Me voilà, en cette journée d’Épiphanie, comme une sorte de Reine Mage, chargée de déposer de bons voeux à vos pieds.
Seulement voilà...
Mettez-vous cinq minutes à ma place. S’il vous plait. Comment, sérieusement, peut-on souhaiter une bonne année à quiconque en ce moment ? « Et la santé, surtout »... la santé ? Autour de nous, tout n’est que tests antigéniques positifs, réunions familiales annulées, bureaux désertés, amis qu’on n’est même plus sûrs de reconnaître la prochaine fois qu’on les verra (quand, d’ailleurs ?) Cette impression, depuis bientôt deux ans, que nos vies ont consisté à slalomer entre contrariétés et mauvaises nouvelles est devenue tellement lassante que vous me ririez au nez si je vous souhaitais, au premier degré, une formidable année 2022, n’est-ce pas ? Et bien pourtant, c’est ce que je vais faire. Parce que le dr Aga, même pas peur ! (ici, imaginez un emoji de biceps gonflé) Pour coller à l’actu de l’Épiphanie, voici donc trois vœux/cadeaux, à ouvrir successivement, tels l’encens, l’or et la myrrhe (rien que ça).
1) Je vous souhaite de réussir à envisager la situation actuelle comme une aventure collective, pas comme une tuile qui aurait choisi de ne s’écraser que sur notre tête à nous. C’est quand même, à ma connaissance, la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’une maladie touche autant de gens et presque en même temps. Alors je me dis que quand on va en sortir, ça va faire 7,87 milliards d’humains qui feront la fête quasi en simultané. Quand les pieds trépigneront de joie en Australie, on va l’entendre jusque dans le Morvan. Ca fait une perspective sympa, je trouve...
2) À défaut de grands triomphes, je vous souhaite des petites joies, comme autant de mini victoires sur tout ce qui nous contrarie. Personnellement, tous les jours depuis le 21 décembre, sur mon application météo, je ne regarde ni la température ni les taux de pollution mais les « minutes de soleil en plus », qui, Covid ou pas, nous conduiront jusqu’aux longues soirées du début d’été.
3) Je vous souhaite de trouver toutes les occasions possibles de rigoler. Parfois, elles passent et on ne les voit même pas. Par exemple, en ce moment, je regarde, totalement en cachette, Emily in Paris saison 2. Série pas tellement marrante et consternante de clichés où tout le monde est beau, jeune, bien habillé dans une ville comme passée à tous les filtres Instagram possibles. Avec une copine du journal qui m’a avoué qu’elle matait en douce, elle aussi, on s’est dit qu’il fallait inventer un nouveau mot pour désigner ce plaisir des yeux coupable : le parisian-porn. Ca nous a fait marrer pendant 15 minutes. Il en faut peu pour être heureux, et je vous souhaite de tout cœur de réussir à l’être, dès à présent et tout au long de l’année.
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