Plus d’un million de personnes sont aujourd’hui privées de logement personnel en France. Parmi elles, 300 000 sont sans domicile*. Face à cette situation et au contexte social et économique difficile, la trêve hivernale a cette année été rallongée, et ne prendra fin que le 31 mai. Un moment de répit supplémentaire, qui est le bienvenu pour les personnes en situation de grande précarité. Cette bonne nouvelle ne doit cependant pas masquer les insuffisances du système actuel : une action sociale rythmée par les saisons est inadaptée aux enjeux du logement.

Les ouvertures et fermetures des places d’hébergement sont aujourd’hui très contraintes par les saisons. Chaque année, il faut tout réinventer : trouver de nouvelles places, reconstituer en urgence de nouvelles équipes en contrats précaires, fermer les places ouvertes pour l’hiver tout en évitant de renvoyer à la rue les personnes hébergées… D’un côté, on observe des surcoûts pour les acteurs de l’action sociale, pour qui les ressources humaines, les investissements et les bâtiments coûtent plus chers. De l’autre, les bénéficiaires subissent des ruptures complètes de leur accompagnement, parfois retournant à la rue, avec des conditions de vie restant très difficiles quelle que soit la saison. La vision court-termiste de l’accès au logement et aux parcours de réinsertion dessert ainsi les personnes les plus vulnérables.

Pour témoigner de ce système inadapté et proposer des solutions pertinentes pour que chacun·e puisse bénéficier d’un logement durable, des personnes accompagnées, des professionnel·le·s et des dirigeant·e·s d’organisations de l’action sociale viendront échanger lors d’une nouvelle édition du [18:18], la mardi 6 avril. Les intervenant·e·s témoigneront des problèmes engendrés par les dispositifs liés à la trêve hivernale et partageront leurs solutions pour permettre à chacun·e de retrouver un toit pérenne, et ainsi le chemin vers la réinsertion.

L’événement sera animé par Nicolas Froissard, porte-parole du GROUPE SOS, et traduit en langue des signes par Jérémie Ségouat.

* selon le 26e Rapport sur l’Etat du mal-logement en France publié le 2 février 2021 par la Fondation Abbé Pierre

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