Le Foie en médecine chinoise : une connexion énergétique indiscutable avec le printemps et le renouveau du Yang
Dans la théorie des « Cinq Mouvements énergétiques » de la puissante médecine chinoise, souvent appelée, à tort, « Théorie des Cinq éléments », le Foie est associé au printemps et à ses énergies Yang.
En hiver, si le Yang trouve refuge et repos dans les profondeurs de nos organes et entrailles, au printemps, revigoré grâce aux apports du Yin, il se redéploie dans l’organisme avec plus de vitalité et de puissance, et ce jusqu’à la fin de l’été.
En médecine chinoise, le Foie est l’organe qui est le plus concerné par ce redéploiement vigoureux et printanier du Yang dans notre organisme. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est également, et symboliquement, associé dans cette théorie au « bois », car le printemps est la période du renouveau des mouvements énergétiques Yin-Yang dans la nature, mouvements qui sont caractérisés par une montée en puissance du Yang et des substances et énergies vitales dans les arbres, à l’image de leur sève qui monte et se diffuse pour permettre la pousse de leurs branches et celle des bourgeons de leurs feuilles. Que ce soit pour les arbres ou pour nos organismes, le printemps est la période du renouveau et de la croissance, période marquée par une montée naturelle du Yang après l’hiver, saison du Yin et de la thésaurisation des substances nutritives nécessaires au Yang.
La « libre circulation » du Qi et du Sang dans l’organisme
En médecine chinoise, le Foie est responsable de la « libre circulation » du Qi et du Sang dans tout l’organisme [le mot « Qi » est généralement traduit par « énergie » vitale, ce qui n’est pas faux, mais reste vraiment trop limitatif, car le Qi représente l’ensemble des phénomènes qui constituent le Yin-Yang].
Ce processus, qui consiste à assurer la libre circulation du Qi et du Sang dans tout l’organisme, s’intensifie au printemps pour accompagner l’expansion et la vitalité du Yang, un Yang que le Foie doit alors « réguler », voire « apaiser » ou au contraire, lorsque le Yin a pris trop de place au cours de l’hiver, « dynamiser » (situation qui se caractérise par la nécessité de retrouver son poids de forme et de perdre, pour cela, les kilos de gras accumulés au cours des semaines hivernales).
En cas de surpuissance du Yang ou du Yin au printemps, le Foie ne peut plus assurer normalement cette « libre circulation » du Qi et du Sang dans l’organisme…
En présence d’une surpuissance du Yang, cela peut entraîner des phénomènes physiopathologiques appelés « stagnation du Qi du Foie », ou « montée excessive de Yang dans le haut du corps », ce qui se manifeste par de l’irritabilité psychique, voire des états coléreux injustifiés (la colère peut être justifiée, même si ce n’est jamais bénéfique pour la santé), des maux de tête, de l’hypertension artérielle, etc.
En présence d’un trop-plein de Yin au printemps, cela peut se traduire par une sensation de lourdeur, par une fatigue profonde, des membres froids, un manque de motivation, une digestion lente avec des selles molles ou des ballonnements, une rétention d’eau avec apparition d’œdèmes, car l’excès de Yin engendre de l’Humidité interne qui freine la circulation du Qi et du Sang.
Ce trop-plein de Yin printanier contraint ou oppresse le Yang, empêchant son déploiement naturel, ce qui peut provoquer, au cours des ans, des phénomènes physiopathologiques morbides.
La Vésicule biliaire également concernée
Par ailleurs, n’oublions pas qu’en médecine chinoise, le Foie est couplé à la Vésicule biliaire, et que tout déséquilibre de l’un se répercute sur l’autre. Veiller à l’équilibre Yin-Yang du Foie au printemps est donc essentiel pour accompagner la montée du Yang et soutenir la capacité du Foie à réguler la circulation du Qi et du Sang dans tout le corps, ainsi que la capacité de la Vésicule biliaire à assurer le stockage et l’excrétion de la bile, qui aide à digérer les graisses, et dont les déséquilibres énergétiques peuvent transformer une partie de la bile en douloureux calculs biliaires.
En présence d’un trop-plein de Yin : Les bonnes pratiques diététiques printanières pour veiller à son Foie
En présence d’un « trop-plein » de Yin au printemps, il faut changer radicalement les habitudes alimentaires hivernales et éliminer de ses repas les aliments gras et sucrés, tout en n’hésitant pas à se mettre régulièrement à la diète.
