Cette semaine, nous présentons notre premier podcast : Éric Karnbauer, directeur général de So Press, a accepté de répondre à toutes nos questions. On vous laisse le découvrir. Bientôt un passeport numérique commun aux acteurs français du contenu ? Les acteurs français du contenu ne veulent pas être seuls face au RGPD et à l'ePrivacy. Le 25 mai prochain, entrera en vigueur le Règlement général sur la protection des données (RGPD). Cette réforme globale, qui vise à créer un marché unifié de la donnée en Europe, impose aux entreprises qui traitent des données personnelles d'être en conformité avec les nouveaux textes à la date butoir. Une mesure à ne pas prendre à la légère, sous peine de se voir sanctionner et ce, jusqu'à 4 % de son chiffre d'affaires mondial sous forme d'amende. Le RGPD sera accompagné d'un autre texte : le ePrivacy. Ce règlement n'est pas encore finalisé, mais une première version est disponible. Il impose notamment d'obtenir le consentement de l'internaute avant de pouvoir stocker des cookies sur son terminal. Ces deux règlements affolent les éditeurs, qui y voient un chamboulement de leur modèle économique, fondé en grande partie sur la publicité. « Le règlement ePrivacy nous priverait de toute connaissance sur nos internautes bien au-delà de la publicité », alertait Francis Morel, président du groupe Les Échos-Le Parisien, lors d'une conférence en novembre. Pour obtenir le feu vert préalable des internautes, les éditeurs français ont donc trouvé une parade : un identifiant unique, commun à leurs sites. Le Geste (Groupement des éditeurs de services en ligne) planche sur cette solution et a présenté un rapport en février à ses membres (Le Monde, Le Figaro, AT Internet, France Télévisions sont adhérents, notamment). Dans la pratique, il suffirait à l'internaute de se connecter avec son email et mot de passe, sur l'un des sites qui utilise l'infrastructure commune, pour être identifié sur l'ensemble des sites partenaires. Une fois cette étape franchie, les données générées par l'internaute en visitant les différents contenus ne seraient toutefois pas partagées entre les membres de l'alliance : chacun garderait ses données. D'autres initiatives similaires existent en Europe. Deux solutions sont actuellement développées en Allemagne (la première est soutenue par Deutsche Bank, Axel Springer, Lufthansa, entre autres ; la seconde est menée par les groupes de médias RTL Deutschland, ProSiebenSat.1 et United Internet) et une autre au Portugal (Nonio, dont les plus de 70 sites adhérents représentent 85% du trafic internet portugais). Ces initiatives sont pensées également comme une réponse à la domination des GAFA, à l'image des alliances dans la publicité programmatique Gravity (qui comprend notamment Orange, Lagardère Active et Les Échos-Le Parisien) et Skyline (Le Monde et Le Figaro). Mais l'ampleur de ces projets fait qu'ils sont perçus par certains comme une menace. Il existe ainsi au Portugal un anti-Nonio, qui accuse le projet de... « violer la régulation RGPD ». | JUNGLE STORIES | « Nous créons un pôle musique. » À quelques jours du troisième anniversaire du magazine Society, le 5 mars, le directeur général de So Press, Éric Karnbauer, s'est entretenu avec Gilles Prigent, co-fondateur de l'agence Take Part Media qui réalise ici le premier podcast de Story Jungle. En toute transparence, Éric Karnbauer nous offre une plongée inédite au cœur des activités très diversifiées de son groupe. Et nous dévoile en exclusivité la première acquisition de So Press, ainsi que le nom du prochain magazine, consacré au hippisme. | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | Une heure et pas une minute de plus. C'est le délai que l'Union européenne souhaite imposer aux plateformes (Facebook, Google et Twitter en tête) pour retirer des contenus illégaux (apologie du terrorisme notamment) après leur signalement par Interpol. Pour l'heure, il ne s'agit que d'une recommandation, mais l'UE se dit prête à légiférer si celle-ci n'est pas suivie d'effet. Pourquoi c'est un pavé dans la jungle : depuis plusieurs mois, les plateformes sont accusées de véhiculer des idées extrémistes et ainsi de contribuer à l'endoctrinement de certains utilisateurs. Pourtant aucune mesure concrète n'a été prise jusqu'alors. Joe McNamee, directeur exécutif de l'association Europe Digital Rights, a expliqué au Wall Street Journal que les recommandations de l'UE « institutionnalisent le rôle de Facebook et Google dans la régulation de la liberté d'expression des Européens ». L'étau se resserre. | UN FORMAT À LA LOUPE | | Les chatbots semblent bien partis pour secouer le contenu des pages web. La BBC News Lab et la BBC Visual Journalism testent actuellement l'intégration de ces agents conversationnels au sein de leurs articles : ceux-ci ont pour lourde et ludique tâche de faciliter la compréhension de sujets parfois complexes. Une manière pour le média d'élargir sa cible à des lecteurs peut&-ecirc;tre moins avertis. Intégré pour l'instant à des articles consacrés à Donald Trump, le chatbot livre en quelques lignes un bilan de la première année de mandat du président américain. | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | Ce magazine est un oxymore à lui tout seul : il n'existe qu'en ligne et ne se lit que hors-ligne. Une forme de « mur de l'attention », explique son créateur, Chris Bolin. Pour ce premier numéro, The Disconnect propose des poèmes, des fictions et des réflexions autour de nos usages de la technologie. Sa lecture s'accompagne du silence, loin de toutes notifications. | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | Ce documentaire aurait pu s'appeler Dans la peau d'un prédateur, tant il immerge le spectateur dans son univers. Réalisé par Alastair Fothergill, un habitué du genre (Un jour sur Terre, La Planète bleue), et conté par l'excellent François Morel, Prédateurs nous livre des images à couper le souffle et d'une rare intensité. Les techniques de chasse les plus accomplies du royaume animal y sont dévoilées... quitte à réveiller notre instinct le plus bestial. À découvrir en replay sur France 2. Story Jungle vous souhaite une bonne écoute de ce premier podcast et vous donne rendez-vous à la semaine prochaine. D'ici là, retrouvez nous sur les réseaux sociaux. |
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