« L’Union européenne : puissance, territoires et sociétés »
L'INFORMATION GÉOGRAPHIQUE
L’Union européenne (UE) se dresse aujourd’hui comme un acteur incontournable sur la scène internationale, confronté à un ensemble d’enjeux complexes et interconnectés. Au cœur de ces défis, l’intégration continue du marché unique européen, la réactivité face aux crises économiques et les efforts pour une croissance durable et inclusive sont prééminents. En parallèle, l’évolution démographique exige une adaptation des politiques sociales, économiques et de santé, tout en soulignant l’importance de la cohésion territoriale. Enfin, les dimensions géopolitiques de l’UE démontrent la complexité de son rôle et de son influence. Ce numéro de l’Information géographique répond à un besoin des étudiants de disposer d’éclairages de chercheurs concernant le sujet du concours d’entrée de l’ENS de Lyon pour la session 2024 : « L’Union européenne : puissance, territoires et sociétés ».
L’Union européenne et les Régions : comment les instruments de la politique de cohésion ont promu l’échelon régional - Guy Baudelle, Danielle Charles-Le Bihan
La construction européenne a contribué à valoriser l’échelle régionale en dépit du défaut de compétence de l’Union européenne (UE) en aménagement du territoire. L’état de l’art montre que les modalités de cette affirmation du niveau régional en lien avec l’UE restent toutefois imparfaitement éclairées. On défend ici l’idée selon laquelle la reconnaissance de l’échelon régional passe par la mise en place d’instruments politiques, juridiques et techniques. On l’illustre à partir de deux exemples : la politique de cohésion d’une part et la coopération territoriale transfrontalière d’autre part, qui ont fait des Régions des acteurs reconnus de la mise en œuvre des actions de l’UE.
Quelles peuvent être les questions soulevées par l’étude de la littérature contemporaine à l’école ? Elles se développent principalement dans quatre directions : l’ouverture et le choix du corpus, les approches à privilégier, la délimitation de l’objet, les enjeux littéraires, épistémologiques et didactiques.
Ce numéro du Français aujourd’hui se propose d’aborder certaines de ces entrées sur la présence des œuvres contemporaines à l’école en interrogeant les corpus étudiés, pensés dans leur rapport au temps et à la définition même de ce que peut-être la littérature quand on en interroge « l’idée » (Gefen 2021) au prisme de sa production la plus récente.
Enseigner la littérature contemporaine : quel corpus pour quelles pratiques ?
Jean-Louis Dufays
Pour prendre sens, le projet d’enseigner la littérature contemporaine nécessite de répondre à plusieurs questions.Quels sont les contours et les spécificités de cette littérature ? Est-il souhaitable de l’enseigner ? Si oui, pour quelles raisons, dans quelle mesure, en convoquant quels textes et contenus, et comment ? L’article propose quelques éléments de réponse en évoquant les cas de l’enseignement de la poésie, du récit, du théâtre et des genres liés à la chanson.
« La Sensibilité et l’Histoire : sujet neuf », écrivait Lucien Febvre en 1941, neuf ans après la publication du livre de Georges Lefebvre sur la Grande Peur (1932). Force est de constater qu’aujourd’hui encore l’idée de travailler sur les émotions ne fait pas l’unanimité. La Révolution française, en tant que situation critique, est pourtant un observatoire privilégié des émotions à l’œuvre. Les révolutionnaires n’avaient-ils pas eux-mêmes fait appel à « la raison sensible » ?
D’où viennent alors ces réticences à les considérer comme matériau historique ? Les réserves des historiens de la Révolution française trouvent en partie leur origine dans la captation du sujet par l’historiographie contrerévolutionnaire.
Émotions et ordre public autour de la peine capitale. Une lecture sensible des débats sur la peine de mort et sa réalisation (1789-1792)
Guillaume Debat
Cet article s’inscrit dans le sillage de l’appel à « reconstituer la vie affective d’autrefois » lancé par Lucien Febvre, mais aussi dans celui des travaux de Barbara Rosenwein sur les « communautés émotionnelles » et de ceux de William M. Reddy sur les « emotives » et les « régimes émotionnels ». Le but de cet article est d’interroger la place des émotions et des sensibilités lors des débats sur la peine de mort et sa réalisation à travers les concepts de « communautés émotionnelles » et de « régimes émotionnels ».
La guerre défait et crée les mondes : cruelle expérience des siècles que l’Occident européen entendait cantonner à des marges oubliées et qui revient s’imposer, proche.
En Ukraine, les fronts sanglants sont en attente. Mais si l’avenir des lignes est encore incertain, cette guerre d’Europe a déjà profondément modifié un large paysage politique.
L’autre guerre, tout autour d’Israël, semble promettre une impasse plus profonde encore. Parce qu’elle est héritière de passions anciennes, aux fortes et longues racines. L’acmé du drame est-elle atteinte ? La tragédie a-t-elle touché le point qui précipite les acteurs à la résolution du dernier acte ? Rien n’est moins sûr.
