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 Institut pour la Protection de la Sante Naturelle 
 

Jeûne et perspectives : les « miracles » du jeûne


Chère amie, cher ami,


La lettre d’aujourd’hui sur les mérites du jeûne s’inscrit dans la continuité de celle de la semaine dernière que vous trouverez ici si vous ne l’avez pas lue.

En Allemagne, un certain nombre de médecins à l’Hôpital de la Charité de Berlin par exemple ou à la clinique Bunchinger militent pour que le jeûne devienne un des piliers de la santé. Pour eux, cette thérapie devrait être au cœur des stratégies de prévention (1).

Ce qui les motive ? Les résultats obtenus et documentés du jeûne pour des pathologies courantes comme l’arthrose, les rhumatismes ou le diabète (2).
 

Et le cancer ?

Parmi les témoignages sur des améliorations voire des guérisons par le jeûne, certains concernent des cas de cancer. S’ils convient de prendre ses témoignages avec précaution, leur récurrence est intrigante (3).


Ces témoignages corroborent en tout cas la théorie du Pr Valter Longo en Californie.

Gérontologue et biologiste, ce chercheur a voulu savoir si le jeûne avait un effet sur des souris atteintes de cancer et traitées par chimiothérapie.

La combinaison de deux cycles de jeûne et de séances de chimiothérapie a été plus performante que la chimiothérapie seule. Les souris ayant jeûné et subi une chimiothérapie ont davantage survécu que celles ayant eu leur alimentation habituelle. 20 à 40 % des souris soumise au jeûne ont survécu au cancer et à la chimiothérapie. Dans l’autre groupe toutes ou presque sont décédées. L’étude a aussi montré que les jeûneuses étaient capables de supporter des doses de chimiothérapie davantage dosées sans mourir.


A la suite des travaux du Pr Valter Longo chez l’animal, un essai thérapeutique a été entrepris au Norris Hospital de Los Angeles dans le but principal de prouver l’innocuité, pour les patients, d’un jeûne couvrant les 48 heures avant une séance de chimiothérapie et le jour où celle-ci est administrée. A ce jour, les résultats de cette étude ne sont pas encore publiés.


Selon le chercheur au CNRS Yvan le Maho, spécialiste du jeûne chez les animaux, pour que l’effet observé chez les souris fonctionnent chez les humains, il faudrait des jeûnes longs : près d’une 40 aine de jours environ !


Traiter le cancer par le jeûne, n’est donc peut-être pas pour demain.

Comment ça marche ?

Le corps dispose de trois carburants :
  • Le glucose

  • Les protéines

  • Les lipides

Le glucose qui est indispensable pour le cerveau est aussi le carburant dont les réserves s’épuisent le plus vite. Au bout d’un jour de jeûne, elles sont vides. A ce moment-là, les protéines prennent le relais : elles fabriquent le glucose à partir des muscles.

Le corps va également et dès ce moment-là, puiser dans les graisses pour créer un substitut de glucose : les corps cétoniques. Ce sont eux qui alimentent le cerveau.


Si les protéines jouent un rôle essentiel, elles restent préservées par le corps vu leur importance métabolique. Ce sont donc les lipides qui fourniront le gros de l’énergie (96%).

C’est le foie qui opère la transformation des lipides en corps cétoniques.


Cette phase, appelée également crise d’acidose est la plus délicate du jeûne.

Une fois qu’elle est passée (3e jour), le corps trouve un nouvel équilibre. C’est à ce moment-là que peuvent apparaître des phases d’euphorie ou une sensation de légèreté et de liberté exaltante.


Ainsi, dans le jeûne le plus difficile n’est pas la privation de la nourriture mais l’adaptation du corps à ce stress et les transformations chimiques et mécaniques qu’il provoque.

Une démarche transformatrice...

Si le jeûne est une thérapie efficace, il ne s’agit en aucun d’une médecine « douce ».

Il y a dans le jeûne une forme de radicalité.

C’est ce trait particulier qui fait peur et qui attire à la fois. C’est aussi la raison pour laquelle le jeûne plaît tant aux religions.

Il opère une transformation chez le patient.


D’abord parce que c’est un acte de volonté fort. C’est un acte individuel.

Ensuite parce qu’un jeûne réussi se fait difficilement seul. Il est bon d’être suivi médicalement et que l’entourage soit prévenu. Lorsque l’on jeûne, on a besoin des autres. C’est donc une démarche qui incite au lâcher prise.


Pour que la thérapie soit réparatrice, elle doit être accompagnée d’exercice. Il est bon également qu’elle soit menée dans un endroit qui permette le contact avec la nature. Le jeûne renforce l’acuité des sens. Il permet de reprendre sa vie en main, il permet à la vie de se relancer.

Qui n’est pas sans limites !

Si le jeûne ne présente pas de danger, la dénutrition oui.


Un certain nombre de règles doivent être suivies pour que la thérapie soit bienfaitrice.

Voici quelques conseils pour vous permettre de mener à bien une expérience de jeûne :


1/ Eviter les charlatans. C’est vrai dans la médecine conventionnelle, c’est vrai pour les médecines intégratives et c’est vrai pour le jeûne. La discipline a même connu un exemple tristement célèbre en la personne de Linda Hazzard. Passionnée par les travaux du Dr Dewy, elle en fit une application toute personnelle en créant un sanatorium o% elle laissait mourir de faim ses victimes. Elle fut condamnée par la justice et emprisonnée pour homicide involontaire.

Cesser de se nourrir n’est pas sans incidence. Le jeûne n’est pas là pour affaiblir les malades mais au contraire les renforcer.


2/ Préparer le jeûne : la cure se prépare. D’abord, il faudra se sevrer de ses addictions avant de commencer l’expérience : plus de tabac, plus d’alcool, plus de café, plus de petits gâteaux et autres sucreries, plus de chips dans les jours qui précèdent le jeûne.

