Le ChatGPT nouveau est arrivé ! | | OpenAI lance une nouvelle version de son chatbot, qui possède maintenant plein de super-pouvoirs pour assister l'humanité dans son combat contre le temps perdu... « ChatGPT peut maintenant voir, entendre et parler. » Mais il ne sait pas encore marcher. Du moins, ce n'est pas précisé dans le blogpost d'OpenAI annonçant l'heureux évènement. La dernière mouture du chatbot de la start-up californienne – qui table sur un CA d'un milliard de dollars cette année et pourrait bientôt être valorisée entre 80 et 90 milliards selon le Wall Street Journal – intègre désormais de « nouvelles capacités vocales et visuelles » pour basculer définitivement dans la catégorie « auxiliaire de vie ». Dans l'univers de Star Wars, on appelle ça un droïde. Et avec ses cinq tonalités de voix différentes, ChatGPT aurait fait un chouette droïde protocolaire... « Siri sous stéroïdes » « Comme d'autres fonctionnalités de ChatGPT, la vision a pour vocation de vous assister dans votre vie quotidienne. Et il peut encore mieux le faire s'il voit ce que vous voyez », écrit la firme. Concrètement, il est maintenant possible de lui présenter une image pour qu'il l'analyse et la commente. Le tout en discutant oralement. En pratique, cela donne ça : « Prenez une photo lorsque vous êtes en voyage et demandez tout ce qu'il y a à savoir sur ce lieu ou ce monument. Lorsque vous êtes chez vous, prenez une photo du contenu de votre frigidaire et de vos placards pour trouver ce que vous pouvez faire à dîner (et obtenez une recette étape par étape). Après dîner, aidez votre enfant à résoudre son problème de maths en prenant une photo, en encerclant les étapes du raisonnement et en demandant de vous partager progressivement des indices. » Un journaliste du New York Times a même demandé à ce « Siri sous stéroïdes » – qui proposera début octobre la troisième version de DALL-E intégrée directement à son interface pour ses versions payantes – de lui résumer la Une de l'édition papier du journal à partir d'une photo. « Il ne s'en est pas trop mal sorti, ricane l'auteur, qui précise que le robot a tout de même inventé une statistique sur les décès causés par la prise de fentanyl (opioïde plus puissant que l'héroïne, ndlr). Les yeux de ChatGPT ne sont pas parfaits. Il s'est raté lorsque je lui ai demandé de résoudre des mots croisés. Il a confondu le dinosaure en peluche de mon gamin avec une baleine. Et lorsque je lui ai demandé de l'aide pour transformer une notice d'assemblage de meuble sans texte en liste d'instructions étape par étape, il m'a pondu un listing confus des pièces, dont la plupart n'étaient pas les bonnes. » Retour vers le futur ? Des couacs qui devraient être corrigés progressivement par l'autre nouveauté annoncée par OpenAI. Une nouveauté qui n'en est pas vraiment une, puisqu'il s'agit en fait d'un retour. Celui de « Browse with Bing » qui permet au chatbot de surfer sur le web. Une fonctionnalité introduite en mai, fruit du partenariat avec Microsoft et de l'intégration de Bing comme moteur de recherche par défaut, qui avait été supprimée au bout d'un mois car elle autorisait certains petits malins à contourner les paywalls pour accéder à des contenus payants. Problem solved, comme on dit au pays de l'Oncle Sam (Altman). Browse with Bing is back et, avec elle, la possibilité d'étendre de façon exponentielle la base de données du chatbot qui, jusqu'ici, était limitée aux datas antérieures à septembre 2021. Pour l'instant, toutes ces nouvelles fonctionnalités sont réservées aux abonnés payants des offres ChatGPT Plus et Enterprise. Mais le géant de la Silicon Valley assure qu'elles seront rapidement étendues à « d'autres groupes d'utilisateurs, développeurs inclus ». Pour lui bidouiller des jambes ? | | | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | Le Meta Connect – l'événement virtuel du groupe axé sur l'IA et les réalités virtuelles, mixtes et augmentées – s'est tenu les 27 et 28 septembre. Pour l'occasion, Mark Zuckerberg a enfilé son costume de maître de cérémonie et présenté ses nouveaux jouets. Son dernier casque de réalité mixte, le Meta Quest 3, ses lunettes de hipster connectées dont nous vous parlions fin août, les Ray-Ban Stories, et son chatbot, le tout nouveau Meta AI capable, lui aussi, d'explorer internet grâce à un partenariat établi avec Bing. Jusqu'ici, rien d'anormal pour une boîte qui se devait de sortir un concurrent crédible aux ChatGPT et autres Google Bard déjà présents sur le marché. Sauf que, devant un écran géant qui affichait 28 visages bien connus des Américains (du reste du monde aussi pour certains d'entre eux), le Zuck a aussi déclaré ceci : « Je ne crois pas qu'il n'y aura qu'une seule grande intelligence artificielle centralisée à l'avenir. Nous allons plutôt interagir avec une série d'IA pour des usages spécifiques. » Pourquoi c'est un pavé ? Parce que les 28 visages en question sont ceux des célébrités avec qui Meta a développé les personnalités d'une série d'assistants virtuels thématiques qui va bientôt déferler sur Instagram, WhatsApp et Messenger. De Snoop Dogg à Paris Hilton en passant par MrBeast, Naomi Osaka, Dwyane Wade ou Tom Brady, les stars vont désormais vous filer des conseils en cuisine, sport, jardinage, gaming, cinéma, etc. « Des visages familiers avec qui nous nous sommes associés pour