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Google : la fin de la toute-puissance ?

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Branle-bas de combat dans la tech ! Les États-Unis lancent une procédure antitrust contre Google. Le ministère de la Justice et huit États fédérés attaquent le géant de la tech pour abus de position dominante sur le marché de la pub en ligne. Avec, en ligne de mire : la menace d'un démantèlement. « Google s'est engagé dans une politique d'exclusion qui a sévèrement affaibli, si ce n'est détruit, la concurrence dans l'industrie de la publicité en ligne », a affirmé le ministre de la Justice, Merrick Garland. Pour le journaliste Casey Newton, la firme de Mountain View « doit faire face à son plus sérieux défi antitrust à ce jour ». Il s'agit de la première procédure antitrust engagée contre un géant de la tech sous la présidence Biden.

La mainmise de Google sur le marché de la pub


D'après le ministère de la Justice, Google aurait sciemment « corrompu la concurrence légitime dans le secteur de l'ad tech », en acquérant systématiquement toute la gamme d'outils high-tech utilisés par les éditeurs, les annonceurs, pour leurs publicités. L'écosystème Google est désormais devenu incontournable pour le milieu de l'ad tech. La firme de Mountain View contrôle aujourd'hui la technologie utilisée par presque tous les grands éditeurs de site web pour proposer des espaces publicitaires à la vente. « Cette stratégie efficace lui permet de capter l'offre et la demande de publicité dans un écosystème exclusif », observe Le Figaro. 

Les conséquences de cette toute-puissance

Avec un tel système, les éditeurs gagnent moins et les annonceurs paient plus, alors qu'une « concurrence non bridée pourrait discipliner les prix et faire émerger des outils technologiques plus innovants », pointe le ministère de la Justice. Les éditeurs sont ainsi contraints de verser 30 % de leurs revenus à Google pour chaque pub diffusée. « Les éditeurs ont vu leurs revenus diminuer en raison de la domination de Google sur le marché de la pub numérique », assure Danielle Coffey, vice-présidente et directrice juridique de la News Media Alliance, une association pro représentant les journaux. Cette situation a des impacts directs sur le journalisme même. En raison de maigres revenus publicitaires, les éditeurs disposent de moins de ressources pour créer du journalisme d'investigation, des reportages de terrain... et sont contraints de faire payer l'abonné via des paywall, par exemple. 



La défense de Google

Par le biais d'un communiqué, Google a déclaré que cette action en justice « ignore l'énorme concurrence qui existe dans le secteur de la publicité en ligne ». D'après The Verge, cette ritournelle de Google selon laquelle le marché reste concurrentiel est « peu crédible». Selon les estimations d'eMarketer, Google détient quasiment 54 % du marché de la publicité liée à la recherche en ligne, devant Amazon, 22,5 %. « Même si Google affronte une concurrence accrue depuis quelques années, sa part de marché est incomparable », considère Evelyn Mitchell, analyste chez Insider Intelligence.

Les risques pour Google

Si les attaques contre Google ont été nombreuses dans le passé, celle-ci semble plus sérieuse. Aux États-Unis, aussi bien à gauche qu'à droite, le consensus reste le même : Google est devenu trop dominant. Pour Evelyn Mitchell, « Google a des raisons de s'inquiéter. La publicité rapporte la vaste majorité de ses revenus. Google pourrait être forcé de vendre une ou plusieurs parties de son activité publicitaire ». D'après Search Engine, si Google est reconnu coupable, cela signifierait probablement l'annulation d'acquisitions réalisées depuis 14 ans, telles que AdMeld – une société qui propose aux éditeurs web un service d'optimisation pour obtenir le meilleur prix pour leurs espaces pubs – et Double ClicK, une régie pub spécialisée dans le ciblage comportemental sur internet. Pour Le Monde, le risque serait même existentiel pour le géant du numérique, dont le « cœur du modèle économique est visé ».
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illustration de fougéres
UN PAVÉ DANS LA JUNGLE
Après le secteur de la tech, c'est désormais le milieu de la publicité et des agences qui est touché par une vague de licenciements. L'entreprise GroupM, de WPP, grande agence de publicité, envisage une centaine de licenciements dans plusieurs pays où elle est implantée. D'autres agences sont aussi concernées : l'entreprise de publicité numérique Magnite vient ainsi de supprimer 6 % de ses effectifs mondiaux. Ces annonces interviennent au même moment où Amazon et Microsoft ont également annoncé la suppression de milliers de postes (mais elles n'ont pas touché à leurs activités médias de manière significative, car celles-ci constituent des « moteurs de croissance »).

