L’intelligence artificielle ne brille pas par son efficacité énergétique. Les réseaux de neurones artificiels consomment beaucoup plus d’énergie que notre cerveau pour des tâches équivalentes. Cette gourmandise énergétique tient en partie au fait que les informations sont stockées dans une mémoire physiquement séparée des processeurs qui les traitent. D’où d’incessants et énergivores va-et-vient des données. C’est pourquoi les scientifiques cherchent à mettre au point des systèmes où le stockage des données se ferait au même endroit ou presque que leur traitement. Plusieurs pistes existent. Le dossier de ce numéro explore l’une des plus prometteuses : la spintronique, domaine de l’électronique qui tire profit du spin des électrons pour révéler des effets physiques originaux et de nouvelles applications. Si nous n'en sommes pas encore à reproduire sur une tête d’épingle un réseau neuronal aussi performant que celui d’un moustique, on s’achemine tout de même vers une plus fidèle et plus efficace imitation du fonctionnement du cerveau. Bonne lecture ! |