Dans l’univers des cryptomonnaies, certains acteurs vous proposent de conserver vos fonds et même de vous rétribuer tant qu’ils sont immobilisés chez eux. Dans le monde de la finance traditionnelle, cela s’appelle de l’épargne rémunérée. Mais dans le cas des actifs numériques, on parle de finance décentralisée (DeFi). Ces systèmes sont souvent conçus à partir du protocole Ethereum et n’ont en théorie besoin d’aucune autorité, d’aucun acteur central pour fonctionner.
Seulement voilà. Des plateformes dites « centralisées », c’est-à-dire avec une autorité supérieure (qui n’est pas vous), proposent également ce genre de service. Certaines s’appliquent à servir simplement d’intermédiaire auprès d’investisseurs peu à l’aise avec la technologie qui ont quand même envie d’aller dans la DeFi. D’autres proposent simplement de l’épargne rémunérée à l’ancienne, sans s’encombrer de toute la partie décentralisée. On parle alors de CeFi (finance centralisée).
Liaisons dangereuses
Problème : beaucoup de ces acteurs étaient exposés à FTX. Le pire est malheureusement qu’ils étaient parfois liés non seulement à FTX, mais aussi à d’autres plateformes, qui elles-mêmes avaient placé des fonds dans FTX. Cela a coûté cher au respecté Coinhouse, prestataire de service sur actifs numérique (PSAN) dûment enregistré auprès de l’Autorité des marchés financiers : il a suspendu les retraits de ses livrets rémunérés (après avoir affirmé que tout allait bien). A mesure que l’affaire FTX déroule sa pelote, des nœuds apparaissent partout, même dans les endroits que nous soupçonnions le moins.
La DeFi semble s’en sortir, mais rien ne permet de garantir qu’elle ne sera pas aussi touchée. Pour la CeFi, une chose est sûre : il n’est plus possible de faire confiance à ceux qui nous l’ont vendue. Nous recommandons de retirer les fonds investis dans la CeFi et de les conserver dans l’idéal sur une clé privée ou, à défaut, chez un acteur en mesure d’apporter une preuve de ses réserves (voir ci-dessous CoinMarketCap) ou des vôtres (clé privée ségréguée).