En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, |
à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. |
L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » |
À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. |
L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. |
Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. |
Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; |
il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » |
Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? » |
L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. |
Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. |
Car rien n’est impossible à Dieu. » |
Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta. |
Si la foi, comme dit l'Apôtre, n'est autre chose que « le fondement des choses à espérer" (Eb 11, 1), on conviendra aisément que puisque l'Immaculée Conception de Marie confirme notre foi, elle ravive aussi en nous l'espérance. D'autant plus que si la Vierge a été affranchie de la tache originelle, c'est parce qu'elle devait être la Mère du Christ : or, elle fut Mère du Christ afin que nos âmes pussent revivre à l'espérance. |
Et maintenant, pour omettre ici la charité à l'égard de Dieu, qui ne trouverait dans la contemplation de la Vierge immaculée un stimulant à observer religieusement le précepte de Jésus Christ, celui qu'il a déclaré sien par excellence, à savoir que nous nous aimions les uns les autres, comme il nous a aimés ? « Un grand signe est apparu dans le ciel : une femme, revêtue du soleil, ayant sous ses pieds la lune, et, autour de sa tête, une couronne de douze étoiles » (Ap 12,1). Or, nul n'ignore que cette femme signifie la Vierge Marie, qui, sans atteinte pour son intégrité, engendra notre Chef. |
Et l'Apôtre de poursuivre : « Ayant un fruit en son sein, l'enfantement lui arrachait de grands cris et lui causait de cruelles douleurs » (Ap 12,2). Saint Jean vit donc la très sainte Mère de Dieu au sein de l'éternelle béatitude et toutefois en travail d'un mystérieux enfantement. Quel enfantement ? Le nôtre assurément, à nous qui, retenus encore dans cet exil, avons besoin d'être engendrés au parfait amour de Dieu et à l'éternelle félicité. Quant aux douleurs de l'enfantement, elles marquent l'ardeur et l'amour avec lesquels Marie veille sur nous du haut du ciel, et travaille, par d'infatigables prières, à porter à sa plénitude le nombre des élus. |
C'est notre désir que tous les fidèles s'appliquent à acquérir cette vertu de charité, et profitent surtout pour cela des fêtes (…) en l'honneur de la Conception immaculée de Marie. |