L’Afrique est-elle le miroir de nos peines, comme l’écrit Hervé Gaymard, ou celui de nos déceptions, de nos retraits secrets ? Aux difficultés renouvelées des dernières années, la France semble n’opposer que réactions, plus ou moins erratiques, de conjoncture.
Tenir compte d’un monde qui mute… C’est sans doute là, au-delà du monde africain, le défi majeur de politique étrangère pour un pays, la France, qui voit souvent dans tout changement une atteinte à sa puissance, à sa dignité.
Les enjeux militaires de la guerre d'Ukraine : une impasse en trompe-l'oeil ?
Yohann Michel, Olivier Schmitt, Élie Tenenbaum
La contre-offensive ukrainienne, qui devait se solder par une percée majeure en 2023, s'est heurtée à de solides défenses russes et a fini par échouer. Alors que la guerre d'Ukraine entre dans sa troisième année, les positions des deux belligérants se sont figées et la situation ressemble à une impasse. Cette apparence de conflit gelé est toutefois trompeuse. Russes et Ukrainiens sont en train de recharger leurs forces et n'ont pas perdu de vue leurs objectifs.
Les déboires français au Sahel ne doivent pas faire oublier les liens historiques, très anciens, qui unissent la France à nombre de pays d'Afrique. Ces liens doivent être redéfinis face aux défis contemporains qui renouvellent l'idée d'une communauté de destin, en même temps qu'ils exigent des adaptations en matière de déploiements militaires, de gestion de la zone franc ou d'aide au développement. La France doit redéfinir sa stratégie africaine, en liaison avec ses partenaires européens.
La Responsabilité Territoriale des Entreprises, agenda de recherche - Maryline Filippi Retour vers le Futur(oscope) : un développement territorial « bricolé » par un entrepreneur politique ? - Olivier Coussi, Bastien Bernela Appréhender la proximité organisée avec la textométrie et l’analyse de réseaux. Une illustration par la gouvernance territoriale logistique en Région Occitanie - Julien Le-Van-Suu Achat public et restauration scolaire : motivations, freins et mise en œuvre de l’achat local en Île-de-France - Anaëlle Mazin, Charlotte Da Cunha Objectif ZAN : comment prendre en compte les objectifs de non artificialisation des sols dans les schémas d’aménagement régionaux ? - Gwénaël Doré
La mobilité domicile-travail des nouveaux résidents des villes moyennes françaises
Alexis Poulhes, Angèle Brachet
La récente mise en lumière des villes moyennes bouscule leur image de villes en déclin. Pourtant dans ces villes, peu de solutions modales alternatives à la voiture apparaissent efficaces aujourd’hui. Dans ce contexte de territoire à l’immobilier encore relativement abordable, le moment du déménagement est-il l’occasion pour les ménages de se rapprocher de leur lieu d’emploi ? Cette recherche mobilise le recensement de 2016 pour analyser les migrations résidentielles en lien avec les déplacements vers le travail. La distinction entre les nouveaux qui viennent de l’extérieur et ceux qui y habitaient déjà confirme de grandes différences de comportement. L’ancrage local permet de stabiliser ces distances au lieu de travail alors qu’au contraire près de 30 % des nouveaux arrivants continuent de travailler à l’extérieur en faisant de longues distances (> 55 km en moyenne). Le déménagement ne s’accompagne pas d’une diminution de l’usage de la voiture déjà largement dominant.
Dans le Rapport d’information 1331 du 7 juin 2023, une préconisation retient notre attention : déplacer les concours de l’Éducation nationale à la fin de la licence ou de la première année de master. Les professeurs des écoles poursuivraient une formation en master 2 après leur recrutement par concours. Trois semaines plus tard, le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, déclare dans Le Monde : « Je souhaite placer le concours de professeur des écoles à bac + 3, sans renoncer à la mastérisation ». Déplacer de nouveau le concours à la fin de la licence, ne fait que revenir à ce que les plus anciens d’entre nous ont déjà connu. Néanmoins, se profile une nouvelle réforme de la formation initiale des enseignants dans les INSPE puisqu’il n’y aurait plus à préparer aux concours de recrutements, mais se centrer exclusivement sur la formation professionnelle et réfléchir à la formation continue.
Quels besoins de formation des professionnels de l’enseignement supérieur pour développer l’activité d’accompagnement de l’étudiant ?
Sophie Kennel, Morgane Caublot
Notre étude s’intéresse aux compétences et à la formation à l’accompagnement de l’étudiant par les professionnels de l’enseignement supérieur français. Si cette activité n’est pas nouvelle et a fait l’objet de nombreuses recherches, le contexte actuel réglementaire et social a conduit à une évolution importante de cette fonction, tant dans son déploiement que dans ses formes. Cette évolution nous amène à questionner la manière dont peut se développer la compétence d’accompagnement visant à soutenir les apprentissages et les parcours étudiants. A partir de deux enquêtes conduites auprès des personnels de l’université de Strasbourg en 2020 et 2021, avec respectivement 418 et 160 réponses exploitables, nous avons analysé les besoins pour une formation dans ce domaine.
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