Ensuite, il peut être bon de commencer à réduire l’alimentation en adoptant l’espace de quelques jours un régime végétarien ou moins riche qu’à l’habitude.

Dans le cadre des maladies chroniques, l’arrêt des médicaments est conseillé, ce qui rend d’autant plus nécessaire l’avis et l’accompagnement d’un médecin.

Enfin, le jeûne nécessite de se retirer hors du temps dans un lieu qui va vous permettre de vivre cette expérience (avec d’autres). Il faut choisir le bon moment, les intersaisons étant idéales (dans les pays concernés, s’entend). 


3/ Etre accompagné d’une équipe médicale compétente. Que ce soit à Bucinger ou à Gorychinsk, les patients sont suivis. Tous les jours on prend des relevés biologiques ou des prises de sang afin de s’assurer que le patient réagit bien. Cette démarche est d’autant plus nécessaire que dans le cadre des maladies chroniques, l’arrêt des médicaments est préconisé, ce qui ne saurait se faire sans l’avis du médecin et un suivi médical adéquat.


Par ailleurs, l’accompagnement est nécessaire parce que le jeûne produit des effets importants sur le corps.


Il fait effet :
  • Sur les hormones : elles sont bouleversées par le jeûne. Ce sont elles qui, réagissant au stress subi par le corps, l’incitent à mettre en œuvre les mécanismes de régénérescence du corps.

  • Physiologiques : au bout de trois jours, lors de la phase appelée par les Russes crise d’acidose, le patient peut avoir des nausées ou ressentir certains désagréments digestifs. Il est utile qu’une équipe de soignants soit présente à ce moment-là. Le patient ne doit pas être isolé.

  • Psychologiques : conséquence directe des deux premières évolutions : l’humeur peut changer au cours du jeûne. Certains vivent des moments d’euphorie, parfois mystiques. Là encore la présence d’un accompagnant peut apporter un soutien ou une écoute constructive pour le curiste.

4/ Limiter le jeûne dans le temps. Une semaine de jeûne, c’est déjà une très belle expérience. On estime qu’un jeûne produit déjà de nombreux effets au bout de trois ou quatre jours. Il est bon de ne pas repousser trop loin ses limites.


5/ Boire beaucoup d’eau : Si l’alimentation est réduite, voire exclue dans le cadre du jeûne hydrique, il faut en revanche boire beaucoup plus que d’habitude. N’oubliez pas notamment que notre alimentation contient beaucoup d’eau : il faut compenser cette perte-là. Mais il faut aussi aider le corps à éliminer et à faire face au jeûne. Pour cela, boire beaucoup est indispensable.


6/ Faire de l’exercice : Pour accompagner l’élimination, l’activité physique est nécessaire. Les cliniques ou sanatoriums proposent des massages, des promenades, des exercices physiques collectifs etc.


7/ Choisir le jeûne qui vous convient : il n’est peut-être pas nécessaire d’en passer directement par un jeûne total. Opter pour une cure dont l’alimentation est simplement réduite sera potentiellement plus adapté.

De même, il est bon de choisir un environnement qui vous plait, un endroit où votre corps et votre esprit pourront réellement se régénérer.


8/ Bien sortir du jeûne : de même qu’une préparation est nécessaire, il est bon de prévoir une sortie de cure. Pour cela, prévoir une supplémentation en vitamines avec son médecin peut être utile (bien que ce ne soit pas indispensable). Maintenir de bonnes habitudes alimentaires permettra aussi de faire durer les effets positifs du jeûne. Cela sera vrai également de l’activité physique.

Comment franchir le pas ?

L’étape d’après est simple : avant de vous lancer, il faut vous préparer.

Parlez-en autour de vous et renseignez-vous par exemple auprès d’un expert compétent et bienveillant.

Pour cela, nous connaissons l’homme de la situation : Thoma Uhl !

Naturopathe, écrivain, conférencier et passionné par la santé naturelle depuis de longues années, il est le spécialiste de référence sur le jeûne en France.

Son dernier livre, Et si je mettais mes intestins au repos ?, préfacé par Christophe André, est une bible du jeûne et de la détox (Publié chez Solar Editions) !

Nous avons eu la chance d’organiser une conférence avec lui sur cette question passionnante du jeûne il y a quelques temps. Ses enseignements son très riches.

Une promenade de santé dans le Vercors

Naturopathe à 24 ans, il s’est spécialisé dans les affections pulmonaires et digestives. Convaincu qu’une grande partie de nos problèmes quotidiens de santé viennent de notre mode de vie, il prône un changement complet qui passe par un travail sur les émotions, une modification des habitudes alimentaires et une reprise de l’activité physique.

Conscient de la difficulté que peut représenter un tel défi, Thomas Uhl a créé en 2006 le Centre de la Pensée Sauvage dans les contreforts du Vercors.

Il a réuni une vingtaine de professionnels de la santé naturelle avec lesquels ils reçoivent régulièrement des curistes, venus vivre un temps de jeûne ou de détox.

Chaque année, près de 1000 personnes passent par le Centre de la Pensée Sauvage situé dans une région fière, rugueuse et magnifique.


C’est pittoresque comme Gorytchinsk mais moins loin pour la plupart d’entre vous !

Alors, on va jeûner ?


Naturellement vôtre,


Augustin de Livois
 
 

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Sources :
  1. https://www.buchinger-wilhelmi.com/fr/content/fr/dr-otto-buchinger?language=fr 

  2. http://jeune-et-sante.forumcanada.org/t296-le-jeune-et-l-arthrose 

  3. http://www.freedomyou.com/healing_fasting_testimonies_freedomyou.aspx 





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