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Entrez en relation avec votre ventre !Chère amie, cher ami, Cette semaine je voulais vous livrer une interview que j’ai réalisée avec le Pr Marcel Roberfroid. C’est un scientifique reconnu, grand pionnier de la recherche sur le microbiote. Il a été Professeur à l’Université de Louvain-la-Neuve et est toxicologue. Il est également conférencier et écrivain. Il connaît son sujet. Je lui donne la parole aujourd’hui parce qu’il a récemment sorti un livre intitulé “À la découverte du ventre et des bactéries, un chemin de vitalité” [1] publié aux éditions Josette Lyon. Son livre retrace le parcours de l’auteur avec les bactéries, dont il aime rappeler qu’elles nous sont indispensables. Elles nous ont précédés sur terre, elles nous succéderont et entre les deux, ce sont ces minuscules organismes qui nous permettent de vivre. Je vous conseille naturellement de vous procurer cet ouvrage de référence chez votre libraire mais en attendant, j’ai tenu à vous partager quelques réflexions de son auteur. Bonne lecture ! Augustin de Livois Lettre Alertes Santé : Quelle définition donneriez-vous de la santé ? Marcel Roberfroid : Je ne parle plus de santé mais de vitalité. Ce qui compte, c’est la vie. Ce qui est important ce sont les mécanismes qui lui ont permis d’apparaître sur terre et de prospérer. Votre santé, votre vitalité, dépendent de ces mécanismes. Ceci étant posé, je peux vous proposer une définition de la vitalité qui serait : “ la pleine conscience de votre corps dans ses relations avec la nature et le cosmos.” Cette proposition est le fruit de mes années de recherches et de mes lectures, notamment le livre de Jean-Claude Fondras qui s’appelle « Santé des philosophes et philosophie de la santé ». A cette formule, j’ajoute une distinction importante entre “s’alimenter” et “se nourrir”. S’alimenter, c’est apporter les bons aliments sains et bios pour entretenir notre physiologie. Se nourrir, c’est prendre conscience de l’existence de son ventre et être en relation avec lui. C’est le toucher, le palper le masser… C’est accéder à la ‘connaissance sensible’ qui transforme celui qui la pratique. Cela peut vous paraître étonnant mais je suis convaincu qu’apprendre à “ressentir” ce ventre est indispensable à la vitalité. Pensez-y, il y a quelques dizaines de milliers de milliards d’êtres vivants qui grouillent dans votre côlon. Vous mettre en relation avec eux a forcément une incidence. Le tout est de savoir comment s’y prendre. L.A.S. Se mettre en relation avec son ventre ? La formule est intrigante. Qu’entendez-vous par là ? M.R. Je vous conseille déjà de lire le livre de François Julien intitulé Nourrir sa vie. Il s’est inspiré de textes chinois. Il explique qu’il faut aller au-delà de l’énergie physique pour nourrir son énergie vitale. Au delà de la qualité des aliments que l’on choisit, il y a une autre façon de s'occuper de soi. Elle est de l’ordre du ressenti ou de l’intuition. Posez-vous la question “comment puis-je ressentir ce qui se passe dans mon ventre ?” Rappelez-vous que le ventre est la seule partie du corps qui n'est pas protégée par une paroi osseuse. Vous êtes en contact direct avec cette partie du corps. Vous pouvez la toucher, la masser, la malaxer ! Et à ce moment-là vous commencez à ressentir votre ventre. Je me lève régulièrement le matin à 5 ou 6h. Et durant une heure je me masse le ventre. Et je fais cela tous les jours ! Cela me permet d’être en contact avec la masse bactérienne vivante qui est en moi. Ce n’est pas un détail ! L.A.S. Être en relation avec son ventre, c’est donc le masser ? M.R. Oui mais pas seulement. Vous allez chercher à “l’entendre vivre”. Il y a quelque chose à l’intérieur de vous qui vit. Et c’est probablement la masse bactérienne. Je ne me risque même pas à qualifier “cette chose qui vit”. Je dis simplement, il y a avec vous, tous les jours, à chaque instant, au coeur même de votre corps, un monde vivant qui existe. Sa vie dépend de la vôtre, la vôtre dépend de la sienne... Cherchez à être en contact avec cette chose, cette énergie, et vous gagnerez en vitalité. Cela passe par le massage régulier. Dessinez avec votre doigt des cercles concentriques à partir du nombril qui grandissent petit à petit. Faites cela au moins une demi-heure. Vous m’en donnerez des nouvelles ! Vous pouvez aussi pratiquer un massage Qi Gong avec des coups de poings. C’est un massage vigoureux, ce qui n’est pas un problème. L’important c’est la régularité du geste. Vous devez aussi apprendre à pratiquer la respiration abdominale. Cela crée un mouvement du diaphragme qui vient masser votre intestin, votre côlon et vos bactéries avec. Cette respiration se fait en gonflant le ventre puis en le dégonflant lentement. J’ai mis dans mon livre de nombreuses images pour que l’on comprenne aisément ce type d’exercice. Vous pouvez par ailleurs travailler les postures du Qi Qong, ou encore la méditation. Toutes ces techniques sont utiles pour entrer en relation avec votre ventre. Pour autant, je sens votre objection à venir : je ne suis pas seulement un ventre !
