L’annus horribilis se termine en espérant que 2023 marquera un retour en grâce des crypotmonnaies, mais rien n’est moins sûr. En 2022, il y a eu d’abord la baisse des cours, puis la chute de l’écosystème Terra Luna et du jeton censé être « stable », l’UST. La faillite de la plateforme de finance pas si décentralisée, Celsius, s’en est suivi. Et enfin le cataclysme FTX, qui résonne dorénavant comme une bombe à fragmentation. En ce mois de décembre, tout le monde essaye cependant d’effacer les ardoises, ou plutôt de régler les comptes. Caroline Ellison, l’ancienne responsable d’Alameda Research (société liée à FTX), négocie un allégement de peine et passe aux aveux devant la justice américaine (lire « En bref »). Coinhouse espère se sortir d’affaire en proposant un accord à l’amiable à ses clients dont les livrets étaient bloqués (lire « La loi et l’ordre »). La période est propice, faut-il dire, pour accorder son pardon. Les acteurs français suspendus à une décision parlementaire Mais les législateurs n’oublieront pas et préparent une armada de textes pour mieux encadrer le secteur. Quelle que soit la tendance des cours en 2023, une chose est sûre : les cryptomonnaies et les entreprises qui en utilisent vont connaître de nouvelles lois. A commencer certainement par le règlement européen MiCA, dont la publication pourrait intervenir l’année prochaine, pour une entrée en vigueur au plus tard en 2025. Celui-ci prévoit notamment de créer un agrément obligatoire de « prestataire de services sur crypto-actifs » (PSCA), à l’image de notre label national « prestataire de services sur actifs numériques » (PSAN). Si de nombreux acteurs français sont déjà enregistrés PSAN auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF), aucun n’a encore demandé l’agrément, qui nécessite une procédure beaucoup plus lourde, notamment l’obtention d’une assurance, qu’aucune compagnie n’est prête à accorder, selon les professionnels des crypto. Un texte parlementaire français prévoit pourtant d’obliger nos PSAN à obtenir l’agrément AMF en vertu de la transposition du droit européen à venir. Si le texte était adopté en l’état, cela donnerait un grand coup de frein à l’industrie française. Il faudra certainement revoir les copies de tout le monde en 2023. |