[Les villes françaises s’engagent pour la mobilité propre en zone urbaine. Les commandes de bus nouvelle génération s’emballent. Ils ne rouleront ni aux hydrocarbures, ni au GPL, ni même à l'électricité, mais bien à l'hydrogène. Une bonne nouvelle pour l’entreprise qui les produit, SAFRA, mais aussi pour l’ensemble de la filière… Le point avec Etienne Henri…] ▶️ La mobilité propre française va entrer dans une nouvelle phase. Après des années de R&D, l'entreprise SAFRA, basée à Albi, s'apprête à augmenter sa capacité de production pour produire 1 500 bus urbains. Leur particularité ? Ils ne rouleront ni aux hydrocarbures, ni au GPL, ni même à l'électricité, mais bien à l'hydrogène. Ces nouveaux exemplaires, qui devraient sillonner les routes dès la fin de l'année, marquent le passage de cette motorisation propre à l'échelle industrielle. Le succès après dix ans de travail
La bonne fortune de SAFRA ne doit rien au hasard. Sous l'égide d'un groupe vieux de 65 ans, la marque SAFRA Constructeur s'est spécialisée dans la conception, la fabrication et la commercialisation d’autobus à motorisation électrique, sous la marque Businova. Conçu autour d'un châssis unique, ce bus urbain est commercialisé sous deux formats (10,5 m et 12 m) et trois types de motorisations (100 % électrique, électrique hybride rechargeable et hydrogène). C'est cette dernière solution qui va désormais occuper l'entreprise. Après des tests concluants à Versailles (78) et au Mans (72), le modèle sera désormais construit en grande série pour répondre aux commandes des agglomérations désireuses de mettre en place des transports en commun non polluants. Quand hydrogène rime avec performances
La mobilité propre, surtout lorsqu'il s'agit de transports en commun, a souvent mauvaise presse. Du fait des contraintes des véhicules électriques à batteries, mobilité douce rime plus facilement avec pousse-pousse électrique qu'avec bus utilisable en heure de pointe. Pourtant, le Businova a tous les avantages d'une solution adaptée au milieu urbain. Doté d’un moteur électrique puissant alimenté par un pack batteries de capacité importante, le tout associé à une pile à combustible de 30 kW à 45 kW, il peut compléter (ou remplacer) les flottes existantes. Avec ses quatre réservoirs pressurisés à 350 bars contenant 30 kg d'hydrogène, son autonomie se monte à 350 km. C'est tout à fait suffisant pour assurer une gestion sans interruption du véhicule – d'autant que les réservoirs d'hydrogène, contrairement aux batteries, ne mettent que quelques minutes à être rechargés. Au niveau même de la sécurité, le placement des réservoirs et le fait que la quantité de batteries embarquées soit limitée en font des véhicules potentiellement moins dangereux que les bus urbains à combustible fossile – sans parler des projets de bus à batteries au lithium hautement inflammables... C'est un bon début mais quelques réglages doivent encore intervenir avant que le bus à hydrogène ne soit totalement adopté, en France et dans le monde... A ne pas manquer dans la suite de cet article... Baisser les coûts de production de l'hydrogèneBientôt l'hydrogène moins cher que le diesel ?L'écosystème hydrogène français se frotte les mains. |