L.A.S. C’est exact. Nous formons un tout complexe. Comment peut-on aller plus loin que par le contact physique, le massage ou la respiration ? M.R. J’apprécie particulièrement les techniques de méditation du taoïsme, et notamment celle appelée « la petite circulation céleste ». C'est une technique qui fait circuler l'énergie autour des deux méridiens dits ‘gouverneurs’. qui ne sont connectés à aucun organe. Il y en a un devant et un derrière. Ils forment un cercle. Ils sont marqués par un certain nombre de points d'acupuncture. Et vous pouvez faire circuler l’énergie le long de ces deux méridiens. Cette méditation me procure une sensation de vitalité extraordinaire ! L.A.S. : Merci pour votre témoignage inspirant. Je vais revenir - et je m’en excuse - à une question plus prosaïque. Vous avez été l’un des premiers experts mondiaux à travailler sur les prébiotiques. Que sont-ils ? Faut-il en consommer ? M.R. La question est surtout de savoir comment faut-il alimenter son microbiote. La réponse est claire : il faut manger des fibres alimentaires. On les trouve dans les fruits et les légumes, souvent dans leur peau mais aussi dans les algues. Et, quand cela est possible, il est préférable de brosser les légumes comme l’on brosse les champignons. Si vous les épluchez, vous vous débarrassez d’une partie importante de leurs nutriments et de leurs fibres. Tant mieux pour votre compost ! Mais tant pis pour votre vitalité ! L’idéal est de varier les plaisirs au maximum. Choisissez des variétés anciennes de panais, de carottes, de betteraves de choux, etc. A la maison, quand je cuisine, j’essaye de préparer de 10 à 12 légumes différents chaque jour. Surtout, cuisinez à la vapeur et mangez cru. Le leitmotiv est simple : prenez beaucoup de légumes, les uns crus, les autres cuits en douceur. Pensez aux Hadsas. C’est un peuple de chasseurs-cueilleurs de Tanzanie. Ils ont accès à une centaine de végétaux différents sous formes de racines, légumes, feuilles, etc. Ce peuple a intrigué de nombreux anthropologues et scientifiques. Des recherches ont été faites sur leur microbiote. Résultat : il est, en termes de biodiversité, d’une qualité bien supérieure à celui des Américains ou des Européens, que l’on prend généralement pour des références ! Mais chez les Hadsas il n’y a pas d’inflammation de l’intestin. Il n’y a pas de maladies de Crohn, pas de cancer du côlon ni de diabète ou d’obésité... La clé de la composition du microbiote, c’est sa biodiversité. Maintenant, que je vous ai dit cela, je peux revenir aux prébiotiques… J’ai changé d’avis à leur sujet. C’est en 1995 que nous avons commencé à les étudier. A l’époque nous étions partis de l'hypothèse qu'il y avait un certain nombre de bactéries qui étaient particulièrement importantes, notamment, les lactobacilles, les bifidobactéries et quelques autres. Donc nous avions cherché quels étaient les aliments qui pouvaient favoriser la prolifération de ces espèces-là. L’inuline, par exemple, est la meilleure fibre pour développer les bifidobactéries et certains lactobacilles. Mais, vous l’avez compris, ma position aujourd’hui est de rechercher la biodiversité bactérienne plus que la prolifération de telle ou telle bactérie. Le concept de prébiotique reste donc valable si vous recherchez d’abord la biodiversité du microbiote. Et pour cela, on l’a vu, il faut beaucoup de légumes différents et sous de nombreuses formes ! C’est la clé. Prendre de l'inuline de manière régulière et manger comme un Américain moyen ne changerait pas grand chose. L.A.S. Merci Professeur ! Vous trouverez le livre du Pr Marcel Roberfroid, A la découverte du ventre et des bactéries, chez n’importe quel libraire. C’est un excellent complément du livre de Giulia Enders, Le charme discret de l’intestin, sorti il y a quelques années, qui expliquait le fonctionnement global du système digestif. Cette fois, c’est le monde vivant de l’intestin qui est exposé. C’est un univers fascinant et très bien raconté ! | ||||||||
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