En présence de douleurs au niveau de l’hypocondre droit, il est recommandé de suivre le protocole thérapeutique que je présente dans mon dernier ouvrage, qui permet de se libérer naturellement de la présence de calculs dans la Vésicule biliaire [se reporter au dernier livre de Patrick Ledrappier, « Le Foie et la Vésicule Biliaire en médecine chinoise SE DEBARRASSER SANS DANGER DES CALCULS BILIAIRES (et de manière naturelle) »].
Mon choix pour un rééquilibrage énergétique personnel du Foie : Le jeûne
En ce qui me concerne, et pour diverses raisons, j’ai choisi une solution plus radicale que les mesures diététiques printanières et le recours à la diète un jour sur deux : le jeûne. Le jeûne sans aucun compromis, c’est-à-dire sans aucune absorption d’aliments.
Par ailleurs, mon objectif est également de continuer normalement mon travail et mes séances quotidiennes (6 jours sur 7) de sport en salle (Paris oblige), le matin au réveil, après un café : 40 minutes de marche rapide à 15° d’élévation sur le tapis roulant et de 15 minutes d’exercices de musculation.
Le Foie et le jeûne au printemps
Le Foie est donc particulièrement vulnérable au printemps, en particulier en présence d’un « trop-plein » de Yin, et le jeûne permet alors le rééquilibrage Yin-Yang pour qu’il puisse assurer pleinement son rôle crucial vis-à-vis de la « libre circulation » du Qi et du Sang dans l’organisme.
Ce qui se passe dans le corps après 9 jours de jeûne
Au bout de 9 jours sans manger, l’organisme a traversé plusieurs phases d’adaptation pour assurer ses fonctions physiologiques vitales en l’absence de nourriture.
Se parler à soi-même avant de commencer
Lors des 2 à 3 premiers jours, le métabolisme a épuisé ses réserves de glycogène (sucre stocké dans le foie et les muscles) pour produire de l’énergie. En ce qui me concerne, je précise, car il est possible de lire des témoignages qui disent le contraire : cela n’a engendré chez moi ni fatigue ni faim, ce qui est sans doute dû à la préparation psychologique : pendant 8 jours avant le jour J, j’ai régulièrement informé mon esprit, en me parlant à moi-même, que j’allais suivre un jeûne.
L’effet « forme psychique qui revient » a été assez rapide, et dès le matin du 2e jour, je me suis senti en bien meilleure forme psychique que la veille, comme si une sorte de légèreté enveloppait mon esprit et mes émotions.
La cétose intervient à partir du 3e jour
Vers le 3e jour de jeûne, le métabolisme entre en cétose, un état où il commence à brûler les graisses pour produire des « corps cétoniques », qui deviennent une source d’énergie pour le cerveau et les organes. À ce stade, pour ceux qui ressentent de la faim lors des 2 à 3 premiers jours, les corps cétoniques ont un effet « coupe-faim » naturel. En ce qui me concerne, rien n’a changé, et je n’ai toujours pas ressenti la moindre envie de manger. Sport matinal : RAS Selles : absence
4e jour
Faim : RAS Forme physique : RAS (ce qui me paraît étonnant). Forme psychique : RAS (bienfaits toujours présents) Selles : petite quantité normalement formée le matin.
Protocole thérapeutique pour se libérer naturellement de la présence de calculs dans la Vésicule biliaire : 5e jour
Comme je ressentais depuis l’automne quelques lourdeurs au niveau de l’hypocondre droit, j’ai décidé d’appliquer la phase finale du protocole thérapeutique qui permet de se libérer naturellement de la présence de calculs dans la Vésicule biliaire : sel d’Epsom, huile d’olive mixée avec du jus de pamplemousse et L-ornithine (se reporter à mon dernier livre pour plus de détails sur la marche à suivre). Selles : conséquence du suivi du protocole thérapeutique avec diarrhées liquides.
6e jour : repos maximum Lors du sixième jour, je me suis mis au repos, en privilégiant la lecture à l’écriture, et je n’ai pas suivi ma séance habituelle de sport. Faim : RAS Forme physique : présence d’une fatigue diffuse. Forme psychique : RAS (bienfaits toujours présents) Selles : absence
7e jour : une nouvelle légèreté apparaît Dès le lever du 7e jour, j’ai ressenti une sensation très agréable de légèreté au niveau de l’hypocondre droit. Sport matinal : j’ai ralenti ma marche rapide et diminué l’inclinaison du tapis à 10°.
