Le mariage de Discord ? | | L'information n'a pas été tellement commentée, elle est pourtant importante : Microsoft serait en négociation avancée pour racheter la plateforme Discord pour au moins 10 milliards de dollars. On s'est dit que c'était sans doute le bon moment pour s'intéresser de près à cet acteur, plutôt discret, qui s'apprête à ressortir gagnant de la crise sanitaire. Créé en 2015, Discord est à l'origine un outil pensé pour le jeu vidéo en ligne. La plateforme permet aux gamers d'une même partie de discuter entre eux à l'oral. « Notre outil correspond à la façon dont les jeunes socialisent ensemble aujourd'hui : ils jouent ensemble à distance, comme avant on se retrouvait au cinéma ou pour écouter des disques chez un copain », confie Eros Resmini, le directeur en charge du marketing aux Echos. S'il reste très prisé par la communauté des gamers, Discord a muté au fil des années en une sorte de réseau social. Pendant le premier confinement, Discord fait partie des solutions préférées des Français pour se retrouver entre amis... ou suivre un cours de peinture. L'application prend d'ailleurs la tête des téléchargements entre le 16 et le 22 mars 2020 (187 000), loin devant Zoom et Houseparty, selon les données collectées par Priori Data. Son véritable avantage ? Les échanges peuvent se faire aussi bien à l'écrit que dans des chats audio et vidéo. Certains professeurs, encouragés par leurs élèves, l'utilisent même pour faire classe à distance, y déposent des documents et répondent aux questions. Fin 2020, en plein boom, Discord revendiquait 140 millions d'utilisateurs dans le monde, dont 75 % hors des États-Unis et annonçait une levée de fonds de 140 millions de dollars la valorisant à 7 milliards de dollars. Des appétits aiguisés Dès lors, la plateforme suscite des convoitises. L'opération avec Microsoft trouve tout son sens, selon Matthew Kanterman, l'analyste de Bloomberg, « lorsque l'on considère sa stratégie de réforme de son activité sur le segment du jeu vidéo, qui consiste à viser davantage le logiciel et les services. ll y a une grande opportunité à intégrer l'offre premium de Discord, Nitro, dans le service Xbox Game Pass pour générer plus d'abonnements ». Cela permettrait donc au géant historique de l'informatique d'enrichir l'écosystème de ses nouvelles consoles Xbox Series X et S et de reprendre du poids sur le marché des particuliers et du grand public, que la firme a quelque peu délaissés avec la fermeture de Mixer, la plateforme de streaming de jeux vidéo. En attendant, le 31 mars 2021 dernier, l'entreprise frappait fort en présentant une fonctionnalité inspirée de Clubhouse, Stage channels. Mais pour le coup, pomper Clubhouse, ça relève plus de la concorde que de la discorde, en ce moment, comme on l'évoquait récemment. | | | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | La crise sanitaire n'envoie pas que des ondes positives. Côté radios, c'est la dégringolade. Sur le premier trimestre 2021, les stations ont chuté à 40 millions d'auditeurs par jour, en baisse de 2,1 millions par rapport à la même période l'an dernier. Pourquoi c'est un pavé ? Le télétravail, le couvre-feu et la limitation des déplacements en voiture ont fait valser les bonnes vieilles habitudes des Français. « Les matinales ont particulièrement accusé le coup, avec une perte autour de 1,5 million d'auditeurs sur un an, confie Philippe Nouchi, expert chez Publicis Media, aux Echos. Et la tranche du 6 h-9 h a encore baissé par rapport à la dernière vague de mesures d'audience, en dépit d'une actualité très forte. » Europe 1 a été rudoyé. Entre novembre et décembre 2020, la radio généraliste a vu son audience cumulée baisser à 74,2 %, contre 77,9 % à la même période un an plus tôt. Soit une perte de quasiment 2 millions d'auditeurs. Trop c'est trop. Pour réduire ses pertes accentuées par la crise sanitaire, la radio du groupe Lagardère veut tailler dans ses effectifs. Elle a annoncé lundi 12 avril qu'elle envisageait de supprimer une quarantaine de postes, principalement à la rédaction et au service des équipes techniques. | UN FORMAT À LA LOUPE | | Un an après le lancement de ses Virtual Events, LinkedIn a mené une étude auprès de 1300 organisateurs d'événements B2B dans la région EMEA pour connaître leurs intentions en 2021 (révélée ici cette semaine, même si le replay n'est pas public : n'hésitez pas à nous contacter pour nous demander l'étude). Selon les données de la plateforme, plus de 8 sondés sur dix (84 %) ont organisé un webinaire ou une réunion en ligne ces douze derniers mois, soit six fois plus qu'avant la crise sanitaire. Plus des deux tiers des sondés estiment que ces événements ont eu un retour sur investissement plus important que les réunions physiques, créant des expériences créatives et engageantes. Plus des trois quarts des organisateurs prévoient de continuer sur cette lancée ces douze prochains mois. Enfin, si 34,5 % de vos événements seront en physique en 2021, 40 % resteront virtuels et plus d'un quart (25,5 %) seront hybrides. « Phygitaux » comme on dit. | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | On a adoré cette partie de skate immersive de Victor Cascarigny tournée dans la chaleur de Marseille (publiée il y a 3 mois). Un mix skate / musique / réal qui fait mouche. | LE CONTENU QU'ON A AIMÉ FAIRE | Story Jungle participe à l'alphabétisation des enfants au Brésil. Cool, non ? La plus grande banque brésilienne, Banco Itaú, a demandé à Story Jungle via notre partenaire LinkedIn de créer une campagne de sensibilisation pour son programme d'alphabétisation des enfants, Leia para uma Criança (Lire à un enfant). Les formats se sont avérés très efficaces, générant des milliers de vues et de commentaires. | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | Une série policière sombre et haletante comme on les aime. Dans le cadre de sa collection « Retour à l'original », la plateforme gratuite Arte.tv propose une série nordique: Bron (Le Pont, en suédois), selon la Voix du Nord. Plusieurs fois adapté, le polar qui a inspiré la série Tunnel ou la version US The Bridge, met en scène un duo d'enquêteurs qui traque dans les villes de Malmö et Copenhague de mystérieux criminels, sans limites. Deux raisons de plonger dans cette série : la qualité du casting, incarné par les enquêteurs Sofia Helin et Kim Bodnia, un tandem complexe et attachant, et la force de l'intrigue qui amène son lot de fausses pistes, de personnages secondaires qui apparaissent sans qu'on ait la moindre idée de leur rôle dans la résolution de l'affaire. Palpitations assurées. |
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