"tre blanc, cest ne pas tre oblig dy penser". Cette formule reprise sur tous les rseaux sociaux, enflamms par les mouvements que nous connaissons, oblige rflchir. Sans vouloir entrer dans les dbats qui nous viennent des tats-Unis sur la "blanchit", la lecture du thologien Bruno Chenu est cet gard clairante. Aprs de longs sjours aux tats-Unis durant lesquels il est touch par le cri des Noirs amricains, il a l'intuition que la couleur de la peau porte en elle-mme un discours thologique. Il parlera de "thologie noire". Une thologie formule par les Noirs au creux de leur exprience, de leur souffrance, de leur esprance, et de leur libration. Une thologie aussi de la "peau". Alors que le blanc symbolise la puret et la grce, le noir, lui, voque le pch et la souillure. Comment alors ne pas penser que cette symbolique dominante a eu des consquences psychologiques catastrophiques pour les Noirs ? Quel courage il aura alors fallu Harriet Tubman, la Mose noire, ou encore la jeune Josphine Bakhita, pour se croire aimes de Dieu et se librer ainsi de leur condition d'esclaves ? Bruno Chenu allait-il trop loin en affirmant qu'il "reste aux Blancs se convertir la ngritude, c'est--dire la souffrance de Dieu dans la vie du monde" ? voir |