Orange, le départ anticipé de Stéphane Richard pourrait ne pas être une mauvaise nouvelle

Loin de moi l'idée de tirer sur Stéphane Richard dont le bilan, n'en déplaise à mes confrères, n'est pas si négatif qu'ils veulent bien le laisser croire. Sous ses 1O ans de présidence, France Telecom a clairement changé de couleur, et pas juste un rebranding. Tout n'est pas parfait, nous avons d'ailleurs soulevé en leurs temps les sujets qui fachent, à l'instar d'Orange Bank, les conflits de baronnies ou l'incapacité de certaines équipes à délivrer les "innovations" tant attendues.

C'est l'occasion rêvée (enfin peut être pas pour tous) d'échapper à un passage de relai prévu et déjà trop convenu pour opter pour une gouvernance en phase avec les enjeux à venir de l'entreprise.

Mais de quoi parlons nous?

Bien entendu de la gestion client et de la qualité de service, qui sont le quotidien opérationnel de l'entreprise, et qui impactent sensiblement les résultats commerciaux du groupe. Les telecoms sont depuis un moment déjà dans une phase où l'antichurn domine l'acquisition client, en prendre soin est un impératif vital.

Le chantier du cuivre est une opportunité pour Orange de n'avoir plus qu'un réseau filaire à gérer. Outre la réduction des coûts d'exploitation, son abandon pourrait accélérer la migration des clients ADSL vers la Fibre avec par la même un passage au plein tarif (+5e par mois) anticipé sur les prévisionnels d'Orange France et se concentrer sur les innovations d'usages liées au très haut débit.

Ce chantier innovation des services est d'autant plus important qu'il faut trouver de nouveaux relais de croissance, et cela ailleurs que dans l'accès de base pour augmenter l'ARPU. Encore faut il que la valeur ajoutée soit suffisamment tangible pour les abonnés afin d'être acceptée. Fini donc les services embarqués, parfois souscrits sans vraiment le savoir, ou activés à la fin d'une période de promotion, bienvenus les partenariats avec Netflix, Google, Apple et consorts.

Un chantier qui en ouvre un autre avec une impérieuse proactivité dans les relations diplomatiques avec les GAFA au sens large du terme.

Le développement international est bien entendu un autre chantier clé. On ignore trop le poids et surtout le potentiel des activités d'Orange notamment en Afrique.

Il y en a bien entendu bien d'autres, autant de potentiel pour un groupe dont la valeur en bourse parait sous estimée.

Les candidats à la succession de Stephane Richard sont nombreux, reste à savoir qui ou quelle combinaison l'emportera, un sujet sur lequel nous reviendrons très prochainement.

Richard Menneveux 
Fondateur de FrenchWeb et CEO de DECODE Media