| Par Gérard Araud |
| Cher lecteur, chère lectrice, 🇺🇸 Une élection présidentielle américaine, c’est souvent aussi passionnant qu’une série télévisée, et ce millésime reste fidèle à la tradition. Qu’on en juge : le candidat républicain qui échappe non pas à une mais à deux tentatives d’assassinat, un président sortant qui se déclare candidat puis se retire trois mois avant le scrutin après un débat désastreux ; une vice-présidente qui prend le relais en catastrophe alors que l’appareil de son parti considérait hier encore qu’elle ne faisait pas le poids ; un nouveau débat qui, cette fois-ci, se conclut au bénéfice de la démocrate qui revient ainsi dans la course. Donald Trump et Kamala Harris sont désormais au coude-à-coude. Rien n’est joué. Les deux mois qui viennent seront donc décisifs : d’un côté, Kamala Harris devra se faire connaître d’un pays où l’on s’interroge encore sur sa personnalité et sa politique ; de l’autre, Donald Trump, plus incontrôlable et radical que jamais, devra mobiliser son camp sans s’aliéner les modérés qui font, là comme ailleurs, les élections. Mais suivre attentivement la campagne électorale comme nous allons le faire n’est pas justifié seulement par le suspense et la qualité du spectacle que nous offre la scène politique américaine mais l’est beaucoup plus par l’importance qu’en revêt le dénouement pour notre pays et plus largement pour le monde. Dans le contexte du retour de la guerre sur notre continent et de l’affirmation du protectionnisme américain, alors que les relations entre Pékin et Washington joueront un rôle central pour notre avenir, que Donald Trump ou Kamala Harris soit élu le 5 novembre aura des effets directs sur la sécurité et la prospérité de la France, et, donc, de chacun d’entre nous. C’est ce que j’explorerai avec vous chaque semaine dans cette newsletter. Rendez-vous tous les mardis. 👋
Chroniqueur au « Point », Gérard Araud a été ambassadeur de France aux États-Unis, en Israël et aux Nations unies. |
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