Chères lectrices, chers lecteurs, Depuis le jour où la date d’un possible déconfinement a été annoncée, le 11 mai, nous sommes tous devenus particulièrement attentifs aux moindres informations sur les modalités de notre « libération ». Sera-t-elle globale ou variable selon les régions ? Concernera-t-elle d’un coup toute la population ou bien certaines catégories liées à l’âge, à la profession… resteront-elles encore chez elles un peu plus longtemps ? Les décisions en la matière se fondent sur les modèles mathématiques qui prédisent l’évolution de la pandémie. Pour ce faire, les experts élaborent un monde virtuel le plus proche possible du nôtre puis y lâchent un virus. Reste alors à suivre sa propagation. Cependant, l’article que nous vous proposons le montre, la tâche est ardue tant les paramètres de la simulation sont complexes, et, en ce qui concerne l’agent pathogène, difficiles à déterminer avec précision, maladie récente oblige. C’est le cas du taux de létalité, du taux de reproduction de base… Heureusement, chaque jour apporte son lot de connaissances grâce auquel les experts réduisent l’imprécision de leurs informations et affinent leurs projections. Gros plan également sur l’immunité, et particulièrement sur les caractéristiques immunitaires du Covid-19 qui en font une maladie à part. D’abord, l’orage de cytokines, incriminé dans la sévérité de la maladie, est de mieux en mieux connu. Et la lutte contre cette hyper-inflammation débridée est l’une des pistes les plus prometteuses pour combattre le Covid-19. Pour preuve, le nombre de candidats pour réfréner l’excès de zèle du système immunitaire : des anticorps, des cellules extraites du cordon ombilical, une molécule d’origine végétale, et même un « nettoyage du sang » ! On peut également tenter d’anticiper cet orage cytokinique en suivant de près les signes avant-coureurs identifiés par une équipe chinoise, en l’occurrence la diminution du nombre de certains types de globules blancs. Ce serait un moyen d’améliorer la prise en charge des malades. Parmi ces derniers, les personnes âgées sont surreprésentées par rapport à d’autres maladies. Comment l’expliquer ? Par l’immunité également. En effet, les seniors manqueraient de lymphocytes T « naïfs », ceux qui initient la réponse adaptative à l’infection, un point crucial face à un agent pathogène d’un type radicalement nouveau. D’autres hypothèses, impliquant le récepteur ACE2 et le phénomène de « facilitation de l’infection par les anticorps » sont également explorées. Bonne lecture. Prenez soin de vous. Loïc Mangin, rédacteur en chef adjoint |
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