En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : |
« Le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux. |
Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes : |
les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, |
tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile. |
Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. |
Au milieu de la nuit, il y eut un cri : “Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.” |
Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe. |
Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes : “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.” |
Les prévoyantes leur répondirent : “Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.” |
Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. |
Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !” |
Il leur répondit : “Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.” |
Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. » |
Celui qui prie ne perd jamais l'espérance, même lorsqu'il en vient à se trouver dans des situations difficiles voire humainement désespérées. C'est ce que nous enseigne la Sainte Écriture et ce dont témoigne l'histoire de l'Église. Combien d'exemples, en effet, pourrions nous apporter de situations où c'était véritablement la prière qui a soutenu le chemin des saints et du peuple chrétien ! Parmi les témoignages de notre époque je voudrais citer celui de deux saints dont nous célébrons ces jours-ci la mémoire : Thérèse Bénédicte de la Croix, Édith Stein, dont nous avons célébré la fête le 9 août, et Maximilien Marie Kolbe, que nous célébrerons le 14 août, veille de la solennité de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie. Tous deux ont conclu leur vie terrestre par le martyre dans le camp d'Auschwitz. Apparemment leurs existences pourraient être considérées comme un échec, mais c'est précisément dans leur martyre que resplendit l'éclair de l'amour, qui vainc les ténèbres de l'égoïsme et de la haine. À saint Maximilien Kolbe sont attribuées les paroles suivantes qu'il aurait prononcées en pleine fureur de la persécution nazie : « La haine n'est pas une force créatrice : seul l'amour en est une ». (...) |
Édith Stein, le 6 août 1942, à trois jours de sa fin dramatique, approchant de ses consœurs du monastère de Echt, en Hollande, leur a dit : « Je suis prête à tout. Jésus est ici aussi au milieu de nous. Jusqu'à présent j'ai pu très bien prier et j'ai dit de tout mon cœur : ‘Ave, Crux, spes unica. Je te salue, ô croix, notre unique espérance’ ». Des témoins qui sont parvenus à échapper au massacre horrible ont raconté que Thérèse Bénédicte de la Croix, tandis qu'elle revêtait l'habit carmélitain, avançait consciemment vers sa mort. Elle se distinguait par son comportement empli de paix, par son attitude sereine et par des manières calmes et attentives aux nécessités de tous. La prière a été le secret de cette sainte copatronne de l'Europe, qui « même après être parvenue à la vérité dans la paix de la vie contemplative, a dû vivre jusqu'au bout le mystère de la croix » (Jean-Paul II, Spes aedificandi). |