en 2021), 62% pensent le faire dans les six prochains mois (contre 51% en 2022 et 52% en 2021) et 58% l'ont déjà planifié (contre 48% en 2022 et 44% en 2021) dans leurs prochaines campagnes. Pourquoi c'est un pavé ? Malgré une réduction de la voilure constatée sur de grandes plateformes comme Spotify, NPR ou Paramount pour ne citer qu'eux, ainsi que chez de nombreux créateurs qui arrêtent de miser sur la quantité pour se concentrer sur la qualité de leur « podcast vitrine », le format est toujours bien vivant. Selon ce rapport publié par MediaRadar, le marché américain a même connu une augmentation de 5% des budgets publicitaires alloués au format, 30% pour les podcasts business grâce à des annonceurs comme Amazon ou Shopify, 26% sur ceux dédiés aux faits divers et 10% sur les shows humoristiques. Une tendance qui se confirme à l'échelle supérieure où, pendant le deuxième quart de l'année, les annonceurs ont dépensé en moyenne 200 000 dollars par mois sur les podcasts classés dans le top 500 mondial. « Bien que ces rapports montrent une augmentation des investissements publicitaires consacrés aux podcasts, l'argent est principalement dépensé auprès de grands réseaux tels que iHeart, Spotify ou Audacy, par opposition aux éditeurs indépendants », nuance David Spiegel, CRO chez Betches Media dans les colonnes de Digiday. Des géants de l'audio dont les revenus issus du podcast ont profité d'un boost de l'ordre de 12 à 31% sur la même période. Ces chiffres ont même fait avouer Daniel Ek, CEO de Spotify, que la décision d'amputer sa branche podcast de ses pousses les moins performantes l'a aidé à la maintenir en bonne santé... Produire moins pour gagner plus, en somme. | UN FORMAT À LA LOUPE | | C'est dans les vieux pots... etc. Le serious game fait un sérieux come back. Partie émergée de la gamification de l'information, le serious game est, selon Julian Alvarez, docteur en sciences de l'information et de la communication spécialisé dans le domaine, « un logiciel qui combine une intention sérieuse, de type pédagogique, informative, communicationnelle, marketing, idéologique ou d'entraînement, avec des ressorts ludiques issus du jeu vidéo ». En d'autres termes, ceux du ministère de l'Éducation nationale en l'occurrence, c'est « un outil de formation, communication et de simulation qui est une déclinaison utile du jeu vidéo au service des professionnels ». De plus en plus répandus dans des secteurs allant du divertissement à l'éducation, en passant par la santé ou la formation professionnelle, les serious games constituent un marché global qui devrait peser près de 8,3 milliards de dollars d'ici la fin de l'année (contre 3,6 milliards en 2018), selon une étude publiée par Future Market Insights. Ce marché, dopé par les différents confinements et la digitalisation d'une grande partie de nos interactions sociales qui en découle (l'avènement des plateformes d'e-learning en est un marqueur fort), pourrait atteindre plus de 33 milliards d'ici dix ans. Un marché dont la France est un acteur solide, de par son statut de pionnier du jeu vidéo entretenu grâce à un maillage entre de grosses maisons comme Ubisoft, Gameloft ou Focus Entertainment et des petits studios indépendants. Créé en 2002 à Nantes, Succubus Interactive est, par exemple, devenu l'agence leader en Europe dans la conception et le développement de serious games sur mesure, grâce à des projets comme ce jeu réalisé pour le ministère de l'Industrie en 2012 qui permettait de vivre la réalité du statut d'autoentrepreneur. Ou encore The Pixel Hunt, le « studio de production de jeux du réel » qui a signé Enterre-moi, mon amour, un petit bijou de jeu vidéo sorti à l'automne 2017, qui vous plonge dans l'enfer du quotidien des réfugiés syriens à travers une simple conversation WhatsApp entre une femme qui a fui la guerre et son mari resté au pays pour veiller sur sa mère trop âgée pour entreprendre un tel voyage... | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | « Les réacteurs atomiques européens vieillissent. Peuvent-ils combler le fossé qui les sépare d'un avenir sans émissions ? » C'est la question posée par The Nuclear Aged, un long format interactif et hyper détaillé qui documente l'état de santé un brin flippant du parc nucléaire européen. Du fonctionnement d'un réacteur à leur répartition au sein de l'UE, sans oublier leur poids dans le mix énergétique des différents pays et les questions de sécurité que soulèvent des problèmes récurrents de maintenance, les journalistes de Reuters Graphics approfondissent tous les sujets et vous permettront peut-être de briller dans un dîner de famille où les échanges virent soudainement au débat politique.... « 32% de notre énergie provient du nucléaire ! 56 réacteurs opérationnels, putain ! Contre même pas dix chez nos voisins... Tu te rends compte à quel point on est les derniers de la classe ? Bah oui, Régis, c'est factuel ! » | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | Avis à tous les trolls du net : vous connaissiez BeReal, l'application lancée en janvier 2020 qui veut redonner un peu d'authenticité aux réseaux sociaux en vous donnant deux minutes seulement pour publier deux selfies sans filtres (un avec la caméra avant, l'autre avec la caméra arrière) à une heure aléatoire de la journée, eh bien voici BeFake AI, celle qui prend le contre-pied avec un slogan aussi efficace qu'une éponge magique : « Why be real when it's fun to BeFake? » Le concept ? Tout pareil que BeReal, sauf que vous avez 20 minutes pour donner libre cours à toutes vos folies en trafiquant les photos grâce à l'IA générative implémentée dans l'appli. Et pour ceux qui souhaitent pousser le vice jusqu'au bout, Opera GX, le navigateur pensé par et pour les gamers, vient d'inclure une fonctionnalité dans sa dernière mise à jour permettant |
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