Chères lectrices et chers lecteurs de l’Expresso, La dernière journée d’auditions des commissaires désignés devant le Parlement européen s’est tenue hier avec un programme non moins ambitieux : les candidats aux vice-présidences exécutives de la Commission, dont le Français Stéphane Séjourné, étaient attendus pour leur grand oral.
Stéphane Séjourné a assuré aux eurodéputés qu’il s’efforcerait d’aider l’Europe à « maîtriser son propre destin » s’il était confirmé au poste de vice-président de la Commission européenne à la Prospérité et à la Stratégie industrielle. Il s’est engagé à protéger tous les secteurs nationaux, de l’acier à forte consommation d’énergie jusqu’aux technologies propres. Tous les détails à lire dans l’article de Jonathan Packroff et Thomas Moller-Nielsen.
Réputé proche d’Emmanuel Macron et potentiellement de servir les intérêts de l’Élysée plutôt que ceux du Berlaymont, l’ancien eurodéputé et ancien ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a été questionné sur sa loyauté politique.
Il faut dire que les inquiétudes à son sujet n’ont pas été apaisées par ses réponses écrites aux questions des eurodéputés le mois dernier. Stéphane Séjourné avait notamment exprimé son soutien à la centralisation de la supervision des marchés financiers.
Une option approuvée par la France et par plusieurs fonctionnaires et économistes ces derniers mois, mais contestée par de nombreux États membres, qui craignent une domination française sur le secteur financier de l’UE. L’autorité européenne de surveillance des marchés financiers (ESMA) est en effet basée à Paris.
Au cours de son audition d’hier, Stéphane Séjourné a souligné à plusieurs reprises que les décideurs politiques de l’UE devraient intensifier leurs efforts pour garantir l’« autonomie stratégique » de l’Europe — par ailleurs un objectif clé d’Emmanuel Macron.
Le centriste de 39 ans a également listé une série de mesures visant à stimuler la compétitivité faiblissante de l’Europe, telles que la réduction des formalités administratives, l’harmonisation de la législation dans les États membres, ou encore l’intégration du marché unique des capitaux.
Si sa nomination est confirmée, Stéphane Séjourné deviendra l’un des vice-présidents exécutifs de la Commission, à un moment où l’économie européenne semble plus que jamais fragilisée et alors que le PIB de l’UE devrait cette année croître à un rythme inférieur de moitié à celui des États-Unis.
La nouvelle Commission doit être élue à la majorité simple des suffrages exprimés en plénière. Le vote est prévu lors de la session du 25 au 28 novembre à Strasbourg.
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