Nouvelle étude du foraus:

De nouvelles lunettes pour sortir la politique européenne suisse de l’impasse

Für die deutsche Version siehe unten

Le fait que le Parlement exige du Conseil fédéral qu’il retire officiellement la demande d’adhésion dormante montre une fois de plus que le débat sur l’Europe en Suisse est bloqué et tourne en rond depuis des décennies. La Suisse reprend passivement une grosse partie de la législation européenne et se donne l’illusion de rester « souveraine ». Au lieu de réfléchir à la définition de nos intérêts et de se pencher sur la manière dont nous pourrions les défendre au mieux, ce débat est réduit à un va-et-vient éternel entre « adhésion à l’UE » et « voie bilatérale ». Dans la nouvelle étude du foraus, Johan Rochel fait une proposition inédite : « les termes et les métaphores avec lesquels nous pensons et décrivons notre politique européenne sont erronés » analyse Johan Rochel avant d’ajouter : « la linguistique a démontré que les termes que nous utilisons dans le discours public ont une grande influence sur notre façon de concevoir les réalités politiques. Nous avons donc besoin de nouvelles lunettes – de nouveaux termes – pour la discussion sur l’Europe en Suisse. »    

Johan Rochel propose de parler dès à présent d’une « association » avec l’Europe et de laisser de côté  le vocabulaire existant. Le concept d’ « association » comprend trois dimensions :

(1) La nécessité de concevoir les autres comme des associés. L’UE comprend aujourd’hui 27 États membres et 450 millions d’habitantes et d’habitants qui doivent être appréhendés comme autant de partenaires divers et non pas comme de ennemis potentiels ou simplement les consommateurs des exportations suisses. De son côté, l’UE voit la Suisse déjà depuis longtemps comme un associé particulier et privilégié du projet européen. Après tout, la Suisse ne veut pas être considérée comme n’importe quel État-tiers, à l’exemple d’Israël, de la Thaïlande ou du Canada.

(2) Il devrait découler de cette perception commune une coopération durable, qui se caractérise par de solides bases institutionnelles. Chaque associé défend ses intérêts dans un environnement stable et fonctionnel. Cette défense des intérêts passe par la prise de conscience que l’association doit devenir active et flexible. Cette flexibilité permettra de tirer le meilleur des différentes sphères d’intégration du projet européen (espace « citoyen », zone euro, Schengen, Dublin, coopération en matière de recherche, etc.).

(3) Finalement, cette idée d’association sera basée sur un socle d’intérêts et de valeurs communs. Au travers de sa proximité géographique, de son histoire commune et de ses valeurs partagées, l’UE est un partenaire privilégié pour la Suisse. Ensemble, les associés ont pour but de promouvoir un projet politique ambitieux et unique au monde.

 

L’auteur, Johan Rochel, est titulaire d’un doctorat en droit et d’un master en philosophie politique. Il exerce la fonction de vice-président du foraus et est membre-associé du Centre d’éthique de l’Université de Zurich. Il est également chargé de cours à l’Université de Saint-Gall. Il a publié « La Suisse et l’Autre : Plaidoyer pour une Suisse libérale ».

Lien vers l'étude

--

foraus-Studie: 

Neue Brille für die Schweiz – Wie wir uns aus der europapolitischen Sackgasse befreien

Das schweizerische EU-Beitrittsgesuch ist Makulatur – schon seit der EWR-Abstimmung von 1992. Dass der Bundesrat es dennoch offiziell zurückziehen sollte, zeigt einmal mehr: Der schweizerische Diskurs über Europa ist seit Jahrzehnten festgefahren und dreht sich im Kreis. Die Schweiz übernimmt passiv einen grossen Teil der EU-Gesetzgebung und gibt sich der Illusion hin, «souverän» zu sein. Statt darüber zu streiten, was unsere Interessen sind und wie diese am besten verteidigt werden können, wird die schweizerische Europadebatte vom ewigen Tanz um den «EU-Beitritt» und den «Bilateralen Weg» überschattet. In der neusten foraus-Studie macht foraus-Experte Johan Rochel deshalb einen genialen Vorschlag: «Die Begriffe und Metaphern, mit denen wir unsere Europapolitik denken und beschreiben, sind verfehlt», analysiert Rochel und ergänzt: «Wie wir aus der Sprachwissenschaft wissen, haben die Begriffe, welche wir im öffentlichen Diskurs verwenden, grossen Einfluss auf unsere politische Denkweise. Wir brauchen deshalb eine neue Brille – neue Begriffe für die schweizerische Europadiskussion.»

Johan Rochel schlägt vor, ab sofort das bisherige Vokabular über Bord zu werfen und stattdessen von einer «Allianz» mit Europa zu sprechen. Das Konzept der «Allianz» beinhaltet drei Dimensionen:

(1) Die Notwendigkeit, sich gegenseitig als Partner zu sehen. Die EU besteht heute aus 27 Mitgliedstaaten und 450 Millionen Einwohnerinnen und Einwohnern, welche die Schweiz als vielfältige Partner und nicht als potentielle Feinde oder einfach als Abnehmer von schweizerischen Exporten verstehen sollte. Die EU ihrerseits versteht die Schweiz schon seit Längerem als besondere und privilegierte Teilhaberin am Europäischen Projekt. Immerhin will auch die Schweiz kein normaler Drittstaat sein, wie beispielsweise Israel, Thailand oder Kanada.

(2) Aus dieser gemeinsamen Wahrnehmung folgt eine lang anhaltende und nachhaltige Zusammenarbeit, welche sich durch solide Institutionen auszeichnet. Jeder Allianzpartner verteidigt seine Interessen in einem stabilen und funktionalen Umfeld. Die grosse Vielfalt und Flexibilität der Integrationssphären und der europäischen Teilprojekte (Grundfreiheiten, Justiz und Sicherheit, Eurozone, Schengen, Dublin, Forschungszusammenarbeit etc.) bietet auch für die Schweiz ein Modell, in dem sie ihre Interessen aktiv verteidigen kann.

(3) Schliesslich wird die Idee der Allianz von den gemeinsamen Interessen und Werten getragen. Durch die geographische Nähe, die gemeinsame Geschichte und die geteilten Werte ist die EU für die Schweiz eine privilegierte Partnerin, um ein ambitioniertes und weltweit einzigartiges, gemeinsames politisches Projekt voranzutreiben.

 

foraus-Autor  Johan Rochel, hat einen Master in Politischer Philosophie und in Rechtswissenschaften promoviert. Neben seiner Tätigkeit als Vize-Präsident von foraus ist er auch assoziiertes Mitglied des Ethik-Zentrums der Universität Zürich sowie Lehrbeauftragter an der Universität St. Gallen. Er ist auf juristische und philosophische Fragestellungen zur Organisation des gesellschaftlichen Lebens spezialisiert.

 
Hier geht's zur Studie

--

Contacts / Kontakte:

Johan Rochel – Vice-président du / Vize-Präsident von foraus: johan.rochel@foraus.ch / 076 548 87 31

Emilia Pasquier – Directrice du / Geschäftsführerin  foraus: emilia.pasquier@foraus.ch / 079 586 45 63

 

--

 www.foraus.chwww.facebook.com/foraus.DE www.facebook.com/foraus.FR