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Paris, samedi 20 octobre 2018

L'EDITION DU WEEK-END
•   Nicolas Perrin : Consistants dans la chimère
Tandis qu'une partie notre classe politique a des convictions très éphémères, certains de nos dirigeants mettent au contraire un point d'honneur à camper sur leurs chimères. Malheureusement, cela va rarement dans le sens de l'intérêt général.



Nicolas Perrin
LES NOTES DE NICOLAS PERRIN

Consistants dans la chimère

Tandis qu'une partie notre classe politique a des convictions très éphémères, certains de nos dirigeants mettent au contraire un point d'honneur à camper sur leurs chimères. Malheureusement, cela va rarement dans le sens de l'intérêt général.

Sophia Chikirou, directrice de la communication de l'équipe de campagne de Jean-Luc Mélenchon lors de la dernière élection présidentielle, fait l'objet de soupçons de surfacturation émis par la Commission de contrôle des comptes de campagne (CNCCFP).

Sophia Chikirou a par la suite poursuivi sa collaboration avec certaines personnalités gravitant dans l'orbite du leader de LFI. Cela a donné lieu à la création au mois de janvier du site d'actualité Le Média, dont elle assurait la présidence en principe à titre bénévole.

Suite à des dissensions internes, la dame a quitté la direction du Média en juillet. Le problème, c'est que "juste avant son départ du Média, Sophia Chikirou aurait procédé à deux paiements, pour plus de 130 000 €, à sa propre société, Médiascop, révèle Mediapart."

Chikirou

Comble de la malchance, Le Monde expliquait le 12 août que "ses anciens camarades [qui l'accusent de mauvaise gestion] affirment ne pas disposer des pièces nécessaires pour avoir une vision claire de la situation, car l'ancien bureau de Sophia Chikirou est fermé à clé – et qu'elle les a perdues."

Aux dernières nouvelles, Sophia Chikirou ne renoncera à faire valoir ses droits en Justice que dans l'hypothèse où un groupe de médiateurs indépendants parviendrait à un compromis entre ancienne et nouvelle direction.

Vive l'insoumission, surtout en démocratie libérale !

Média

Ceux qui préféraient l'époque où ils étaient plus égaux que les autres

Poursuivons avec cette sortie qui a transformé Jean-Luc Reitzer en star des réseaux sociaux.

Reitzer

A la suite d'Alain Tourret (LREM), de Philippe Gosselin (LR) et de Sébastien Huyghe (LR), le député LR du Haut-Rhin s'est exprimé en portant la flamme de l'insoumission encore un peu plus haut :

"Moi je suis un député de base. Et donc j'ai le sentiment qu'on a déjà beaucoup de contrôles, hein. Enfin moi je m'en occupe pas, c'est mon épouse qui fait tout. [...] On a l'impression qu'on est contrôlés, qu'on doit tout justifier. On passe son temps maintenant à collecter les factures, les notes de restaurant et autres. [...] Franchement, y'en a marre. Je vous le dis sincèrement y'en a ras la casquette de ça. [...]

Finalement, s'il y a beaucoup de députés qui travaillent encore à côté, est-ce que c'est peut-être parce qu'ils ne sont pas assez bien payés ? [...] Un moyen aussi de lutter contre les tentations diverses que l'on peut avoir quand on a un mandat comme ça, ce serait pas de faire en sorte de payer mieux les députés ? C'était l'idée de l'indemnité à l'époque : faire en sorte qu'ils soient payés pour qu'ils ne soient pas tentés par la corruption et par tous les mauvais esprits qui peuvent trainer ici ou là."

On pourrait déplorer que ce brillant esprit préfère se lamenter sur la réduction de la taille de sa gamelle plutôt que de s'interroger sur les ravages de la bureaucratisation toujours plus poussée de la vie quotidienne en France. Mais il est vrai qu'on commence à avoir l'habitude.

Ensuite, on aurait apprécié qu'il se trouve quelqu'un pour rappeler à ce rond de cuir -- sans aucun doute tout ce qu'il y a de plus vertueux -- que la loi prévoit jusqu'à 10 ans d'emprisonnement et jusqu'à 1 M€ d'amende en cas de pacte de corruption. Si le député Reitzer a fait ou fait à l'avenir l'objet de propositions de ce type, qu'il sache qu'il a le choix entre les accepter ou les ignorer, mais qu'il peut également alerter la Justice.

Enfin, les députés devraient-ils être mieux payés ? Certainement pas au détriment de la transparence de leurs dépenses. J'estime par ailleurs que cela doit aller de pair avec une réduction de leur nombre.

Une grande cause vaut bien quelques victimes

Dans la série "révoltons-nous contre les injustices de ce bas monde", je vous propose dans un tout autre genre une sortie d'Eric Coquerel, qui s'est fait une vocation d'incarner la cause d'une jeunesse à laquelle il n'appartient plus depuis longtemps. Ses 59 printemps n'ont en effet posé aucun problème au député LFI pour contribuer à empêcher des étudiants de passer leurs partiels.

Coquerel

Tant pis si la valeur des diplômes s'en trouve au passage ruinée, ce qui compte pour notre bon député c'est d'empêcher la "sélection à l'entrée à l'université pour les lycéens" et "la mise en concurrence que cela impose par derrière".

Interrogé au micro de BFM TV, Eric Coquerel a d'ailleurs justifié son intervention en avançant qu'il n'"y en [avait] quasiment pas un [étudiant] qui [avait] protesté, presque pas un". Merci à lui de nous avoir rappelé qu'il n'est pas indispensable de porter un sweat à capuche pour vouloir sacrifier une prétendue minorité au profit d'une prétendue majorité.

A défaut de s'inspirer du peuple français auquel ils ne posent plus de questions depuis le résultat du dernier referendum qui leur a déplu, nos politiciens de carrière pourraient prendre exemple sur le peuple suisse.

Comme vous le rappelait Simone Wapler :

"Ceux qui votent contre les chimères sont riches. Les Suisses, par exemple, ont récemment voté contre deux semaines de vacances supplémentaires, contre le revenu universel, contre le salaire minimum. Les Suisses votent contre les chimères. Les Suisses ont l'air de croire qu'on ne peut pas avoir quelque chose contre rien du tout, ou alors 'ce n'est pas juste'. Le populisme, au contraire, prospère avec le clientélisme qui fait miroiter qu'on peut avoir quelque chose contre rien et qu'un 'homme providentiel' peut résoudre tous vos problèmes."

Parfois, contrairement à ce que dit le président, il vaut mieux suivre les règles qu'impose le bon sens et les principes de base de la gestion économique.

Macron

Je vous retrouve la semaine prochaine pour vous parler indignation à géométrie variable et autres joyeusetés.

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