Déchiffrer le grec ancien, comprendre les vocalisations des cochons, contrôler les plasmas pour la fusion nucléaire, inspecter les ponts, proposer au parfumeur de nouvelles pistes olfactives, converser sur la santé sexuelle… Ce sont les nouvelles applications de l’intelligence artificielle (IA), et plus précisément de son avatar le plus récent, l’apprentissage profond, qui ont été annoncées rien que ces dernières semaines… Pas un recoin de nos vies n’échappe à la déferlante, au point que l’on peut se demander où elle s’arrêtera. L’intelligence artificielle égalera-t-elle un jour la nôtre ? Ce n’est sans doute pas pour tout de suite, car malgré d’indéniables succès, et à supposer que l’on se mette d’accord sur une définition de l’intelligence, des difficultés se dressent encore. Par exemple, on comprend mal le fonctionnement intime des algorithmes. Au micro de Xavier de La Porte, dans le podcast « Le Code a changé », Milad Doueihi, titulaire de la chaire d’humanisme numérique à Sorbonne Université, livrait quelques pistes pour améliorer aussi bien les machines que notre cohabitation avec elles. Premier conseil, introduire des mécanismes d’oubli pour que les programmes se concentrent sur l’essentiel. Ensuite, s’inspirer des enfants, de leur apprentissage sans fin et de leur acquisition de la sociabilité pour tenir compte du contexte. Enfin, il appelait à réintroduire un peu de « bêtise » dans ces machines pour qu’elles nous laissent une marge de liberté. Un prochain Hors-Série sera donc consacré à la bêtise artificielle ! Bonne lecture ! L'équipe Pour la Science |