IGTV, publicités et influenceurs

IGTV, publicités et influenceurs

On avait cru IGTV mort et enterré, depuis le retrait du bouton IGTV de l'application Instagram fin janvier. Que nenni. Selon la développeuse et toujours très bien informée, Jane Manchun Wong, Instagram plancherait sur un système de monétisation pour les créateurs sur IGTV. « Instagram travaille sur des publicités IGTV pour permettre aux influenceurs de monétiser leur contenu en diffusant de courtes publicités sur leurs vidéos IGTV », a-t-elle tweeté. Une information confirmée par Adam Mosseri, Head of Instagram : « IGTV n'en est qu'à ses débuts, mais il se développe et nous explorons d'autres moyens de le rendre durable pour les créateurs. »

Cette possible monétisation – à travers de courtes publicités – laisse sceptiques les influenceurs. Un créateur interrogé par Digiday mentionne l'expérience malheureuse de la monétisation des vidéos sur Facebook : « Les éditeurs ont investi massivement dans la vidéo, puis ont vu leurs revenus publicitaires décimés en 2018 après que Facebook a changé son algorithme. » Face au manque général de data et insights sur IGTV, par rapport à l'offre solide de YouTube, certains influenceurs hésitent à investir dans la production de contenu sur IGTV.

Course contre la montre avec TikTok
Par ailleurs, Instagram joue une course contre la montre avec TikTok. La plateforme de ByteDance n'a pas encore lancé la monétisation pour les créateurs de contenus, mais la mesure ne saurait tarder. Si les créateurs peuvent gagner autant d'argent en produisant une vidéo de seulement 15 à 20 secondes en la publiant sur TikTok, ils seront moins enclins à passer du temps à réaliser une vidéo de trois minutes ou plus pour la partager sur IGTV...

Cette stratégie intervient dans un contexte particulier. Instagram a dépassé YouTube en revenus publicitaires. La plateforme aurait généré plus de 20 milliards de dollars l'année dernière – contre 15 milliards pour YouTube (qui a dévoilé pour la première fois ses revenus publicitaires). Un pactole qui n'a pas été partagé avec les créateurs...

UN PAVÉ DANS LA JUNGLE

Le Monde est devenu le premier média français à souscrire au service d'abonnement via Google : « Subscribe with Google ». Dans une ère proche post-cookies, de plus en plus de médias optent pour des systèmes d'identification centralisés. Au-delà de nos frontières, une cinquantaine de médias ont déjà testé cette alternative, dont le Financial Times, le Guardian ou le Corriere della Sera.

Pourquoi c'est un pavé ? Auparavant axées sur les revenus publicitaires, de nombreuses rédactions favorisent et développent leur offre d'abonnement, le bouton « Subscribe with Google » facilitant les démarches d'inscription. Selon Christian Heise, en charge des partenariats mondiaux au sein de Google, deux éditeurs majeurs auraient connu une croissance de leurs abonnés de 30 % supérieure à celle obtenue de leur propre chef.

UN FORMAT À LA LOUPE

Trouver sa voix grâce à Amazon. À l'heure où l'adoption des enceintes connectées monte en flèche, le géant du e-commerce s'apprête à lancer une nouvelle fonctionnalité, sur les appareils équipés d'Alexa. Intitulée Brand Voice, cette fonctionnalité - basée sur le deep learning - permettra aux marques de créer des voix artificielles et personnalisées. La chaîne de fast-food KFC et la National Australia Bank ont été les premières à se lancer dans l'aventure. Ainsi au Canada, la chaîne de restauration rapide a souhaité qu'Alexa adopte l'accent du Sud des Etats-Unis, pour ressembler à la mascotte, le Colonel Sanders.

LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE

« Je suis l'genre de loser qui fait que d'gagner. » S'inspirant des codes d'Instagram, le rappeur Orelsan a fait de son clip Discipline une satire des réseaux sociaux. Tourné en format mobile vertical, le chanteur évolue dans des stories, armé d'un sabre, en survêtement sportif ou en trench rouge électrique. Confronté à une salve de likes, d'emojis, de commentaires dépréciateurs et de notifications incessantes, le chanteur s'insurge contre « ces twittos de merde » qui « ont trop d'arrogance ». Le clip, très punchy, parvient à rendre captivant l'univers numérique saturé du rappeur à succès. À bout de nerf, visiblement.

UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE

C'est le portrait glaçant d'un richissime banquier d'affaires, mis sur le banc de touche. Dans le documentaire Master of the Universe, disponible sur Amazon Prime Video, le réalisateur Marc Bauder s'intéresse à Rainer Voss, homme d'affaires mégalo qui fit sa fortune dans le monde de la finance. Sans aucune vergogne. La mise en scène minimaliste immerge dans le récit de ses confessions intimes, où pointent la folie des grandeurs et la déconnexion au monde réel. Un récit récompensé au festival de Locarno teinté d'amertume. Malgré ses déconvenues et son licenciement, le banquier ne tire aucun enseignement de son parcours et n'exclut pas de rejouer à la roulette russe.


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