Chères lectrices, chers lecteurs, Parmi plus d’une centaine de candidats vaccins, près de 80 sont actuellement en phase exploratoire ou préclinique, et quelques-uns font d’ores et déjà l’objet d’essais cliniques. C’est du jamais vu dans l’histoire de la santé. Cette considérable mobilisation de la communauté scientifique face à une maladie émergente, la Covid-19, connue depuis, rappelons-le, à peine quatre mois. C’est assurément un signe d’espoir pour venir à bout du SARS-CoV-2, la diversité des approches suivies renforçant un prudent optimisme.
Cependant, en attirant sur elle tous les regards, et beaucoup de moyens humains, financiers, politiques, la pandémie fait passer au second plan d’autres problèmes sanitaires tout aussi importants, voire plus. Pour faire face au SARS-CoV-2, plusieurs dizaines de pays ont suspendu leurs campagnes de vaccination contre la rougeole dont le virus est le plus contagieux au monde. Le relâchement ne pardonne pas : en République démocratique du Congo, la maladie a ces derniers mois tué des milliers de personnes. Plus largement, en 2018, on a comptabilisé dans le monde 140 000 décès imputables à la rougeole… alors que le vaccin existe. De deux maux, on ne doit pas toujours choisir, on doit lutter contre tous.
Et de nouvelles techniques de vaccination faciliteront peut-être les indispensables campagnes qui restent à mener, notamment dans les coins les plus reculés de ces pays à risques, particulièrement entre les deux tropiques. C’est dans ces mêmes régions que les pressions humaines sur les écosystèmes favorisent l’émergence de nouvelles maladies nous explique Jean-François Guégan, directeur de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD). Pour ralentir la tendance, il en appelle au développement d’une « écologie de la santé » à même d’identifier de nouvelles façons de limiter les contaminations en jouant sur des facteurs environnementaux.
Comment nos lointains parents composaient-ils avec les épidémies ? Comme nous, à en croire les archives du Proche-Orient ancien. Ainsi, dans le palais de Mari, une capitale du moyen Euphrate au XVIIIe siècle avant notre ère, on plaçait les malades en quarantaine afin d’éviter tout contact avec la population saine. À quoi ressemblait le confinement en Mésopotamie il y a 4000 ans ?
Bonne lecture. Prenez soin de vous. Loïc Mangin, rédacteur en chef adjoint |