Faim : RAS Forme physique : présence d’une fatigue diffuse après le sport. Forme psychique : RAS (bienfaits toujours présents) Selles : une fois le matin après le sport, petite quantité très molle et très foncée
8e, 9e et 10e jour Sport matinal : inclinaison du tapis à 10°. Faim : RAS Forme physique : présence d’une fatigue diffuse après le sport Forme psychique : RAS (bienfaits toujours présents) Selles : une fois le matin du 10e jour après le sport, petite quantité très molle et très foncée.
En principe, après 9 jours de jeûne, le système digestif est au ralenti et l’organisme est pleinement adapté à la cétose : il puise dans les réserves de graisse pour fonctionner, ce qui entraîne une perte de poids (principalement de la graisse, mais aussi de l’eau).
Les selles, très molles et foncées, sont composées de mucus intestinal, de cellules mortes de la paroi intestinale, de bactéries intestinales et de déchets métaboliques liés à la bile concentrée, car le péristaltisme (mouvements intestinaux) continue d’évacuer ce qui arrive dans les intestins, même sans apport alimentaire.
Les bienfaits ressentis après 9 jours de jeûne
Le jeûne prolongé m’a apporté plusieurs bienfaits, tant sur le plan physique que mental. Tout d’abord, j’ai remarqué une clarté mentale accrue, avec un esprit plus vif, probablement grâce aux corps cétoniques, qui sont une source d’énergie stable pour le cerveau. Des études montrent que la cétose peut améliorer la concentration et réduire l’inflammation cérébrale, ce qui pourrait expliquer cette sensation. Ensuite, j’ai ressenti une réduction de l’inflammation : mes petites douleurs articulaires habituelles ont quasiment disparu, ce qui est cohérent avec les données médicales indiquant que le jeûne peut réduire les marqueurs inflammatoires comme la protéine C-réactive (CRP).
L’autophagie
Si l’on en croit également les données médicales sur la question, je bénéficierais d’un autre bienfait notable du jeûne longue durée, mais invisible et insensible : l’autophagie, un processus où l’organisme recycle les cellules endommagées et les protéines inutiles pour produire de l’énergie. Après 9 jours, l’autophagie serait probablement à son apogée, ce qui pourrait renforcer mon système immunitaire et favoriser la régénération cellulaire.
Retour au poids de forme Enfin, j’ai perdu entre 5 et 6 kg, principalement de la graisse, ce qui ne peut être que bénéfique pour la santé.
Une force de caractère et de volonté affirmée : Tenir 9 jours de jeûne et ne pas vouloir arrêter démontre une force de caractère et de volonté affirmée, ce qui est, par les temps qui courent, une force.
Les risques du jeûne prolongé : un point de vigilance
Malgré ces bienfaits, un jeûne de 9 jours comporte des risques qu’il ne faut pas ignorer : Des selles très molles et très foncées pourraient être normales (liées à la bile concentrée ou aux déchets métaboliques), mais cela peut aussi indiquer un saignement digestif (méléna), surtout si elles sont noires et collantes, ce qui serait une urgence médicale.
De plus, un jeûne prolongé peut entraîner des déséquilibres électrolytiques (baisse de sodium, potassium ou magnésium), provoquant fatigue, vertiges, ou même des troubles cardiaques dans les cas graves.
Pour minimiser ces risques, il est crucial de s’hydrater suffisamment, de prendre de compléments (Vitamine C, D et E, zinc, électrolytes), de surveiller ses symptômes, et de consulter un médecin avant et pendant un jeûne prolongé, surtout si des signes inhabituels apparaissent.
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Le 3 avril 2025, cela fait donc maintenant 9 jours que je jeûne complètement, sans aucune nourriture, en me limitant à de l’eau pour rester hydraté ; mais vais-je tenir 10 jours et plus, mon objectif étant de tenir 30 jours ?
Je le saurai après le test que je m’impose ce soir (soirée du 3 avril 2025) : je retrouve dans un restaurant chinois quatre farouches défenseurs de nos droits humains et de nos libertés individuelles, dont le libre consentement éclairé en matière médicale : je dois pouvoir les regarder manger sans en avoir envie, moi qui aime tant la cuisine chinoise...
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