La diverticulose est une maladie fréquente, aussi bien chez la femme que chez l’homme, surtout après 50 ans. En fait, les plus de 70 ans ont plus de 50 % de risque d’en avoir. Mais dans les pays occidentaux, elle a commencé à se répandre chez les plus jeunes, de moins de 45 ans. Les chercheurs ont mis en évidence un mode de vie qui permettrait de limiter le risque de diverticulite de 75 %, avec une modification simple de son hygiène de vie.
👩⚕️ Le point avec notre experte, la Dre Martine Cotinat, gastro-entérologue
Les diverticules, qu’est-ce que c’est ? 🤔
Les diverticules sont de petites poches faisant saillie à travers la paroi affaiblie du côlon. Lorsqu’ils se manifestent, ils font mal (c’est la diverticulite aussi nommée "apendice gauche") et peuvent donner lieu à des complications parfois graves (abcès, péritonite).
Pourquoi en fabrique t-on ? 👀
Comme beaucoup de pathologies, elle paraît favorisée par plusieurs facteurs : la génétique, les facteurs environnementaux (alimentation occidentale, sédentarité…), la faiblesse de la paroi musculaire, l’état immunitaire… et bien sûr le microbiote.
Du silence à la douleur 💥
La bonne nouvelle, c’est que cette maladie reste le plus souvent discrète. Elle se découvre, de manière fortuite, lors d’une coloscopie programmée pour une tout autre raison. La mauvaise nouvelle, c’est que lorsqu’elle se manifeste, elle fait mal et peut donner lieu à des complications.
Dre Martine Cotinat : En près de 40 ans d’exercice en gastro-entérologie j'ai constaté que beaucoup de mes patients étaient déboussolés face aux crises diverticulaires. Beaucoup s’affolaient, et d’autres minimisaient, à tort, leur crise. Ils se posaient des tas de questions et notamment :
« Docteur, qu’est-ce que je peux manger en période de crises ? »
Peut-on confondre les diverticules avec d’autres pathologies de l’intestin ?
Dre Martine Cotinat : De nombreuses maladies intestinales peuvent donner des douleurs de ventre. Mais l’intestin irritable représente le champion des erreurs de diagnostic, en l’absence de fièvre. D’autant que les porteurs de diverticules ont très fréquemment un intestin irritable associé. Heureusement certains critères permettent de les différencier.
L'alimentation qui soigne
Une fois le diagnostic de diverticules posé par coloscopie, il est nécessaire de favoriser un transit régulier. L’alimentation doit par ailleurs être adaptée en fonction de l’expression des diverticules.
1️⃣ En période de crise, il faut épargner l’intestin, en évitant le plus possible de consommer des fibres et privilégier le régime liquide ou sans résidus (bouillons de légumes, tisanes, thé).
2️⃣ Après la crise, c'est l'amélioration des symptômes qui fixe le moment propice à l'élargissement du régime sans résidus et à l'introduction d'un peu de fibres dans l'alimentation.
3️⃣ Enfin en dehors de ces périodes il est recommandé d'adopter l'alimentation la plus protectrice possible pour éviter de nouvelles crises.
😇 Les facteurs protecteurs sont les fibres, l’activité physique, le régime végétarien, la vitamine D.
😈 Les facteurs néfastes : le régime occidental, la viande, l’excès de sucres, l’obésité, la constipation, le diabète, l’hypertension, la carence en vitamine D, les médicaments (anti-inflammatoires, cortisone)... qui augmentent le risque de complications.
