Je rentre tout juste de Tahiti où j’étais depuis le 24 aout dernier et j’ai le moral dans les chaussettes. Ceux qui suivent cette lettre avec assiduité (cœurs sur vous) se disent « mais qu’est-ce que c’est que ce mytho, la semaine dernière elle nous racontait qu’elle était en Laponie » ? Je vous explique. J’étais bien en Polynésie depuis quatre mois, mais pas complètement en chair et en os. J’y étais en pensée, en émotion, en palpitations. Je regardais Koh Lanta, la légende. Tous les mardis, j’ai saoulé mon entourage qui ne veut jamais voir qu’Arte (faites des gosses intellos) pour retrouver MON émission, dont je vantais les valeurs de courage, de dépassement de soi, fraternité, respect des règles etc. Et depuis la finale cette semaine, je suis en deuil. Ceux qui suivent le jeu le savent : il n’y a pas eu de vainqueur. Coïtus interruptus. Pas de vote final, tous les sous sont partis à une asso. La raison ? Une sombre histoire de tricherie (certains candidats auraient été nourris par des autochtones) qui permet à ma famille de ricaner d’une façon proprement odieuse. À eux, et à tous les haters, je voudrais lancer ce cri du cœur (brisé) :
Entre nous, si on est sérieux cinq minutes, il est où, le scandale ? On ne parle pas de violence, de menaces, de maltraitance, mais de trois ou quatre candidats affamés qui ont... partagé un steak et des fruits. Des gens qui pendant des jours et des jours n’avaient que trois mini-poissons exotiques pas du tout nourrissants et dix grains de riz à claper et qui se font défoncer sur les réseaux sociaux, du style, Cédric Jubillar ou Nordalh Lelandais, pas pires. Quand on voit l’actu, vraiment, on se pince. Et sur le fond, en quoi ce serait plus noble de trouver des racines en grattant la terre que de convaincre des inconnus en pirogue de vous filer un casse-croute ? La survie, c’est la survie, tous les moyens sont bons, non ? Moi, quand je n’ai pas encore déjeuné à 13h45, je me dis parfois que je pourrais bouffer mon chien, de quel droit je leur jetterais la pierre ?
Bref, non seulement cette tache sur cette saison ne sera pas de nature à me dégouter de mon Koh-Lanta mais je n’oublierai pas que cette année, j’ai été amoureuse de tous les garçons, surtout Laurent (celui qui des cheveux) et Ugo (celui qui a des yeux) et aussi Tehiura (celui qui a des dents) — vanne destinée à amuser ceux qui savent qu’il a été le premier accusé d’avoir boulotté une papaye en cachette, bouh c’est mal. Je note aussi que les filles ont été de sacrées guerrières, surtout celle qui s’appelle Alix (comme par hasard) et j’envoie toutes mes amitiés à mes héros et héroïnes en leur promettant que l’année prochaine, s’il le faut, je me déplacerai personnellement avec des Bounty en pirogue pour les ravitailler. Tiens-toi prêt à affronter ma fronde, Denis Brogniart.
La semaine prochaine, je serai en vacançounettes, trois fois rien, mais je vous retrouve le dimanche de l’Epiphanie (2 janvier) pour vous présenter « mes vœux les plus chaleureux » comme disait Giscard avec sa patate chaude dans la bouche (référence de boomeuse).
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