On envoya à Jésus des pharisiens et des partisans d’Hérode pour lui tendre un piège en le faisant parler, |
et ceux-ci vinrent lui dire : « Maître, nous le savons : tu es toujours vrai ; tu ne te laisses influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens, mais tu enseignes le chemin de Dieu selon la vérité. Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? Devons-nous payer, oui ou non ? » |
Mais lui, sachant leur hypocrisie, leur dit : « Pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? Faites-moi voir une pièce d’argent. » |
Ils en apportèrent une, et Jésus leur dit : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? – De César », répondent-ils. |
Jésus leur dit : « Ce qui est à César, rendez-le à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Et ils étaient remplis d’étonnement à son sujet. |
Dans la constitution du monde, « tout a été fait par la Parole de Dieu, et sans elle rien n'a été fait » (Jn 1,3). Quand il s'agit de créer l'homme, c'est également la Parole de Dieu qui opère, puisque « sans le Verbe de Dieu, rien n'a été fait ». Dieu, en effet, dit d'abord cette parole : « Faisons l'homme ». Mais pour exprimer la prééminence de cette créature-là sur toutes les autres, Dieu l'a façonné de sa propre main : « Dieu, est-il dit, modela l'homme » (Gn 2,7). (...) |
« Et Dieu, dit l'Écriture, modela l'homme avec la glaise du sol. » Ce n'était encore que de la glaise, et déjà le nom d'« homme » est prononcé. Quel honneur prodigieux pour le limon, ce rien, d'être touché par les mains de Dieu ! Ce simple contact n'aurait-il pas suffi à Dieu pour former l'homme, sans rien de plus ? Mais à voir Dieu travailler cette boue, on comprend qu'il s'agissait d'une œuvre extraordinaire. Les mains de Dieu étaient à l'ouvrage, elles touchaient, pétrissaient, étiraient, façonnaient cette glaise qui ne cessait de s'ennoblir à chaque impression des mains divines. Imagine-toi Dieu occupé, appliqué tout entier à cette création : mains, esprit, activité, conseil, sagesse, providence, amour surtout orientaient son travail ! C'est qu'à travers ce limon qu'il pétrissait, Dieu entrevoyait déjà le Christ, qui un jour serait homme, comme ce limon : Verbe fait chair, comme cette terre qu'il avait entre les mains. |
Tel est le sens de cette première parole du Père à son Fils : « Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance » (Gn 1,26). Dieu a modelé l'homme selon l'image de Dieu, c'est-à-dire selon le Christ (...) Dès lors ce limon qui revêtait l'image du Christ, tel qu'il se manifesterait dans son incarnation future, n'était pas seulement l'œuvre de Dieu, il était aussi le gage de Dieu. |