incarner ces IA, mais qui ne représentent que des personnages, pas eux-mêmes », précise la firme dans un blogpost. La face émergée d'un iceberg nommé AI Studio, une plateforme qui permettra prochainement aux développeurs de créer leurs propres assistants compatibles avec les réseaux du groupe. Des IA dont les marques pourront se servir pour, par exemple, automatiser leur service client. Moyennant finance, bien entendu. Certaines chanceuses participent déjà à la phase de test menée actuellement par Meta. « La sûreté de ces IA est un aspect critique. Nous allons déployer ces produits bien plus lentement qu'à notre habitude en nous assurant qu'ils sont bénéfiques. Mais je reste optimiste, et je suis sûr que nous verrons naître d'incroyables nouveaux cas d'usage », conclut Zuckerberg. Pour l'heure, pas de date de déploiement prévue en Europe. Mais on a déjà hâte de suivre les conseils lecture ou bricolage de Teddy Riner et Squeezie... | UN FORMAT À LA LOUPE | | Faire tourner un bandit manchot fictif pour gagner des boucles d'oreilles, nourrir un poisson virtuel comme un tamagotchi pour empocher un coupon de réduction, ou cultiver des fruits pour participer à une vente privée. C'est le concept de Temu (prononcez « ti-mou »), une marketplace chinoise lancée en 2022, qui mise sur un mélange entre gaming et shopping à prix cassés pour rattraper ses concurrents que sont Shein, Wish et Ali Express. Non sans succès... Euphémisme. À peine six mois après son lancement, l'application était la plus téléchargée aux USA, devant des géants comme Amazon, TikTok ou Instagram. Idem en France, où l'app a trusté la première place des charts pendant tout le mois d'août. Bienvenue dans l'ère du « shopatainment » ! Une paire de pompes à 3,57€ par-ci, un aspirateur à 7,42€ par-là... la facture s'allège de quelques euros supplémentaires. Les prix sont dérisoires car Temu bosse avec de petites boîtes chinoises – trop petites pour intéresser la concurrence – auprès desquelles cette émanation du groupe Pinduoduo (concurrent d'Alibaba) commande d'énormes quantités pour les distribuer selon le principe « de l'usine au consommateur », comme l'explique le média Rest of World. Et tant pis pour le bilan carbone (catastrophique) ! Selon une étude publiée par foxintelligence, le panier français moyen sur Temu s'élève à 35 euros, contre 13 chez AliExpress. La recette (giga polluante) du succès. Le résultat aussi d'un matraquage publicitaire qui chiffre plus d'un millier de pubs sur Facebook et Instagram les semaines suivant le lancement de l'app, d'après la MIT Technology Review, avec un slogan efficace : « Shop like a billionaire », scandé en mondovision à la mi-temps du dernier Super Bowl. Un nid à spywares qui siphonnent les données personnelles, aussi, selon bon nombre d'utilisateurs américains, qui ont même intenté une « class action » (recours collectif en justice) il y a quelques jours. | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | La bonne idée de la semaine nous vient de Netflix, qui s'est associé au Planning familial pour célébrer le lancement de la quatrième saison de Sex Education. Le concept ? Profiter du succès de cette série qui raconte la sexualité des ados d'aujourd'hui – 48 heures seulement après sa sortie, le show était en tête des contenus les plus vus sur la plateforme dans 54 pays – pour mettre en place une Hotline Sex Education qui renvoie vers le numéro vert de l'association. Malin ! Le tout boosté par une vaste campagne d'affichage dans toute la France et les renforts d'influenceurs comme Ben Névert, Anissa Maille, Shera Kerienski, Edward Sad ou Meryl Bie pour sensibiliser à la sexualité, la contraception, l'avortement et l'égalité des droits entre les femmes et les hommes. « Joindre nos forces avec la série Sex Education est une évidence pour le Planning familial, à l'heure où l'accès à une information fiable et inclusive sur la sexualité, la santé sexuelle et la vie affective est en péril, situe Sarah Durocher, présidente du Planning familial, pour le média J'ai un pote dans la com. La pop culture peut permettre d'aborder ces sujets avec justesse. Depuis la toute première saison, les ados nous parlent spontanément de la série ! » | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | « Marre des "amis" au bureau ? » La question est posée en couv' du dernier numéro de Society, accompagnée d'un « petit guide pour bien haïr ses collègues » en guise de réponse. « Marre des afterworks arrosés et des confidences intimes de vos camarades de bureau à la machine à café ? Bonne nouvelle, vous n'êtes pas seul(e) à vouloir remettre un peu de distance dans l'open space. Et en prime, on vous explique comment faire... » Bienvenue dans la « colleague zone » ! Et sinon... Cette semaine, Netflix a diffusé quatre courts métrages issus de l'œuvre de Roald Dahl et orchestrés par Wes Anderson, le génial réalisateur du Darjeeling Limited ou de La Vie aquatique (qui avait déjà adapté l'histoire du Fantastic Mr. Fox il y a quatorze ans) : La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar, Le Cygne, Le Preneur de rats, Poison, dans cet ordre. Et, sans vous spoiler la moindre minute, on va juste vous dire que le résultat est à la hauteur des attentes... Qu'on soit fan de Roald Dahl, de Wes Anderson, ou des deux. |
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