Cette semaine, je me suis demandé si quelqu’un aurait l’idée d’enlever mon chien, si la forme d’un discours était plus importante que le fond, et après, je ne suis pas pas partie en vacances. Ben quoi ? Je ne suis pas folle, vous savez...
1) J’ai lu qu’en Californie, les rafles de bouledogues français, la race la plus à la mode ces dernières années, avaient repris de plus belle depuis la fin des confinements. Comme il s’agit souvent de chiens de riches, on les arrache à leurs maitres (ou plus souvent à la nounou) contre rançon. Pas feel good du tout, ni pour les humains, ni pour les toutous, mais en lisant ça j’ai regardé ma vieille chienne teckel qui ronflait à mes pieds et j’ai souri, me sentant très à l’abri de toute tentative de kidnapping. La question à ne pas me poser : combien serais-je prête à payer pour récupérer Brochette, bientôt 16 ans et ses spectaculaires flatulences ?
2) J’ai trouvé encore plus « malaisant » que le discours « Carglass actors studio » de Valérie Pécresse ! Il s’agit de la conférence de presse de la ravissante Eileen Gu, 19 ans, championne de ski freestyle, qui pendant quarante minutes a réussi l’exploit de ne pas répondre à la seule question qu’on lui posait, mais avec un sens de « l’acting » extraordinaire. En la regardant, on n’avait pas mal pour elle, contrairement à la candidate LR, mais mal pour les confrères qui, les uns après les autres, venaient se briser contre sa grande muraille de langue de bois. À la décharge de la jeune femme, la question était tordue : « Etes-vous chinoise ou américaine ?». Explication ; Eileen est née en Californie d’un père américain et d’une mère chinoise. Elle y a grandi, appris à skier et parle anglais comme J.Lo. Mais elle a choisi de concourir pour la Chine, où elle passe beaucoup de temps également. Problème : ce pays ne reconnaissant pas la bi-nationalité, a-t-elle dû abandonner son passeport américain ? Si elle répond OUI, elle passe pour une ingrate et se grille en occident. Si elle répond NON, elle perd ses sponsors en Chine. Verdict, elle ne répond pas, mais avec un talent fou. Et ça ne suffit pas. Comme quoi, le fond, ça compte autant que la forme. De quoi consoler Valérie Pécresse ?
3) Quand j’ai appris que les vacances scolaires de la zone C ont commencé vendredi, j’ai eu comme un petit bug spacio-temporel : Zut ! Je n’ai rien réservé, mes pauvres petits Parisiens vont rester dans les pots d’échappement, blancs comme des fesses. Et puis je me suis souvenue que mes lardons ont environ 80 ans à eux trois, le train vers Brides les Bains, l’appart qui sent la chaussette de ski, les forfaits à 12 000, c’est fini et bien fini. Et ça m’a procuré une joie, je ne peux pas vous dire. S’il y a bien une chose qui console de ne plus avoir de petits, c’est ça : le calendrier des vacances scolaires, soudain atomisé dans l’espace.
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