Il n’y a que Dieu seul qui soit immortel (cf. 1 Tm 6,16). Tout le reste meurt, les rois, les parents, les amis ; ceux qui nous estiment ou que nous avons obligés se séparent de nous, ou par la mort, ou par l’absence ; nous nous séparons d’eux ; le souvenir de nos bienfaits, l’estime, l’amitié, leur reconnaissance meurent en eux. Les personnes que nous aimons meurent ou du moins la beauté, l’innocence, la jeunesse, la prudence, la voix, la vue, etc., tout cela meurt en eux. Les plaisirs des sens n’ont, pour ainsi parler, qu’un moment de vie. Dieu seul est immortel en toutes manières. |
Comme il est très simple, il ne peut mourir par la séparation des parties qui le composent ; comme il est très indépendant, il ne peut défaillir par la soustraction d’un concours étranger qui le conserve. De plus, il ne peut ni s’éloigner, ni changer ; non seulement il sera toujours, mais il sera toujours bon, toujours fidèle, toujours raisonnable, toujours beau, libéral, aimable, puissant, sage et parfait en toutes manières. Le plaisir qu’on goûte à le posséder est un plaisir qui ne passe jamais, il est inaltérable, il ne dépend ni du temps, ni des lieux ; il ne cause jamais du dégoût ; au contraire, il devient toujours plus charmant, à mesure qu’on en jouit. |