Pourquoi c'est un pavé ? Car cette vague pourrait ne pas s'arrêter de sitôt, en période de récession économique. « Je ne suis pas sûr que nous en ayons terminé avec les licenciements », avoue l'un des dirigeants d'une agence d'ad tech privée à Digiday. Pour le média, « ces licenciements sont peut-être le signe le plus durable que les perspectives de bon nombre de ces entreprises sont, au mieux, sombres ». 

Et sinon, le baromètre Kantar-La Croix 2023 vient de sortir. Pour rappel, il évalue chaque année le rapport du public à l'information. On y apprend que 51 % des moins de 35 ans voient la diffusion d'informations par des personnes qui ne sont pas des médias ou des journalistes comme une « bonne chose »... Cette question a beaucoup été évoquée lors de la CNMJ 2023 organisée par le Celsa. Pour Alexis Delcambre, directeur adjoint de la rédaction du Monde, ce point montre « une forme de confusion dans la perception des médias. Il faut veiller à faire la distinction entre influenceurs et journalistes ». Retrouvez notre compte rendu de l'événement dès la semaine prochaine !
UN FORMAT À LA LOUPE
Samedi 27/01/2023 - NL4 FORMAT
Des changements s'annoncent pour Twitch. Les directeurs produit et monétisation de la plateforme ont publié une lettre ouverte pour partager les futures nouveautés. Voici une sélection des plus pertinentes : 

De nouveaux outils qui facilitent la promotion de votre stream sur Twitch et au-delà. 

Il sera possible de faire des clips épinglés : « Épinglez jusqu'à 20 clips sur votre page de chaîne, pour donner aux nouveaux venus un aperçu de vos streams. La sélection de ces clips sera entièrement à votre discrétion et intégrera des contrôles de sécurité », explique la plateforme. Vous pourrez également ajouter des émoticônes dans le titre de vos streams.  

Un affichage des publicités amélioré sur Twitch

Au cours du premier semestre de cette année, Twitch va modifier le mode opératoire de la fonctionnalité « Désactivation des pré-live ». Si le streamer diffuse 3 minutes de publicités par heure, de quelque manière que ce soit, toutes les publicités pré-live seront désactivées – « plus besoin de diffuser 90 secondes toutes les 30 minutes », note la plateforme.  

Fini, la tromperie sur la marchandise 

Twitch explique qu'il sera prochainement plus facile de signaler à votre communauté lorsque votre contenu est sponsorisé par une marque.

L'arrivée du Creator Home 

Disponible pour les affiliés et partenaires, cet outil donnera accès à de nombreuses données (succès des tags, rétention de l'audience...), ainsi qu'à des conseils personnalisés pour vous aider à vous développer. 

LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE
Samedi 27/01/2023 - NL5 ON AURAIT AIME FAIRE
1 million d'espèces animales sont actuellement menacées d'extinction. Le constat est alarmant. Le 19 décembre 2022, un accord pour la protection de la biodiversité a été signé lors de la COP15 à Montréal. À cette occasion, Reuters revient sur la longue histoire de l'extinction des espèces par le biais d'infographies et d'illustrations. Le média évoque les dégâts causés par l'Homme, le mythique dodo, Martha (le dernier représentant des pigeons voyageurs) et l'espoir des initiatives de conservation... On aime le travail créatif qui rend la lecture fluide et agréable (malgré un sujet qui ne l'est pas) et évite le gros pavé rébarbatif.
UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE
Après son film Tout simplement noir, l'acteur et réalisateur Jean-Pascal Zadi revient avec En place, une série sur Netflix. Le pitch ? Stéphane Blé, éducateur de banlieue, se retrouve, après une série d'événements, au second tour des élections présidentielles. Personne n'y croyait, lui le premier. Il doit maintenant faire face à ses adversaires, qui vont d'un arriviste socialiste à une néo-féministe écologiste. Le casting quatre étoiles vaut le coup d'œil : Benoît Poelvoorde, Marina Foïs, Pierre-Emmanuel Barré, Éric Judor... Une satire politique à voir !

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