| 🇺🇸 Suivre une campagne électorale américaine et en déduire des prévisions sont des exercices largement futiles. En effet, le recours à un collège électoral qui d’ailleurs avantage les républicains signifie que, dans le cas d’une course coude-à-coude, ce qui est apparemment le cas, le résultat dépend en définitive de quelques États où quelques milliers de voix font souvent la différence. En 2020, Joe Biden l’a emporté sur son adversaire, au niveau national, de plus de six millions de suffrages, mais le déplacement de 150 000 de ceux-ci aurait donné la victoire à son adversaire. Or, dans cette incertitude structurelle fruit du système électoral, républicains et démocrates déploient des stratégies sophistiquées de communication pour influencer l’électeur. Dans ce contexte de guerre de l’information, l’intérêt des deux camps est d’affirmer aujourd’hui que Trump vogue vers la victoire afin d’entretenir l’enthousiasme des uns et de susciter la crainte des autres. Les démocrates doivent, en particulier, mobiliser une jeunesse qui leur reproche la politique de l’administration à Gaza. C’est donc le message que distillent la plupart des sondages récents. Pour nous, observateurs extérieurs, qu’en conclure ? Ma contribution à ce débat est aussi contestable qu’une autre, mais il est un fait que mes interlocuteurs démocrates, en privé, expriment leurs inquiétudes pour une campagne dont ils ont le sentiment qu’elle « ne prend pas ». Kamala Harris ne convainc pas, « n’imprime pas » disent même certains. Elle ne s’est pas dégagée de l’ombre de Biden au point d’avoir été incapable, dans une émission télévisée, de donner un exemple où elle agirait différemment du président sortant. Autant le dire brutalement, elle n’est pas très bonne, ce qui correspond d’ailleurs au jugement que portaient sur elle les dirigeants démocrates il y a encore quelques mois, qui ne se sont ralliés à elle que faute d’autre candidat à trois mois du scrutin. Cela étant, rien n’est joué. L’élection du 5 novembre prend de plus en plus l’apparence d’un référendum sur la personne de Donald Trump. Or, son premier mandat n’a pas laissé que de mauvais souvenirs, loin de là. |
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