Écologie : ça chauffe dans le monde de la publicité ! Face à la « marée verte », le secteur de la pub serre les fesses. La cause précise ? Le projet d'interdire les publicités pour les produits polluants. Si cette proposition de loi, portée par le député écologiste Matthieu Orphelin, a été rejetée par la Commission du développement durable de l'Assemblée nationale, un autre projet de loi est en cours, inspiré par la Convention citoyenne pour le climat. Élaboré par Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, celui-ci vise également à encadrer, entre autres, la diffusion des spots de publicité pour des produits jugés nocifs. Le poids économique de la pub Devant cette réforme, les acteurs du secteur élèvent la voix. Ainsi, Mercedes Erra, présidente de l'Association pour les actions de la Filière Communication, Franck Gervais, président de l'Union des marques, et Laurent Habib, président de l'Association des agences-conseils en communication, co-signent une tribune titrée « Avant d'interdire », dans laquelle ils mettent en avant le rôle de la publicité pour relancer l'économie, au vu de la crise actuelle : « Les mesures d'interdiction et limitation compromettraient toute chance de reprise. Si l'on veut éviter une crise durable et son corollaire, le chômage de masse, la priorité doit être la relance. » Selon Antoine Ganne, chargé des affaires publiques du SNPTV , si les mesures venaient à être appliquées, « elles entraîneraient une chute des revenus [pour les médias] de 20 à 30% selon le média. Les pertes pour les régies de la télévision risqueraient de s'élever à près de 1 milliard d'euros ». Une position « victimisante » La tribune, qui déplore une interdiction punitive, a fait réagir dans les rangs de la profession. « Trop victimisante », « sans remise en question », « hors sol par rapport au contexte actuel », « sans propositions pour faire avancer les choses ». « Il nous faut un sursaut de responsabilité de la profession (annonceurs, agences, médias) », s'insurge Dimitri Granger, ex-directeur général chez Publicis Consultants. « En quoi remplacer les pubs pour le SUV par des publicités sur l'électrique ou des marques de vélo, ou indiquer systématiquement le coût carbone de chaque produit poserait problème ? », s'interroge-t-il. Jean Allary, Partner d'Artefact, ne dit pas autre chose : « Je ne sais pas qui va pleurer devant la disparition de la réclame pour des produits ultra-polluants. Cela ne signifie aucunement qu'on bâillonne les marques, cela signifie qu'on les force à donner de la valeur à leurs produits durables, dont les investissements publicitaires restent trop timides. » Du côté des jeunes communicants, qui n'hésitent pas à prendre ouvertement la parole sur le sujet, les marques doivent absolument changer : « Il faut de la sincérité, de l'authenticité, de la bienveillance. Il y a du RSE bullshit », ont ainsi affirmé sur le plateau très policé des Rencontres de l'Udecam Élise Goldfarb et Julia Layani, cofondatrices de l'agence Élise&Julia. Chiche ? | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | C'est un nombre record de billets qu'a vendu le New Yorker Festival. Pour son édition virtuelle, qui se déroule du 5 au 11 octobre, le magazine américain a écoulé plus de 20 000 tickets pour seulement 17 événements. En comparaison, l'édition précédente avait attiré 20 000 participants pour 50 événements. « Faire en sorte que les gens se connectent à un événement virtuel, sans parler du fait de payer pour ça, est un défi que de nombreux éditeurs doivent relever en ce moment, étant donné l'abondance d'événements virtuels similaires », analyse Digiday. Pourquoi c'est un pavé ? Pour sortir du lot, le média fait preuve d'imagination. En parallèle des rencontres, il propose d'« ajouter une dimension physique », en se transformant en Deliveroo haut de gamme : les participants peuvent commander des repas directement préparés par les plus grands chefs (Pierre Thiam, JJ Johnson...) dans un restaurant créé spécialement pour le festival. À côté, la programmation prévoit l'intervention inédite de personnalités publiques importantes – telles que les acteurs et comédiens Chris Rock, Maya Rudolph, Jerry Seinfield, plus habitués à la télévision ou au stand-up. « Ces éléments sont essentiels pour convaincre le public de payer pour des événements virtuels ou hybrides », partage Eric Fleming, producteur exécutif de l'agence Makeout. « Il s'agit d'offrir une expérience exclusive et swag. » Palpable en somme. | UN FORMAT À LA LOUPE | | Toutes les plateformes s'adaptent au carrousel – un des formats stars sur LinkedIn. Google a annoncé une nouvelle forme d'affichage pour les Web Stories dans Google Discover. Celles-ci s'afficheront en carrousels. « Ce format Web Story peut s'avérer pertinent pour les marques quand on sait que 800 millions de personnes utilisent chaque mois Google Discover », note BDM. Forbes, Lonely Planet, Seeker, « Vice » sont déjà sur le coup : ces entreprises ont signé une collaboration avec Google afin d'utiliser cette nouvelle fonctionnalité, disponible pour l'instant seulement aux États-Unis, en Inde et au Brésil. | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | À quelle vitesse se propage le virus au Brésil, en Chine, au Danemark, en France, en Éthiopie ou encore en Finlande ? Cette infographie de Tulp Interactive propose un aperçu « intuitif » des taux de propagation des nouveaux cas de Covid-19, signalés entre le 2 et le 9 octobre 2020 pour chaque pays. Ce système de suivi des données donne un aperçu effrayant de la vitesse à laquelle l'épidémie se propage. Une rapidité rendue encore plus tangible grâce au son du carillon (activé dès l'apparition d'un nouveau cas) et à la visualisation en cercles. Brrr ! | LE CONTENU QU'ON A AIMÉ FAIRE | « Le plafond de verre des entrepreneures, c'est de parler d'argent. » Dans une vidéo réalisée par nos soins pour AXA WE Can Network, Marie Eloy, fondatrice de Bouge ta Boîte, réseau féminin business de recommandation, expose les avantages de s'entraider entre entrepreneures. « L'objectif, c'est de fédérer les "bougeuses". Collectivement, on y arrive beaucoup mieux. » Un seul mot d'ordre pour celles qui souhaitent s'affranchir du carcan patriarcal : « Rendez-vous visibles ! » | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | Un pari osé. Vieillotte, dépassée, austère, l'Église catholique ? La série « Ainsi soient-ils », dont les trois saisons sont en ligne sur Arte.tv, propose une immersion dans le quotidien mouvementé de cinq jeunes aspirants curés, qui entrent au séminaire des Capucins : « Les tourments d'aspirants prêtres, aussi palpitants que les vicissitudes de la famille Soprano ». Entre doutes, amour, sexe et renoncement, cette série audacieuse donne foi en la création française. Amen. |
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