Chères lectrices, chers lecteurs, Une lueur d’espoir, fragile, est apparue ces derniers jours dans le ciel de la recherche d’un médicament contre le SARS-CoV-2 : un traitement serait efficace pour réfréner les ardeurs du système immunitaire et empêcher l’« orage de cytokines », un emballement dans la production de ces molécules médiatrices de l’immunité qui conduit parfois au décès des malades. Deux études ont obtenu des résultats encourageants avec le tocilizumab, qui vise l’une de ces cytokines, l’interleukine IL6 : les patients traités ont vu pour la plupart leur état s’améliorer significativement. Cet « orage de cytokines » aurait aussi été à l’œuvre lors de l’épidémie de grippe H1N1 (dite espagnole) à la fin de la Première Guerre mondiale et expliquerait l’étonnant taux de mortalité chez les jeunes adultes, dont Guillaume Apollinaire et Egon Schiele. Cet épisode dramatique, qui décima jusqu’à 100 millions d’individus, mérite que l’on s’y attarde, car une épidémie de cette ampleur, fut-ce-t-elle de grippe, peut éclairer celle qui nous préoccupe aujourd’hui. D’où qu’il vienne, tout enseignement est bon à prendre, tant on en a encore à apprendre sur le SARS-CoV-2 ! Ainsi, les chercheurs ont longtemps cru que le nouveau coronavirus se cantonnait aux poumons. Il n’en est rien. De par son mécanisme d’infection, et le récepteur cellulaire qu’il cible, il touche bien d’autres endroits de l’organisme comme le cerveau et les nerfs, le foie, les reins, le système digestif… Et même le sang n’est pas épargné : plusieurs anomalies de la coagulation semblent associées au Covid-19. On cherche à mieux comprendre ces liens et, ce faisant, à proposer de possibles médicaments contre le coronavirus. Et de fait, dans une étude sur un seul cas, l’EPO, c’est-à-dire l’érythropoïétine, a semblé faire « des miracles »… qu’il convient de confirmer. En attendant un traitement, la seule solution pour se préserver reste le masque, celui qui vient de faire son apparition dans tous les supermarchés. Cependant, quelle protection assure-t-il ? Est-il plus approprié pour les malades ou les autres ? Tout dépend du masque, et de la façon dont on le porte. Des travaux sur des mannequins expliquent tout. Bonne lecture. Prenez soin de vous. Loïc Mangin, rédacteur en chef adjoint |
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