#Covid-19 

Chères lectrices, chers lecteurs,


Depuis le déconfinement ce lundi 11, les écoles ont commencé à rouvrir. Certains s’en félicitent, d’autres s’en inquiètent. Qu’en penser réellement ? Le fait est que l’on ne sait toujours pas exactement dans quelle mesure les enfants contribuent à la propagation du Covid-19. Certes, ils ne représentent qu’une petite fraction des cas confirmés, mais une fois de retour à la maison, sont-ils susceptibles de transmettre le virus à leurs parents ? Les chercheurs sont divisés sur la question… Et la réponse viendra ces prochaines semaines, en fonction de l’évolution du nombre d’infections. À suivre donc.

Pendant ce temps, les résultats d’un essai de grande envergure sur le remdésivir ont été annoncés, et ils sont encourageants. Cette molécule, initialement développée pour combattre les virus Ebola et Marburg, freine la synthèse de l’ARN viral (le génome du coronavirus), car elle ressemble à l’un de ses constituants normaux. C’est une lueur d’espoir, mais elle est contrastée, car d’autres essais sont moins concluants. Affaire également à suivre.

À suivre, les effets d’anticorps particuliers fabriqués par les lamas et d’autres camélidés le sont aussi. Des chercheurs de l’université de Gand, en Belgique, et de l’université du Texas à Austin, aux États-Unis, ont montré que les anticorps dits « à domaines unique » neutraliseraient le SARS-CoV-2 en se liant aux protéines S avec lesquelles le nouveau coronavirus infecte les cellules. Ces anticorps de lamas présentent plusieurs avantages :  ils sont très stables, solubles (et donc administrables par de simples aérosols) et leur petite taille les autorise à atteindre des cibles enfouies, par exemple au cœur des protéines virales.

Il faut également suivre Shi Zhengli, de l’institut de virologie de Wuhan. Et c’est sportif ! Depuis 15 ans, elle chasse les virus dans les grottes peuplées de chauves-souris au sud du pays, dans les provinces subtropicales du Guangdong, du Guangxi et du Yunnan. Au départ, il s’agissait de remonter la piste du SRAS, la première grande épidémie du XXIe siècle. En fin de compte, son équipe a découvert des centaines de coronavirus chez les chauves-souris, d’une incroyable diversité génétique. La plupart d’entre eux sont inoffensifs, mais plusieurs appartiennent au groupe du SRAS. Qu’en conclure ? Shi Zhengli est formelle, « les coronavirus transmis par les chauves-souris provoqueront d’autres épidémies », et ce d’autant plus que l’être humain modifiera le paysage en construisant des routes, en creusant des mines, en déboisant des forêts et en intensifiant l’agriculture… Un exemple à ne pas suivre.

Bonne lecture, prenez soin de vous.
Loïc Mangin, rédacteur en chef adjoint

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