Pandémie Déconfinement « Il est probable que nous ne nous acheminions pas vers un déconfinement qui serait général, absolu, en une fois et pour tout le monde. » C’est l’avertissement d’Édouard Philippe, prononcé devant la mission d’information parlementaire consacrée au Covid-19, qui a démarré ses travaux le 1er avril. Dirigée par le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand (LREM), l’instance regroupe 31 députés et doit suivre l’exercice de l’état d’urgence sanitaire décidé par le gouvernement. Elle devrait recevoir différents ministres et se retrouver chaque semaine avant, une fois le confinement terminé, de céder la place à une commission d’enquête. | |
Covid-19 en prison Des détenus, des soignants ou des personnels ont été diagnostiqués positifs dans 19 établissements à ce jour. Ailleurs, des centaines de personnes présentant des symptômes sont confinées. C’est ce qu’affirment quatre organisations (Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, section française de l’Observatoire international des prisons et l’association A3D) qui ont saisi en urgence le Conseil d’État afin qu’il se prononce sur la nécessité de mesures pour réduire les risques d’exposition des détenus. À commencer par des remises en liberté pour favoriser l’encellulement individuel ou un meilleur accès aux douches, une distribution de masques et de gels hydroalcooliques, ainsi que des tests systématiques. Les sages rendront leur décision le 3 avril. | |
Direct En duplex de Matignon, Édouard Philippe sera l’invité d’une soirée spéciale sur TF1 consacrée au Covid-19, ce jeudi 2 avril, à partir de 20 h 40. Le Premier ministre sera notamment interrogé par les spécialistes santé de la chaîne. | |
Économie Vers la fin du capitalisme néolibéral ? C'est la question posée par les économistes de Natixis. Pourquoi ? Parce que la crise actuelle marque le retour à des chaînes de valeurs régionales plutôt que mondiales, une hausse durable des dépenses publiques de santé, d'indemnisation du chômage et de soutien des entreprises, et donc « la fin de l'austérité budgétaire, là où elle était installée en Europe, et de la concurrence fiscale », écrivent-ils dans une note. La crise ouvre également la voie à la compréhension de la nécessité d'une intervention de l'État pour définir et pour développer les industries stratégiques comme la pharmacie, les nouvelles technologies et les énergies renouvelables, d'une part, et « la compréhension (même aux États-Unis) de ce que toute la population doit bénéficier d'une protection sociale convenable », d’autre part. | |
Dividendes : les banques françaises rechignent Alors que la Banque centrale européenne (BCE) a demandé aux grandes banques de la zone euro de suspendre le versement de leurs dividendes pour réorienter davantage de capital vers les entreprises en difficulté, les institutions bancaires, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Espagne et en Italie, ont déjà pris des engagements. Même chose pour les banques britanniques, qui ont annoncé collectivement abandonner des versements équivalant à quelque 9 milliards d'euros. Reste les banques françaises, qui rechignent encore… Si Natixis (BPCE) et la Société Générale ont bien indiqué qu'elles supprimaient toute distribution, BNP Paribas et Crédit Agricole SA ne se sont pas encore prononcées. Le sujet des dividendes « sera examiné en conseil d'administration » cette semaine, a précisé Crédit Agricole SA, qui sollicitera ses administrateurs au plus tard le 14 avril. | |
Soutien à l’export Le nouveau plan de soutien national à l’export, rendu public le 31 mars par Bercy et par le Quai d'Orsay, repose notamment sur l'information, digitale et en temps réel, qui sera fournie aux PME et aux entreprises exportatrices. Celles-ci pourront accéder aux informations remontées quotidiennement par les bureaux de Business France dans une soixantaine de pays. | |
Droit Chômage partiel et cotisations Dans une note publiée lundi, l’Urssaf rappelle les règles relatives à l’activité partielle et détaille le nouveau régime social s’appliquant aux indemnités. Si celles-ci ne sont pas assujetties aux cotisations et aux contributions de Sécurité sociale, elles sont en revanche soumises à la CSG et à la CRDS au taux de 6,70 % après abattement de 1,75 %. L’État va prendre en charge la part qui relève normalement de l’employeur, soit 70 % du brut. L’employeur peut verser la différence à son salarié pour lui éviter une perte de revenus, par accord collectif ou par décision unilatérale. Cet abondement est soumis au même régime social que l’indemnité pour chômage partiel. | |
Chèque en blanc « Quoi qu’il en coûte », avait déclaré le président de la République dans sa première allocution télévisée officielle concernant l’épidémie du Covid-19. Deux postes de dépenses vont particulièrement peser sur les finances publiques : le remboursement par l’État des indemnités d’activité partielle aux employeurs et le fonds de soutien aux petites entreprises touchées par les obligations de fermeture ou par une baisse significative de leur chiffre d’affaires.
La loi de finances rectificative, votée dans l’urgence, prévoyait une enveloppe de 5,5 milliards d’euros pour le premier et de 750 millions d’euros pour le deuxième. Mais celle-ci apparaît désormais bien maigre. La ministre du Travail Muriel Pénicaud table sur un coût de 11 milliards pour le chômage partiel, et Bruno le Maire, à l’Économie, a déjà compté 1,7 milliard de dépenses en soutien aux entreprises. Soutien qu’il veut de plus élargir. Une nouvelle loi de finances rectificative apparaît de plus en plus indispensable. | |
|