L'e-commerce : une planche de salut pour BuzzFeed ?La situation n'est pas nouvelle. La presse se meurt et cherche désespérément à maintenir la tête hors de l'eau. Après avoir licencié 15 % de ses effectifs, BuzzFeed mise son avenir sur les diversifications, au risque de ressembler à un catalogue de publicités. Davantage de vente de produits dérivés, liens d'affiliations à gogo (avec une commission à chaque fois à la clé), du consulting pour les marques : ces activités lucratives devraient rapporter au pure player américain 200 millions de dollars de revenus. « En 2018 et 2019, nous allons gagner en cumulé 200 millions de dollars grâce à des activités qui n'existaient pas en 2019 », s'est félicité Jonah Peretti, le patron du média gratuit grand public dans une tribune publiée le 8 mars sur le site. Ainsi, l'internaute peut, via le site, acquérir des crèmes glacées Tasty, en partenariat avec Nestlé ou encore acheter des produits signés Goodful, la verticale lifestyle de BuzzFeed, en lien avec la marque Macy. « C'est une stratégie de diversification qui fait du sens tant qu'elle respecte le lecteur et qu'elle est bien dosée. Avant même d'être un relais de croissance, c'est un moyen de trouver un équilibre. La recette miracle, personne ne l'a encore trouvée », souligne avec prudence Benjamin Sabbah, professeur d'économie des médias à l'ESJ Lille. Car même si le pure player a réalisé 300 millions de chiffre d'affaires en 2018, il n'était pas rentable : « Malheureusement, la croissance du chiffre d'affaires ne suffit pas pour avoir du succès sur le long terme », avait résumé le PDG de BuzzFeed. D'où ce virage plus prononcé vers l'e-commerce : « C'est une tendance de plus en plus naturelle chez les médias qui optent pour une approche servicielle. Ils sont dépositaires d'une audience dont ont besoin les marques et les plateformes d'e-commerce. Avec le brand content, les deux services se complètent. Mais attention à ne pas faire fuir les internautes », prévient Benjamin Sabbah. Si ce n'est pas déjà fait ... | JUNGLE STORIES | « Le métier de journaliste est de plus en plus nécessaire »C'est une des figures les plus emblématiques du PAF. Bruno Patino, aujourd'hui directeur éditorial d'Arte et directeur de l'Ecole de journalisme de Sciences Po, nous livre son point de vue d'expert sur les bouleversements médiatiques actuels. Un podcast à écouter sur Story Jungle. | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | Quand le marché publicitaire de Facebook sature... Les annonceurs paient de plus en plus cher pour promouvoir leurs contenus – services ou produits – sur le réseau social. Les coûts de distribution de vidéos payantes ont plus que doublé d'année en année, selon la revue Digiday. La cause ? Un changement de priorité : davantage de considération donnée aux messages des utilisateurs et l'ouverture à un plus grand nombre d'acheteurs. Pourquoi c'est un pavé ? Face à des coûts de distribution onéreux et des marges plus faibles, les éditeurs se penchent sur d'autres solutions, plus clémentes : sponsorships, sites Web, mails et autres plateformes comme Instagram. En espérant que cette dernière ne poussera pas à son tour ses prix à la hausse. | UN FORMAT À LA LOUPE | | | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | Alors que le Royaume-Uni est plongé dans l'incertitude, à quatorze (petits) jours de la date officielle du Brexit, une émission de télé américaine propose un récapitulatif réjouissant de cette situation kafkaïenne. Car il faut se l'avouer, vous nous plus, vous ne comprenez rien au Brexit. La vidéo très rythmée fait mouche, non seulement grâce à la voix off grinçante (et volontairement caricaturale), mais aussi grâce au mix d'animations, d'archives vidéo et de graphiques animés. Tout en résumant parfaitement le processus, ce Petit journal version américaine s'amuse avec un malin plaisir des ratés et petits moments de solitude des politiques... pour notre plus grand plaisir ! | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | À l'heure où Ma vie avec John F. Donovan sort dans les salles françaises, le réalisateur Pierre-Henri Gibert revient sur l'ascension éclair de « l'enfant prodige du cinéma québécois », Xavier Dolan. À travers une interview fleuve, le cinéaste passionné se livre sur les (nombreux !) obstacles qui ont jalonné son parcours et évoque la relation conflictuelle avec sa mère qui irrigue tous ses films. On apprendra avec plaisir que ses principales sources d'inspiration ont été Madame Doubtfire, Maman j'ai raté l'avion, Harry Potter ou encore Titanic : « Ce sont ces films qui m'ont donné l'enseignement le plus marquant des codes cinématographiques que j'aime employer. » « Xavier Dolan, l'image originelle » : un documentaire à voir sur Télérama jusqu'au 18 mars. |
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